Le dispensaire populaire est au coin d'une place déserte à la périphérie de Patras. Située dans le Péloponnèse, au sud-ouest de la Grèce, à trois heures de route d'Athènes, Patras fut jadis une ville industrielle. Elle est aujourd'hui économiquement sinistrée, un peu à l'image de la petite place des Résidences ouvrières.
Des orangers bordent le trottoir et colorent le paysage. Même amères, ces oranges parviennent à couvrir l'odeur des poubelles qui s'entassent. Au fond d'une rue se trouve un ancien magasin, peint en blanc. Sombre, concentré sur le rez-de-chaussée, c'est le dispensaire ouvert il y a deux ans dans le cadre du mouvement "Solidarité pour tous". Lancé par la société civile, il est en partie financé par les 20 % du salaire des députés de l'opposition de gauche Syriza consacrés à la solidarité. Ce dispensaire est la dernière planche de salut des exclus du système de santé, environ un tiers de la population.
Trop coûteux soins de santé
Ici une trentaine de médecins, tous bénévoles, et autant de volontaires, se relaient trois jours par semaine pour soigner, panser, donner des médicaments et d'abord écouter les laissés-pour-compte de la crise. ...