Aucun accord n'a été obtenu au cours des entretiens samedi à New York entre les ambassadeurs de Grèce et de la FYROM, MM. Vassilakis et Dimitrov, sous la houlette du médiateur de l'ONU, Matthew Nimetz lequel a enregistré "la forte différenciation des positions des deux pays". Les ambassadeurs ont exprimé la volonté de poursuivre leurs négociations bien qu'aucune nouvelle date n'ait été fixée.
L'envoyé spécial de l'ONU pour la FYROM, Matthew Nimetz, a fait état samedi matin (heure grecque) d'une "forte différenciation" dans les positions de la Grèce et de la FYROM à l'issue de ses entretiens à New York avec les représentants de la Grèce et de la FYROM, Adamantios Vassilakis et Nikola Dimitrov.
"Il existe des différences substantielles entre les deux gouvernements en ce qui concerne la proposition que j'ai présenté le 19 février", a indiqué M. Nimetz dès l'issue d'un premier tour vendredi soir, espérant que la rencontre du samedi après-midi avec les deux ambassadeurs permettrait d'examiner "dans quelle mesure ces différends peuvent être aplanis".
Samedi tard dans la soirée (heure grecque), à l'issue d'un nouvel entretien de deux heures, M. Nimetz a dû se rendre à l'évidence que "[sa] proposition ne satisfait aucune des parties, ni n'a apporté aucune nouvelle idée", l'envoyé spécial de l'ONU insistant sur le fait que le non règlement de la question aura des conséquences négatives pour la région. "Les positions sont différentes et aucune des parties n'est en mesure de dire si ma proposition apporte un règlement juste, il n'y a pas encore d'accord", a-t-il affirmé.
Par la suite, il a déclaré que les deux ambassadeurs regagneront leur pays respectif et se maintiendront en contact avec lui, ajoutant qu'une "nouvelle date de rencontre n'a pas été fixée mais que les deux parties concernées veulent poursuivre la procédure qui est considérée comme très importante" et réitérant que "le règlement de la question ira dans l'intérêt des deux pays et de la région, tandis que dans le cas contraire les problèmes seront importants".
Cependant le calendrier est très serré avec l'échéance de la réunion de l'OTAN les 2 et 3 avril prochain à Bucarest où doit se discuter l'éventuelle invitation de la FYROM à rejoindre l'alliance. La Grèce a prévenu qu'à défaut d'accord sur une appellation définitive de la FYROM dépourvu d'ambiguïtés sur l'usage du terme Macédoine, elle y opposerait son droit de veto.
Le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer est attendu à Athènes, ce lundi 3 mars, où il doit rencontrer dans la matinée le premier ministre grec, Costas Caramanlis, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis. Selon des informations, il serait porteur d'un message du président américain Georges Bush, dans lequel il est souligné l'importance que les Etats-Unis accordent à l'élargissement de l'OTAN à la FYROM.
Sondage sur l'appellation de la FYROM et les relations greco-turques
La question de l'appellation de la FYROM (35%) et les relations greco-turques (36%) constituent les problèmes majeurs de la politique étrangère de la Grèce selon les résultats d'un sondage téléphonique de Public Issue effectué du 25 au 27 février pour le compte du journal "Kathimerini tis Kyriakis".
51% des interrogés estiment que les relations avec la FYROM ont empiré, mais 69% pensent que la FYROM ne représente qu'une faible menace pour la Grèce. 59% estiment que l'indépendance du Kosovo constitue une menace pour la sécurité du pays, tandis que 34% des interrogés ont répondu par la négative.
L'éventuelle reconnaissance de la FYROM sous l'appellation de "Macédoine" provoque l'indignation et la colère (34%), la déception (28%), et la honte (22%).
En ce qui concerne les relations greco-turques, 69% des interrogés estiment que celles-ci sont restées au même niveau que l'année dernière, 11% pensent qu'elles ont empiré et 18% qu'elles se sont améliorées. Pour la question chypriote, 64% estiment possible l'obtention d'un règlement dans les deux prochaines années, 65% se prononcent en faveur de la coexistence des deux communautés dans un seul Etat et 62% pensent que la Grèce et Chypre ont des intérêts communs.
i-GR/ANA-MPA