Back to work, a déclaré le SG de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, résumant la réunion samedi à Corfou du Conseil OTAN-Russie, pour ajouter certes que "les divergences demeurent mais l'OTAN a besoin de la Russie, la Russie de l'OTAN", et préciser que "la coopération a repris tant au plan politique qu'au plan militaire".
"Nos divergences fondamentales sur l'intégrité territoriale de la Géorgie ont été exprimées clairement", a relevé M. Scheffer, relevant finalement que ce que l'on doit retenir de la réunion de Corfou est "le développement crucial sur un accord que les divergences ne constituent pas une raison de suspendre les travaux du Conseil".
La liste des questions à discuter est longue, a indiqué M. Scheffer en réponse à une question de presse, soulignant ensuite qu'il remercie le premier ministre, M. Caramanlis, et la ministre des Affaires étrangères, Mme Bakoyannis, pour leurs efforts faits pour le succès de cette session.
Pour sa part, dans une conférence de presse à l'issue des travaux du COR, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a souligné la nécessité pour le Conseil de revenir à ses principes fondateurs, en particulier en ce qui concerne la sécurité européenne indivisible, parlant d'une coïncidence de vue avec M. Berlusconi, présent au Conseil, le qualifiant de "père" de la coopération OTAN-Russie.
En référence aux décisions de la Russie sur l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, M. Lavrov a déclaré qu'elles sont irréversibles.
Enfin, informant à son tour la presse, le secrétaire d'Etat adjoint américain, James Steinberg, a noté que les divergences se sont focalisées sur la Géorgie et l'élargissement de l'OTAN, et relevé que le message de cette rencontre adressée à la Russie est que "l'intégrité territoriale de la Géorgie doit être respectée" et que la stabilité dans ce pays est de l'intérêt de la Russie.
Mme Bakoyannis commente les résultats de la Procédure de Corfou
"Construire la confiance s'associe avec le dialogue, qui est l'outil le plus apte à résoudre les problèmes", a déclaré le premier ministre, Costas Caramanlis, dimanche matin en ouverture de la réunion informelle sur la sécurité européenne des 56 ministres de l'OSCE à Corfou, estimant que l'OSCE est "le forum le plus adéquat à faire un bilan des objectifs d'une Europe unie, libre et pacifique".
"Nous sommes dans la Corfou d'Ulysse, mais ne sommes pas arrivés encore à notre destination qu'est Ithaque", a noté M. Caramanlis, rappelant que depuis la chute du mur de Berlin, il y a 20 ans, le monde fait face à de multiples et complexes enjeux, que ce soit le changement climatique et la sécurité.
Se référant à un idéogramme chinois, le premier ministre a souligné que les crises ont deux faces, le danger et l'occasion, pour lancer espérer que la crise actuelle peut devenir "une occasion de changement".
La Grèce par la Procédure de Corfou a adressé un message d'une politique étrangère multidimensionnelle et tournée vers l'extérieur, a déclaré de son côté la ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, à l'issue de la réunion informelle des ministres de l'OSCE dimanche, affirmant que l'objectif est de renforcer les mécanismes de dialogue, pas à pas, pour faire face aux anciennes et nouvelles menaces et pour garantir la sécurité européenne et la prospérité à partir de nos pays voisins et jusqu'à Vancouver et Vladivostok.
"Hier", a rappelé Mme Bakoyannis, "s'est réuni pour la première fois depuis un an le Conseil OTAN-Russie, avec à la même table Américains, Russes et Géorgiens. Aujourd'hui les 29 pays du COR sont devenus 56 pour une rencontre informelle ministérielle consacrée "à l'architecture européenne de sécurité" et aux problèmes des ex-pays de l'Union soviétique au Sud Caucase.
Par ailleurs, cette après-midi la présidente sortante de l'UE, la Tchéquie, a réuni les "26" Etats-membres pour discuter de la question du nucléaire iranien sur fond de la réélection du président Ahmadinejad.
Nous avons vu en marge aussi des travaux des deux sessions toute une série de contacts bilatéraux.
A ce point Mme Bakoyannis a cité les diverses rencontres des ministres à cette occasion, notant que ces deux derniers jours Corfou est devenu un "atelier de la diplomatie bilatérale et multilatérale", changeant de forme constamment, mais toujours dans le même but, à savoir la sécurité européenne.
Nous avons dit notre volonté politique de vaincre les défis de la sécurité auxquels nous faisons face, inspirés par un esprit de collaboration", a poursuivi le chef de la diplomatie.
Le texte final de la présidence se caractérise par un rapprochement des points de vue, notant qu'"une Europe unie avec une sécurité spécifique reste une question ouverte" et appelle les intervenants de l'OSCE "à confirmer nos acquis fondamentaux, à revoir la situation présente du point de vue de la sécurité européenne et à harmoniser les mécanismes, afin de faire face aux défis anciens et nouveaux".
La réunion ministérielle s'est conclue sur le constat que "l'OSCE constitue le forum adéquat pour renforcer un dialogue multilatéral, puisqu'il est le seul organisme régional qui réunisse tous les Etats de Vancouver à Vladivostock sur une base égale".
Il est mentionné en outre que "l'Acte final d'Helsinki et les textes de l'OSCE qui suivirent resteront des fondements pour la sécurité dans la région", les participants "ne voyant aucune autre solution que de construire une coopération indivisible et une sécurité substantielle".
Tous donc souhaitent, a affirmé la ministre, le renforcement de l'OSCE mais "personne ne propose de changement dans les mécanismes existants de la sécurité européenne", ni la suppression de l'OTAN, comme elle l'a souligné, interrogée sur la proposition russe pour une "nouvelle architecture de sécurité".
"La plupart des partenaires sont satisfaits des mécanismes de sécurité en vigueur et sont convenus qu'il faut un dialogue plus rapide sur les questions de sécurité en Europe, et c'est ce que nous préparerons pour la session d'Athènes", alors qu'à propos de la Russie, la ministre a précisé que l'on a été d'accord y compris la Russie que via l'OSCE il y a trois aspects fondamentaux de la sécurité (militaire, humain, environnement et énergie).
Quant au problème "de l'agenda dur" du maintien de la mission en Géorgie des observateurs de l'OSCE, aucun pas de progrès n'a été fait, a informé Mme Bakoyannis, malgré tous les efforts de la présidence grecque, mais ce qu'il faut retenir, a-t-elle ajouté, "est que toutes les parties ont présenté avec sincérité leurs positions utilisant les mécanismes de dialogue sur le modèle européen, comme l'a relevé du reste le ministre français, Bernard Kouchner".
Le voyage vers la session ministérielle d'Athènes en décembre sera long, a reconnu Mme Bakoyannis, citant les dossiers chauds de Géorgie, les conflits au Caucase notamment, les accords en suspens sur les armes conventionnelles, la sécurité énergétique et le changement climatique.
Dans le catalogue des nouvelles menaces figurent l'immigration clandestine, le terrorisme et la cybercriminalité.
Sur le terrorisme en Grèce, répondant à une question de presse, Mme Bakoyannis a informé en avoir parlé avec de nombreux collègues et que cette question était du reste au programme de l'OSCE. "Nous avons convenu avant tout qu'il faut une coopération de tous plus étroite, des accords de réadmission et le respect des accords signés".
Invitée à commenté pourquoi elle n'avait pas eu un entretien avec son homologue de FYROM, M. Milososki, elle a expliqué avoir "un agenda serré, mais la visite dans ce pays de la présidence de l'OSCE est au programme".
i-GR/ANA-MPA