Au troisième et dernier acte du drame, tout s'est joué entre deux hommes. D'un côté le nouveau venu un peu hâbleur, Yanis Varoufakis, pourfendeur de l'ordre établi qui se décrit lui-même comme «marxiste occasionnel» et «économiste par accident». De l'autre un pilier de l'Europe, Wolfgang Schäuble, 72 ans, bras droit conservateur d'Angela Merkel après avoir été le dauphin de Helmut Kohl. Dans la nuit, c'est le vétéran de la scène politique allemande qui a gagné la partie.
Après deux-rendez-vous aussi ratés et qu'acrimonieux en dix jours, l'Eurogroupe a accordé vendredi soir au gouvernement Tsipras une extension jusqu'en juin du double «plan de sauvetage» négocié en 2010 et 2012. Mais c'est un feu vert conditionnel, lié à un calendrier de strictes vérifications et sans déblocage immédiat des 7 milliards de rallonge espérés par la Grèce. Athènes devra fournir d'ici lundi une «première liste» de réformes et des projets confirmant les engagements pris par les gouvernements précédents.
Une seconde liste, plus exhaustive, est attendue au plus tard en avril. C'est dans l'intervalle, «aussitôt que possible» mais après examen probant à Bruxelles, que les fonds seront...