Παράκαμψη προς το κυρίως περιεχόμενο

Fédérations des communautés grecques d'Europe : un congrès surréaliste

Profile picture for user iNFO-GRECE
Από iNFO-GRECE,

Le congrès des fédérations des communautés grecques des différents pays d'Europe, réunies à Paris, s'est ouvert samedi dans un grand hôtel parisien, en présence du président mondial du Conseil des Grecs de l'étranger (SAE), Stefanos Tamvakis, nouvellement élu en décembre dernier. Après les habituelles allocutions des représentants de l'Eglise et des autorités diplomatiques locales, les congressistes pouvaient commencer les travaux, mais il aura fallu près de deux heures de palabres sur les procédures avant d'entrer dans le vif des sujets.

L'initiative du président de la fédération française, Vassilis Florakis, de convoquer les autres fédérations d'Europe dans la capitale française a été agréablement accueillie par l'unanimité des invités. L'attractivité de Paris a, bien entendu, été déterminante pour changer la coutume qui voulait que l'on se réunisse en Allemagne, pays qui compte le plus grand nombre d'immigrés grecs en Europe.

La solennité toutefois avec laquelle étaient prononcés les discours de bienvenue tranchait un peu avec la réalité d'une assemblée d'une dizaine de personnes ; heureusement qu'une autre dizaine, "les mêmes-et-les-mêmes" qui avec ou sans titre virevoltent depuis vingt ans dans les affaires communautaires parisiennes, était là pour remplir le reste de la salle en attendant l'arrivée de quelques retardataires. Huit pays étaient annoncées, France incluse : on a surtout entendu l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Grande Bretagne et le Suède.

Mais la plus grande surprise était de voir, aussitôt les allocutions des officiels terminées, les participants se lancer plus d'une heure durant dans la contestation d'ordre du jour et dans une bataille procédurale qui aura duré un peu plus d'une heure. L'enjeu : la prise de contrôle sur le déroulement de la discussion et de la formulation des conclusions/propositions au gouvernement qui devraient clôturer le congrès, ainsi que le "verrouillage" de ces propositions en amenant le président Tamvakis à se prononcer dessus. Visiblement, chaque fédération était venue avec une stratégie préétablie et des idées "claires", du moins avec la volonté d'aboutir à des propositions arrêtées.

Finalement, les participants ont convenu de suivre l'ordre du jour tel qu'il était établi par les organisateurs et, après ce tour de chauffe, chacun a pu enfin, allégé des préoccupations procédurales, passer à l'exposé des problèmes d'installation des immigrés grecs et de leur retour au pays, qui constituait le premier sujet de discussion de cette première journée d'étude.

Diverses questions étaient exposées, allant du coût de renouvellement des passeports à la fiscalité des véhicules acquis à l'étranger et immatriculés en Grèce, en passant par la comptabilisation transnationale des points de retraite et des droits à la sécurité sociale. Questions qui finalement s'agrégeaient autour de la problématique du rapatriement et, bien que trahissant ainsi le vieillissement de la population grecque à l'étranger, à moins que ce ne soit celle des dirigeants des communautés, elles n'étaitent pas dépourvues d'intérêt.

C'est ainsi qu'un représentant des Pays-Bas, p.e., exposait des cas de racisme dans l'armée grecque envers les Grecs issus de l'immigration et ne parlant pas parfaitement le grec, un autre remarquant non sans humour qu'au problème de dédouanement d'une Mercedes, il préférait s'occuper du complément de pension pour les retraites basses, tandis qu'un représentant d'Allemagne évoquait les problèmes d'orientation scolaire des jeunes qui, choisissant des filières plus faciles, se trouvent davantage exposés au chômage et que leur mobilité entre l'Allemagne et la Grèce au gré des opportunités enfermerait finalement les jeunes dans une certaine précarité professionnelle.

Le deuxième sujet de discussion était consacré aux médias grecs de l'étranger. Après une introduction du directeur de l'ERT World, le service international de la radiotélévision publique grecque, Nikos Kouris, suivie d'un exposé de Michalis Liberopoulos, responsable de l'Agence d'information des grecs de l'étranger, l'assistance commençait à s'impatientait pour la croisière-dîner sur la Seine et proposait alors de reporter le troisième exposé pour le lendemain.

C'est alors qu'une représentante du Conseil des Grecs de l'étranger (SAE) se saisit du micro pour dresser un tableau des difficultés des médias Grecs de l'étranger. Curieusement, l'exposé - assez juste par ailleurs - se termine par une série de propositions, dont une plaçant les "communautés" grecques au cœur d'un hypothétique dispositif de soutien aux médias. Il n'en faut pas plus pour que A. Evanghelou, l'éditeur d'iNFO-GRECE, présent dans la salle en tant que journaliste pour la couverture de l'événement, prenne la parole, et, tout en s'excusant de cette intervention, n'était ni conférencier ni représentant d'une fédération, il explique qu'il se devait de réagir pour dénoncer ce qui à ses yeux apparaissait une mise sous tutelle de la presse grecque à l'étranger par les instances communautaires.

Faisant remarquer par ailleurs qu'aucun journaliste n'avait été invité à la réunion, M. Evanghelou explique que les fédérations n'ont pas à s'occuper du fonctionnement des médias et de leur relation avec les autorités grecques, ces question devant étant du ressort des organisation professionnelles des éditeurs et des journalistes, et que l'indépendance de l'information était en jeu.

L'échange se fait vif, la représentante du SAE arguant que l'Etat doit voir clair parmi les différents supports se prétendant comme organes de presse et que les communautés se trouvent en bonne place pour donner un avis. M. Evanghelou reconnaît alors le problème de distinction entre supports, mais récuse le rôle de "gendarme" revendiqué par les communautés renvoyant ces dernières à leur condition : "ce n'est pas aux associations (communautés, ndlr), qui, dans des villes qui accueillent des milliers de Grecs, peinent à en réunir quelques dizaines, de délivrer de certificats de conformité à des publications qui en touchent des centaines voir des milliers de Grecs de façon continue et permanente", dit-il, pour conclure que "si l'Etat grec veut savoir qui fait quoi à l'étranger ou qui vaut quoi, il dispose de son propre réseau d'information à l'étranger via les bureaux de presse des ambassades et qu'il n'a pas à demander avis aux communautés soumises, elles, à des enjeux partisans que tout le monde connaît. Encore une fois, ce sont des questions qui regardent les éditeurs et les journalistes, c'est à eux qu'il appartient de créer des mécanismes de régulation et de discuter avec l'Etat grec, pas aux communautés".

"Envisagerait-t-on de faire la même chose avec les associations culturelles ou même avec les entreprises et leur délivrer des certificats de grécité par les instances communautaires ?", demande enfin M. Evanghelou. "Cela paraît inimaginable. Pourquoi alors il y aurait une exception pour les organes de presse, si ce n'est pour exercer un contrôle sur l'information ?"

Prenant à son tour la parole, le président de la fédération des communautés grecques en France et organisateur de la rencontre, M. Florakis, tente de s'expliquer sur la non convocation de la presse communautaire à suivre les débats. "Il y a tellement de supports que cela n'était pas possible de les inviter tous", dit-il, expliquant de surcroît qu'iNFO-GRECE, bien que son siège se trouve à Paris, n'avait pas été invité parce qu'il était… francophone ! "Cela est très maladroit", devait commenter M. Evanghelou à la sortie. "D'abord, il n'y a pas tant que cela de supports et tous n'allaient pas se déplacer à Paris ? Concernant iNFO-GRECE, M. Florakis, selon sa logique, devrait demander l'exclusion des membres francophones des communautés grecques en France. Autant dire une grande partie des Grecs nés en France, qui forment l'essentiel des Grecs de l'étranger, et pour qui le français est leur première langue. Mais il n'aura pas cette peine puisque de ces Grecs-là il n'y en a quasiment pas dans les associations communautaires. Les congressistes devraient avant tout se poser la question de leur représentativité et de leur légitimité à parler au nom des Grecs de l'étranger. Malheureusement ce questionnement est le grand absent du programme de ces journées", explique décidément très remonté le fondateur d'iNFO-GRECE.

Un programme qui devrait se poursuivre dimanche par l'intervention en matinée du Président du SAE, M. Tamvakis, puis celle du président de la région Europe du SAE, M. Amarantidis, sur "les réseaux communautaires et les financements européens". Enfin, l'après-midi devrait être consacré au projet de loi en cours de discussion au parlement sur le vote des Grecs de l'Etranger et aux questions liées à l'éducation et l'enseignement du grec.

i-GR

Βαθμολογήστε πρώτοι αυτό το άρθρο