Alors que les manifestations estudiantines continuent à perturber Athènes depuis la mort d'un adolescent par la balle d'un policier, les activistes du mouvement ont tenu la vedette mercredi en accrochant un panneau appelant à la "résistance" internationale, en occupant un studio de télévision et même le siège de la principale centrale syndicale.
Dans son point de presse, le porte-parole du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a nié que le gouvernement avait un calendrier de reformes dans l'enseignement supérieur, tandis que la responsable du PASOK pour les questions d'Education, Anna Diamandopoulou, a critiqué le sous-financement et l'asphyxie du système éducatif, causes, selon elle, du malaise des jeunes.
M. Antonaros s'est référé aux occupations d'établissements scolaires et universités dans toute la Grèce, en affirmant que le gouvernement s'occupe de cette question, sans toutefois préciser comment, et estimant que ce phénomène est très limité.
140 facultés et quelques 700 établissements du secondaire, une centaine selon le ministère de l'Education, étaient toujours occupées mercredi.
Concernant les réformes dans l'enseignement supérieur, M. Antonaros a indiqué que le gouvernement n'avait pas un calendrier strict et qu'il était avant tout important d'entendre les points de vue de chacun.
Invité à commenter les mobilisations du jour même, et en particulier l'immense panneau affiché sur le rocher de l'Acropole portant l'inscription en 4 langues "Résistance", le porte-parole a qualifié ce type d'actions comme inadmissibles, injustifiées et ternissant l'image de la Grèce à l'étranger.
Enfin, M. Antonaros a regretté en critiquant l'absence de tout commentaire de la part de certains représentants de partis politiques sur l'action, la veille, de jeunes manifestants ayant interrompu le bulletin d'information de la chaîne publique (ERT) de 15h, pour projeter pendant plusieurs minutes un panneau appelant les téléspectateurs à "cesser de regarder et à sortir manifester dans la rue".
M. Antonaros a informé que la démission du directeur de ERT, Christos Panagopoulos, n'était pas envisagée.
Intervenant pour le compte du PASOK (parti socialiste), la responsable pour les questions d'Education du parti, Anna Diamandopoulou, a parlé mercredi de l'explosion sociale actuelle comme conséquence des impasses du système de l'enseignement, critiquant les sous-financements et l'asphyxie prévalant dans ce secteur.
Après plus de 10 jours de mobilisations dans les rues d'Athènes et dans les autres villes de Grèce, et les diverses formes de protestation des élèves et étudiants - notamment les occupations d'établissements scolaires et universités -, Mme Diamandopoulou a appelé à de profondes réformes et à un dialogue de fond avec toutes les parties intéressées, laissant entendre à ce point que la proposition du premier ministre en ce sens est purement médiatique, et qu'il n'existe aucune préparation, aucun cadre précis et aucun consensus.
Le PASOK a informé par ailleurs qu'il convoquerait une conférence sur l'éducation, sur la base des propositions qu'il a faites en mars dernier.
A l'heure où se discute aussi le Budget de l'Etat 2009, Mme Diamandopoulou a insisté sur le sous-financement de l'éducation, la Grèce étant le seul Etat-membre de l'UE à avoir inscrit une diminution, a-t-elle soutenu, des fonds budgétaires pour l'éducation et la recherche.
Invitée à commenter le panneau affiché à l'Acropole appelant à la "résistance", Mme Diamandopoulou a déclaré "ne pas considérer que la Grèce est en période révolutionnaire, ni sous un régime où il faut de cette façon, et surtout d'une façon qui fera le tour du monde, donner une image du pays qui résiste dans sa totalité. Bien évidemment, de la part des adolescents, nous voyons qu'il y a un activisme, qui est compréhensible, mais cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas mettre des limites".
i-GR/ANA-MPA