Il régnait une atmosphère bon enfant, mercredi 17 juin dans la soirée, devant le Parlement grec, à Athènes, parmi les quelques 7 000 personnes venues manifester leur soutien au premier ministre Alexis Tsipras dans son bras de fer avec ses créanciers. « Bella ciao » à la sono, des grappes de gens dissertant ici et là, parfois un verre à la main. Une ambiance qui contrastait étrangement avec la gravité des regards, la profondeur des paroles, le tranchant des slogans. « On n'a pas peur, on ne fait pas marche arrière, nous vaincrons ! » pouvait-on lire ici. « Aucun sacrifice à la dette et à l'euro » lisait-on là. Ailleurs : « Un souffle de dignité. Nous voulons retrouver nos vies ».
Jusqu'en 2010, la vie de Sofia Vassila, 52 ans, était celle d'un couple de fonctionnaires avec trois enfants et 3 000 euros de salaire mensuel pour s'en occuper. « On était de la classe moyenne. Les réformes nous ont lamin? lâche-t-elle la mine défaite. Les salaires des parents ont subi des coupes drastiques. « Avec 1 200 euros à deux aujourd'hui, les nouveaux impôts à payer, j'ai dû mal à donner à mes enfants juste l'essentiel. Car les mensualités à...