Le président de la République hellénique, Carolos Papoulias, a adressé vendredi une lettre au président libyen, Mouammar Kadhafi, dans laquelle il lui demande de « gracier » les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien condamnés à mort par la justice libyenne suite à la condamnation de 400 enfants par le virus du sida. M. Papoulias exprime dans sa lettre « sa douleur et son indignation pour la mort des enfants » décédés du sida et souligne « la volonté de l'UE et de la Grèce » d'aider la Libye dans ce dossier.
Cinq infirmières et un médecin bulgares, ainsi qu'un médecin anesthésiste palestinien et neuf médecins libyens ont été accusés d'avoir inoculé en 1998 le virus du sida à quelques 400 enfants à l'hôpital pour enfants al-Fateh à Benghazi, dont 23 décédés depuis. Les 09 février 1999 ils sont arrêtés d'assassinat prémédité. Le 6 mai 2004, les neuf médecins libyens sont acquittés, le médecin bulgare condamné à 4 ans de prison, tandis que le médecin palestinien et les quatre infirmières bulgares écopent de la peine de mort. Mais dès février 2004, les accusés dénoncent d'avoir été torturés en vue de leur extorquer les aveux. Une bataille juridique, diplomatique et médiatique s'engage alors avec le soutien actif de l'Union européenne - plus d'un million d'euros ont été allouées à la Libye pour traiter les enfants contaminés - et de plusieurs pays indépendamment pour obtenir la révision du jugement, mais le 19 décembre 2006, la Cour suprême libyenne confirme la condamnation à la peine capitale des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien.
La Bulgarie avait, dès l'annonce des condamnations à mort, déclaré que le procès violait les droits de la défense des accusés qui disposaient d'éléments prouvant leur innocence.
L'initiative de M. Papoulias intervient moins d'un mois de sa visite officielle en Bulgarie prévue les 12-13 février.
i-GR/ANA-MPA