papandreou
Visé par l'affaire Siemens où il est accusé d'avoir reçu 1 million d'euros de financement de sa campagne électorale par le géant allemand, le principal parti de l'opposition - le parti socialiste grec (PASOK) - est passé à la contre-offensive avec une conférence de presse de son président, Georgios Papandreou, demandant l'élucidation de toutes les affaires qui nuisent au système politique puis la convocation d'élections anticipées.
M. Papandreou a synthétisé en quelques mots la politique de son parti dans les semaines qui suivent, en conférence de presse jeudi, citant l'élucidation de toutes les affaires se répercutant négativement sur le système politique, la soumission de propositions et, par la suite, le recours aux élections "afin que les électeurs", a-t-il dit, "choisissent qui sera au gouvernement".
M. Papandreou a par ailleurs demandé la convocation de commissions parlementaires d'enquête pour les affaires Siemens, Office des Télécoms (OTE), les placements des réserves des caisses d'assurances sociales, les scandales des écoutes et du cartel du lait.
Le fil à suivre, selon M. Papandreou, consistera à finaliser en premier les travaux des commissions d'enquête, et s'il s'avère qu'il existe des preuves suffisantes de responsabilités politiques, elles pourraient se transformer en commissions parlementaires de pré-investigation. En dernier lieu, les partis auront à soumettre leurs propositions et se préparer à des élections.
M. Papandreou a recommandé qu'il y ait prorogation de la session parlementaire tout au long de l'été, rejetant l'idée d'élections anticipées avant que toutes les affaires soient élucidées pour éviter le risque de prescription de responsabilités d'hommes politiques.
Commentant plus particulièrement la toute dernière affaire Siemens et les financements des partis politiques, le chef de file du principal parti de l'opposition a critiqué les procédures judiciaires qui font à tort filtrer chaque jour des éléments d'information, et considéré comme erroné ce qu'avance le gouvernement à propos de l'incompatibilité d'avoir en même temps l'enquête judiciaire et l'enquête parlementaire.
En ce qui concerne ses déclarations sur les élections législatives, le président du PASOK a précisé qu'il faut "un nouveau système électoral et de plus petites circonscriptions", parlant aussi de la nécessité de transparence dans les médias "où il doit y avoir un contrôle intégral de la circulation d'argent, venant souvent de l'Etat et du gouvernement selon des voies obscures en vue de manipulations".
M. Papandreou a souligné encore l'importance d'un contrôle des recettes et dépenses de toutes les formations politiques, dont les financements devraient être connus publiquement, les aides privées ne devant provenir que des membres et amis des partis. En ce sens, M. Papandreou s'est prononcé pour le dépôt des declarations de tous les biens de fortune des personnes politiques et leur origine, informant qu'il demanderait aussi à la commission de transparence du PASOK de vérifier tous les dossiers concernant le passé politique du Mouvement, à propos duquel circulent des rumeurs et soupcons.
"Comme premier acte de transparence", a poursuivi M. Papandreou, "le PASOK introduira sur Internet l'inventaire de ses recettes et dépenses". "Les mensonges à propos du monde politique sont finis. Ou nous agirons ou on nous jettera des pierres", a-t-il averti.
i-GR/ANA-MPA