Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a exposé les raisons pour lesquelles la Grèce n'est pas en mesure de traiter positivement la demande d'adhésion de la FYROM à l'OTAN, lors de son discours à la session des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique.
Mme Bakoyannis a informé avoir notifié aux alliés que "malheureusement la politique suivie par le gouvernement du pays voisin dans ses relations avec la Grèce, d'une part avec intransigeance et d'autre part avec des actions de logique nationaliste et irrédentiste indissociablement liées avec la question du nom" ne permettent pas à la Grèce à dire "oui" à son adhésion à l'OTAN. Un "oui", a-t-elle ajouté, que la Grèce a dit "dans les cas de la Croatie et de l'Albanie, qui ont comme chacun sait demandé aussi à adhérer aux structures atlantiques".
"L'intransigeance persistante jusqu'à hier dans le cadre de la négociation continue depuis 15 ans sous l'égide de l'ONU, qui est associée d'ailleurs avec des actions, décisions et souvent de déclarations insultantes, allant même à des références sur la politique intérieure grecque, ne nous ont pas laissé (le choix d'une) autre politique", a affirmé Mme Bakoyannis, soulignant que "nous n'en sommes pas heureux, les veto ne plaisent à personne".
A ce point, Mme Bakoyannis a exprimé l'espoir qu'il est encore temps pour parvenir, avant le Sommet de Bucarest, à une solution mutuellement acceptée, pratique et immédiatement applicable, dans le cadre des efforts de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, M. Nimetz, des efforts que la Grèce "soutient et continuera à soutenir".
"Aussi longtemps toutefois qu'il n'y a pas une telle solution, il restera un obstacle insurmontable aux ambitions européennes et euro-atlantiques de la FYROM", a indiqué Mme Bakoyannis, invitant le gouvernement de Skopje "à faire le pas qui, avec responsabilité, courage politique, mais aussi risque politique, a déjà fait la Grèce", la FYROM alors "se rapprochant elle aussi du point d'acceptation mutuelle" et "gagnant l'avenir, un avenir européen, un avenir de stabilité, de paix et de développement économique".
Le chef de la diplomatie grecque a ajouté que la Grèce, "après 55 ans d'une participation variée multiforme et importante aux efforts alliés" soutient la politique de "portes ouvertes" suivie par l'OTAN, pour bien préciser à ce sujet que cette politique ne signifie pas toutefois "politique de contournement de principes". "Une Alliance doit être un organisme par excellence de pays libres, pacifiques et démocratiques, avec des liens puissants de solidarité et d'unité", a-t-elle dit, faisant référence à deux principes fondamentaux, les relations de bon voisinage et l'unanimité dans les procédures de prise des décisions communes.
Le SG de l'OTAN espère le règlement de l'appellation de la FYROM avant le Sommet de l'Alliance à Bucarest
Le SG de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a exprimé l'espoir que la question concernant l'appellation de la FYROM sera réglée avant la réunion au Sommet de l'Alliance en avril à Bucarest, dans une conférence de presse jeudi à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays-membres de l'OTAN à Bruxelles.
Invité à commenter "le différend bilatéral" entre Athènes et Skopje sur la question du nom, M. Scheffer a relevé deux éléments importants: le premier est que les positions d'un pays membre de l'OTAN (comme la Grèce) et les positions d'un pays (comme la FYROM) qui désire adhérer à l'OTAN n'ont pas le même poids pour l'Alliance atlantique, et par ailleurs que l'adhésion d'un pays à l'OTAN requiert le consensus de tous les pays membres.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a souligné que "la France désire le règlement du problème de l'appellation de la FYROM et il existe des solutions", ajoutant que les positions présentées aujourd'hui par le ministre grec des Affaires étrangères prouvent l'attitude constructive de la Grèce à ce sujet.
i-GR/ANA-MPA