« Tout le monde à Athènes a, au moins une fois dans sa vie, travaillé au noir », déclare, bravache, Xenofontas. Ce jeune homme filiforme de 32 ans, qui préfère garder l'anonymat, est salarié dans un magasin de disques du centre de la capitale grecque. En 2014, pendant six mois, il a également enseigné la musique dans une école privée. Sans être déclaré. « Je bénéficiais de l'assurance-maladie et cotisais pour ma retraite à la boutique. Cette activité complémentaire me permettait de toucher plus d'argent. » D'après un sondage publié en 2014 par la Commission européenne, plus de 30 % des employeurs du pays avaient rémunéré un de leurs subordonnés au noir l'année précédente.
« Les mesures d'austérité prises par les créanciers du pays depuis le début de la crise n'ont fait qu'accentuer un phénomène qui s'était déjà imposé comme un pilier de notre économie, explique-t-on à la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE). Il faut cependant prendre un peu de distance avec les données. » Même son de cloche à l'organisme national de l'Inspection du travail : « C'est presque impossible à quantifier. Les chiffres dont on peut...