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Open d'Australie : ambiance grecque, côté court, côté tribune

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Από iNFO-GRECE,

L'Open de Tennis d'Australie entame sa deuxième journée tandis que le jour se lève à Melbourne avec l'entrée sur les courts des joueurs grecs et chypriotes. Une rencontre très attendue pour nos champions qui peuvent compter sur le soutien de l'une des plus importantes communautés grecques à l'étranger. La Grèce est représentée, chez les hommes, par Konstantinos Economidis (142e au classement mondial ATP) et par la prometteuse Eleni Daniilidou (36e du classement WTA) chez les femmes. L'événement devrait être toutefois le Chypriote Marcos Baghdatis (16e du classement ATP) qui avait déjà fait sensation il y a deux ans, en se hissant en finale dans une ambiance "à la grecque", restée sans précédent dans les annales du tournoi. Souvenirs extraits d'une interview exclusive iNFO-GRECE.

Marcos Baghdatis participe, pour la quatrième fois consécutive, à l'Open d'Australie. Un rendez-vous très particulier pour le jeune Chypriote très sensible à la joie exubérante de ses compatriotes de Melbourne, qui en ont fait leur symbole national.

Tout commence en 2006, quand Marcos, alors âgé de 20 ans, et auréolé du titre de Champion du Monde Junior 2003, se retrouve en finale face au Suisse Roger Federer. Mais c'est, paradoxalement, la demi-finale face à David Nalbandian qui l'a particulièrement marqué.

Par la qualité de son jeu, sa volonté de vaincre, sa présence, son enthousiasme, ce « showman-né » a captivé, pendant quatre heures, les 20.000 spectateurs de Melbourne Park. Parmi eux : Patrick Mouratoglou, fondateur-directeur de la Mouratoglou Tennis Academy, son entraîneur des premières années, qui a suivi la rencontre de la tribune des joueurs de la Rod Laver Arena.

Marcos Baghdatis a raconté ce tournoi dans une interview exclusive d'iNFO-GRECE à paraître prochainement. Nous vous dévoilons l'extrait où il nous dépeint son match contre l'Argentin Nalbandian.

Marcos Baghdatis (à dr.) et son ami et coach Patrick Mouratoglou

M. B. – J'adore jouer à Melbourne Park, on se croirait dans un stade de football ! Les Grecs, les Chypriotes, les Australiens étaient prompts à s'enflammer. C'était une ambiance du tonnerre. J'ai vécu les deux plus belles semaines de ma vie, grâce, surtout, à ce match en demi-finale. Ce qui m'a marqué, c'est la façon dont il s'est déroulé. On aurait dit que tout était écrit, que je jouais dans un film. Les ingrédients étaient réunis pour faire durer le suspense jusqu'au bout. Je suis passé par tout l'arc-en-ciel des émotions.

i-GR – Racontez-nous ce match en détail...

M. B. – Après avoir éliminé le 4e mondial, le Croate Ivan Ljubicic, en quart de finale, 6–4, 6–2, 4–6, 3–6, 6–3, je suis prêt à affronter Nalbandian. Mes supporters ont envahi les gradins de Melbourne Park. Les drapeaux grecs et chypriotes s'agitent de tous côtés. J'y crois. Tout le monde y croit. Le premier set est pour Nalbandian. Je commence, déjà, à ressentir une certaine lassitude, mais je me force à positiver. Au deuxième set, à 2–0, je réalise que je peux revenir, que l'issue dépend de moi, peu importe contre qui je joue. Je perds 5–2, je reviens, 5 partout. Dans les gradins, mes supporters sont déchaînés, ils font exploser des feux de Bengale qui me déconcentrent. Je perds 7–5. Je gagne les deux sets suivants, 6–3, 6–4. A chaque point que je marque, je fais le plein d'énergie. Au cinquième set, un feu de Bengale interrompt le match. Nalbandian est stressé. Je regarde mon camp et je leur fais comprendre que ce n'est pas fini, que je vais gagner. Je reviens, je sers 5–4, 15–A. Plaisanterie du destin : il se met à pleuvoir des cordes à trois points de la fin, le match est de nouveau interrompu. Je pense que tout ça est fou. Alors j'ouvre les bras, je regarde le ciel, la pluie tombe sur mon visage, et je me dis : « Donne-moi, mon Dieu, ce que tu veux, je prendrai tout ce que tu me donneras ». Aux vestiaires, mon cœur bat la chamade. Ma pression est hyper-élevée. Les émotions se bousculent. La peur me traverse l'esprit, je me tourne vers Guillaume, mon entraîneur, qui me répond : « Je n'ai pas peur pour toi, mais pour lui. C'est Nalbandian qui a tout à perdre, il est le favori, il a la pression la plus forte. Quels que soient tes choix tactiques, engage-toi à 100 % ». Je retourne sur le court. Gonflé à bloc. Je me sens invincible. J'ai gagné 6–4. J'étais finaliste. »

« De la magie dans l'air ! » comme l'écrit Patrick Mouratoglou, dans son livre, Eduquer pour gagner* :

A vingt heures, heure du match, l'ambiance est de celles qui précèdent les grands moments. Le stade est plein à craquer, des hordes de supporters grecs et chypriotes sont présentes un peu partout dans le stade. Ils sont déguisés, ils chantent. Quelques-uns esquissent en sautant des pas de danse traditionnelle, dans le faible espace des places confinées du stade, devant leurs voisins ébahis. (…) J'attends l'arrivée de David Nalbandian et de Marcos, de mon Marcos. (…) Le début du match est à sens unique, entièrement dominé par Nalbandian. Marcos est crispé. Il sait qu'il est en train de jouer une place dans une finale de Grand Chelem. L'Argentin, quant à lui, est parfaitement en confiance. (…) Il est impressionnant. Les revers long de ligne pleuvent, et Marcos, trop loin derrière sa ligne, semble avoir du mal à suivre. Il se trouve rapidement mené deux sets à zéro. Il sait que s'il continue dans la voie de la soumission, il rentrera rapidement au vestiaire avec d'immenses regrets. La défaite paraît quasi inévitable, et pourtant, il refuse de rendre les armes. Il est prêt à se battre. Avec un regain de relâchement et d'agressivité, il revient sur le terrain bien décidé à reconquérir le court. Et c'est ce qui se produit. Marcos se rapproche de la ligne de fond de court, et prend pour la première fois la maîtrise du jeu, alors que l'Argentin commence à se crisper à l'approche de sa première finale de Grand Chelem. Marcos remporte le troisième set. Il se tourne alors vers nous et nous lance, en nous montrant du doigt et avec un grand sourire : "C'est pas fini, c'est pas fini". Le cinquième set ressemble au quatrième. Frénétique face à ce scénario incroyable, le public, entièrement acquis à la cause de Marcos, scande son nom. L'ambiance est tout simplement exceptionnelle ! Nalbandian continue à s'accrocher, ne pouvant imaginer la défaite après être passé si près de la victoire. Cinq jeux à quatre, service Baghdatis. Marcos sert pour le match, pour une place en finale d'un Grand Chelem ! Et là, coup de théâtre. La pluie se met à tomber avec violence sur le terrain, contraignant les organisateurs à fermer le toit amovible. Le court est trempé, et les joueurs sont renvoyés aux vestiaires. L'attente est insoutenable… C'est une véritable épreuve de devoir s'interrompre si près de l'issue d'un match aussi important. Il ne faut perdre aucun influx pendant la pause et savoir revenir sur le terrain. (…) Une demi-heure plus tard, les joueurs sont rappelés sur le court pour disputer la fin de l'affrontement. Il est minuit. (…) Chaque point a une valeur inestimable. Je me demande avec quel mental ils vont revenir sur le terrain. Les deux joueurs sont crispés, mais lorsque Marcos sert sur sa première balle de match à 40/30, il lâche un ace magnifique, sans trembler. Il tombe à genoux et pleure. "C'est énorme", crie-t-il dans un français parfait, devenu sa langue naturelle. Il est minuit et sept minutes. Le stade est debout. L'excitation est à son comble. (…) En quatre heures très intenses, tout a été résumé en une quête permanente d'idéal. Les doutes, les hauts, les bas ; la rencontre a épousé les virages de notre chemin. Pour finir dans la lumière d'une nocturne si spéciale, assis si près des joueurs que l'on avait l'impression de les toucher, dans un vacarme étourdissant. (…) Dix ans après la création de mon Académie, l'un de mes joueurs atteint la finale d'un Grand Chelem.

Couverture Eduquer pour gagner

* Patrick Mouratoglou, Eduquer pour gagner, Editions Amphora, octobre 2007, 160 p.
Lire également l'interview de Patrick Mouratoglou dans le "Magazine iNFO-GRECE".

A la lecture de ces lignes, on comprend que les supporters de Marcos Baghdatis n'aient qu'une hâte : vivre encore et toujours de grands moments, à l'instar de cette demi-finale de l'Open d'Australie 2006. Avec, en cette année 2008, le souhait d'une belle victoire …

i-GR/Cassandre Toscani

Notes complémentaires

Résultats:

Economidis est qualifié après avoir battu successivement
- Stépahne Bohli (Suisse) 7-5, 3-6, 2-6
- Laurent Recouderc (France) 1-6, 4-6
- Farrukh Dustov (UZB) 3-6, 4-6

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