Les élites se font des frayeurs en dénonçant l'extrême gravité de la situation. La présentatrice d'une chaîne d'info pointe un doigt accusateur en direction de son invité du jour: «Mais la situation est très grave, vous ne pouvez pas le nier!». Comme si ne pas prendre au sérieux ce psychodrame revenait à nier l'évidence. Attitude coupable.
Le référendum grec est accusé de populisme. De Sarkozy à Bayrou, tous les présidentiables prennent soin de faire des déclarations alarmistes. Ni vu, ni connu, s'il ne se produit rien. Et au cas où cela tournerait mal, nul n'irait ainsi leur reprocher le fameux «silence des intellectuels face à la montée des périls».
Beaucoup de bruit pour rien. Si la Grèce sortait de l'euro, il ne se passerait rien. Du moins, rien dans l'immédiat. Les positions sont, en effet, consolidées et l'affaire est déjà anticipée par les marchés. Certes, subsistent toujours des risques d'effet...
Marc Crapez est chercheur en science politique associé à Sophiapol (Paris-X). Son dernier ouvrage, Un besoin de certitude a été publié chez Michalon. Vous pouvez également retrouver ses chroniques sur sa page.