Ce devait être une entrée en matière « constructive », le premier rendez-vous formel entre le ministre des finances grec Yanis Varoufakis, qui veut renégocier l'énorme dette de son pays (320 milliards d'euros), et ses 18 collègues de la zone euro, s'est soldé par un échec, dans la nuit de mercredi 11 à jeudi 12 février. « Nos échanges ont été intenses, des progrès ont été faits mais pas suffisamment pour aboutir à une position commune ce soir » a reconnu Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, à l'issue d'une réunion, qui a quand même duré près de 7 heures dans les locaux du conseil européen, à Bruxelles.
Les 18 autres ministres des finances de la zone euro ne se faisaient pas d'illusion sur leur capacité à convaincre du premier coup M. Varoufakis, un économiste marxiste, qui, ces derniers jours, a multiplié les déclarations souvent provocantes au sujet de la « planche pourrie » de la Troika des créanciers et d'une dette italienne jugée « insoutenable ». Mais ils pensaient pouvoir au moins obtenir du gouvernement Tsipras, le leader de la gauche radicale élu il y a à peine 15 jours, un accord sur un « programme de travail »