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Le gouvernement s'efforce de transformer la région des Balkans en un voisinage de paix, de stabilité et de développement, a déclaré le ministre de la Défense, Vanghelis Meïmarakis, en ouverture mercredi 18 avril à Thessalonique des travaux de la première rencontre, qualifiée d'historique, des chefs d'états-majors des forces armées des pays balkaniques. Participaient notamment les chefs des forces armées d'Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, FYROM, Grèce, Monténégro, Roumanie, Serbie et Turquie, ainsi que le président du Comité militaire de l'UE et le commandant opérationnel des forces du flanc Sud de l'OTAN. Toutefois, les déclarations du représentant turc devraient quelque peu gâcher l'ambiance de ces retrouvailles bon enfant entre militaires.
"Nous ne souhaitons pas, ni ne pouvons accepter un retour en arriére et revenir à des situations qui pourraient à nouveau constituer un frein à un avenir meilleur", a notamment souligné le ministre, adressant son message à cette rencontre destinée en priorité à resserrer la coopération des pays de la région.
"La sécurité de l'un est la sécurité de l'autre", a déclaré M. Meïmarakis, "ce qui menace l'un, menace l'autre, menace nous tous", observant que si les Balkans ne sont plus désormais qualifiés de "poudrière de l'Europe", il reste encore à être attentifs à des situations mouvantes, telles que celle au Kosovo.
M. Meïmarakis a salué cette rencontre à haut niveau entre chefs militaires comme historique, la qualifiant en outre de rencontre-phare pour la construction de la paix, coopération et sécurité en Europe du Sud-Est.
"Les rencontres régulières, selon le ministre, contribuent à créer un climat de confiance au moyen d'un dialogue sincère. Il peut exister des points de vue différents sur certaines questions, mais ceci ne doit pas entraîner des tensions entre nous. Il faut, avec respect pour l'opinion d'autrui, construire un dialogue, détruire les murs et oeuvrer pour jeter des ponts de compréhension et d'actions entre nous".
En conclusion, M. Meïmarakis a rappelé que la Grèce, membre de l'OTAN et de l'UE, entretient des relations bilatérales égales, met en oeuvre un plan de restructuration économique des Balkans (ESOAB), et soutient l'optique euro-atlantique des pays de l'Europe du Sud-Est et les programmes de coopération pour la paix.
Le chef d'état-major des forces armées turques en visite à Thessalonique
Le chef d'état-major des forces armées turques, le général Yasar Buyukanit, a évoqué jeudi les relations greco-turques après sa visite à Thessalonique à la maison où est né Kemal Ataturk, et déclaré qu'il "peut y avoir des différends entre les pays, le seul moyen de les résoudre est de créer un climat de confiance et des rencontres régulières".
Le chef des forces armées turques, qui s'adressait aux journalistes dans les locaux du consulat de Turquie à Thessalonique, a souligné que "personne ne doit s'attendre lorsque deux militaires, grec et turc, se rencontrent à ce qu'ils règlent tous les litiges greco-turcs, leur mission est cependant de créer un climat de confiance pour que les politiques puissent atteindre cet objectif", et mis l'accent sur le fait que des pays "ennemis lors des deux Guerres mondiales, font aujourd'hui partie intégrante de l'Europe, alors que personne n'aurait pu envisager une telle évolution en 1945".
Le général Buyukanit a mentionné ensuite que c'est par la collaboration que nous faisons progresser nos relations bilatérales. "Nous pouvons avoir des différends, mais nos peuples ne sont pas ennemis", a-t-il ajouté, avant de faire référence à son entretien avec son homologue grec, l'amiral Panagiotis Hinofotis, qu'il a décrit comme "un homme de très grande qualité qui appréhende très positivement les situations".
Quelques fausses notes tout de même dans cette partition d'amabilités : M. Buyukanit a persisté dans sa thèse que les incursions des appareils militaires dans l'espace aérien du FIR d'Athènes sont illégales, soutenant que la réglementation concerne seulement les avions civiles ; puis la visite à la maison Atatürk intervenait la veille du 92e anniversaire du génocide arménien. Des subtilités que le général turc n'avait que faire.
Dora Bakoyannis : La Grèce a le droit international pour allié
"La Grèce a le droit international pour allié et c'est sur cette base qu'elle agit", a déclaré le lendemain soir jeudi 19 avril le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, depuis Rhodes où elle assistait à la réunion des ministres des Affaires européennes et commentant les déclarations faites par le chef des forces armées turques, le général Yasar Buyukanit.
"La politique de la Turquie est connue mais nous avons le droit international pour allié", a-t-elle souligné tout en affirmant que "la Grèce est un pays fort, disposant d'une défense forte, membre de l'UE et de l'OTAN, et n'a rien à craindre". Mme Bakoyannis a également indiqué que la Grèce est favorable à l'adhésion de la Turquie à l'UE à la condition qu'elle accepte l'acquis communautaire tout en affirmant que ne peut exister "une Europe à la carte".
i-GR/ANA-MPA