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Entretiens de Caramanlis avec Chirac et de Villepin

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Από iNFO-GRECE,

Le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, a été reçu vendredi matin à l'Elysée par le Président français, Jacques Chirac, avant de rencontrer dans l'après-midi son homologue, Dominique de Villepin. La politique commune européenne, notamment dans le domaine de la sécurité et de la défense avec l'adhésion de la Grèce à l'Eurocops et la vente des avions Rafale, a été le principal sujet de conversation, ainsi que la perspective européenne des Balkans. M. Caramanlis a eu également l'occasion d'exprimer les positions grecques lors d'une interview au Figaro.


"Nous avons eu une rencontre très constructive avec le Président français, Jacques Chirac", a dit M. Caramanlis, dont c'était la première visite de la capitale française depuis son arrivée au pouvoir en 2004. "Nous avons eu l'occasion de discuter et de procéder à un tour d'horizon de nos relations bilatérales, qui couvrent un très large éventail d'activités et sont, comme chacun sait, à un excellent niveau. Bien sûr, nous avons recherché, comme nous en avons la volonté, les moyens de resserrer davantage ces relations et de les renforcer encore plus", a affirmé M. Caramanlis lors d'un point de presse informel dans la cour de l'Elysée à l'issue de l'entrevue.

Les entretiens, qui ont eu lieu dans un climat extrêmement cordial, ont porté sur les grands dossiers européens, liés en particulier à l'élargissement et aux perspectives budgétaires pour la période 2007-2013, aux questions d'ordre international et régional plus général, tels que les Balkans, la question chypriote, le Proche-Orient et les résultats de la récente session au Sommet à l'Organisme des Nations unies.

Clôturant sa visite à Paris et quelques heures avant de prendre l'avion du retour, M. Caramanlis a été reçu en fin d'après-midi à Matignon par son homologue français, Dominique de Villepin, avec qui il a passé en revue les questions liées à l'Europe, à la défense, à la culture, aux Balkans, et à l'ouverture prochaine des négociations pour l'adhésion de la Turquie.

MM. Caramanlis et de Villepin ont souligné la nécessité de renforcer l'identité européenne de défense. La partie française a présenté à cette occasion les avantages du "Rafale", la Grèce estimant de son côté qu'il s'agit d'une option très sérieuse qui sera examinée à titre d'"avion de combat de la prochaine génération".

Si différentes sources soulignent qu'aucune pression n'a été exercée sur la Grèce dans cette direction, et que du côté grec on assure qu'aucun engagement n'a été pris, la partie française n'attendait pas moins des avancées plus significatives sur un prochain engagement grec concernant le Rafale, surtout après la récente commande de 30 chasseurs F16 américains côté grec qui aurait été mal digérée par la France. Malgré le déjeuner offert à l'Elysée, M. Caramanlis tout en laissant ouverte la possibilité d'une acquisition du Rafale, dans le prochain programme d'achats de l'armée de l'air grecque, a mis en avant les coûts du Rafale et son (non)opérationnalité immédiate (formation, maintenance, etc.).

"Les progrès en matière de défense entre les deux pays sont très importants et prometteurs", avait indiqué le Président Chirac après l'entretien matinal, tandis que le communiqué de l'Elysée soulignait que les deux pays ont décidé de lancer une coopération dans le cadre de l'Europe de la défense, en particulier sur le projet lancé en 2003 avec la Belgique de formation des pilotes de chasse et sur le projet de navire école européen. L'Elysée précisait encore que l'adoption de la déclaration franco-grecque sur la PESD est une nouvelle étape de coopération qui sera mise en oeuvre à travers une concertation, tous les six mois, des directeurs des affaires stratégiques des ministères des Affaires étrangères et de la défense.

Le projet de navire-école européen ou de groupes de navires-écoles européens promu par la France pourrait remplacer le porte-hélicoptères français "Jeanne d’Arc", en service depuis 1964. Par ailleurs, les pilotes Grecs pourraient participer au programme de formation de pilotes de chasse à Cazeaux (Gironde, France), utilisé déjà par les pilotes belges.

Sur l'Europe, MM. Caramanlis et de Villepin se sont accordés pour déclarer qu'elle doit aller de l'avant. La question de l'adhésion de la Turquie, dont les négociations doivent commencer le 3 octobre, était en filigrane des questions sur l'avenir de l'Europe, la partie française rappelant ses réserves, la partie grecque défendant, elle la pleine adhésion de la Turquie.

Pour M. de Villepin, l'avancée de l'Europe ne signifie pas nécessairement rejoindre l'Europe des "25", et qu'il faudra examiner des formes de "coopération renforcée" avec tous les pays qui le souhaitant.

Si M. Caramanlis a assuré que la Grèce était prête à participer à toutes ces "coopérations renforcées", il a tenu aussi à préciser, en ce qui concerne la Turquie, que, si les conditions figurant dans le mandat d'adhésion venaient à être satisfaites, il faudra en même temps que devienne claire l'optique européenne - c'est-à-dire l'adhésion - de la Turquie.

Enfin, a propos des Balkans, M. Caramanlis a estimé que l'espoir de l'adhésion des pays de la région doit rester vivant, malgré toutes les difficultés, l'optique européenne ne pouvant être que la voie unique pouvant amener la stabilité dans la région.

Interview de Caramanlis au journal "Le Figaro"

Le Premier ministre grec a accordé vendredi une interview au journal Le Figaro, publiée sous le titre «la Grèce est prête à s'engager dans l'Europe de la Défense» dans lequel il évoque notamment le rôle du couple franco-allemand en Europe, après le référendum français négatif fin mai 2005 et les élections allemandes de la semaine dernière, la défense en Europe ainsi que l'élargissement de l'UE à la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie.

Interrogé si le résultat des élections en Allemagne le préoccupe, M. Caramanlis a répondu que "l'Europe a besoin de l'Allemagne, comme elle a besoin de la France. La France et l'Allemagne sont le principal moteur de l'Union européenne, même élargie" et a ajouté "j'espère donc que l'on aura le plus tôt possible un gouvernement solide en Allemagne qui puisse prendre des décisions courageuses notamment sur toutes les questions qui touchent à notre destinée commune en Europe".

Appelé à commenter ensuite le "Non" français à la Constitution européenne, M. Caramanlis a dit que "nous traversons une période de réflexion. Ce n'est pas une catastrophe. L'Europe a déjà connu ce genre de crise bien des fois. Je ne suis pas pessimiste. Nous venons de faire deux grands pas en avant, l'Union monétaire et l'élargissement, qui représente aussi un grand choc politique" pour ensuite évoquer la relance de l'Europe. "Il faut maintenant trouver un moyen de redonner un élan à cette Europe, car une Union de 25 pays ne peut pas se permettre de rester immobile. Nous sommes prêts à travailler dans ce sens avec la France, dans la mesure où nous partageons bien des vues sur l'Europe", a-t-il conclu.

Quant à la défense européenne, le Premier ministre a précisé que "nous avons toujours été très intéressés par une politique de défense européenne commune. Quand nous avons adhéré à la CEE, ce n'était pas seulement à cause des questions économiques et commerciales, mais aussi parce que nous y percevions un intérêt en matière de sécurité". "La Grèce reste, encore aujourd'hui, a-t-il dit, le seul pays européen à être exposé à un environnement caractérisé par l'instabilité".

Le Premier ministre a ensuite souligné que pour que l'UE sorte de l'impasse dans le domaine de la défense, il faut mettre en oeuvre des "coopérations renforcées" sur le modèle de l'Union monétaire. La défense est un domaine où cela est possible, alors qu'invité à répondre si cette Europe de défense ne risque pas de compromettre les relations très étroites de la Grèce avec les États-Unis dans ce domaine, M. Caramanlis a répliqué que "cela n'enlève rien à notre alliance avec les États-Unis dans le cadre de l'OTAN. Quelles que soient les divergences de vues, le partenariat transatlantique est pour nous la meilleure garantie de paix, de stabilité et de prospérité économique".

M. Caramanlis aussi a évoqué une commande de 30 chasseurs F16 américains et a souligné que ce choix n'est nullement contradictoire avec la volonté de renforcer la défense européenne, car "cela n'a rien à voir avec des choix politiques ou une orientation plus ou moins européenne. Pour de tels contrats, d'autres facteurs entrent en jeu : le coût, les spécificités des appareils et, dans ce cas précis, ce qui a joué par-dessus tout, les délais de livraisons".

A la question si la Grèce envisage une commande à l'avenir avec préférence des avions européens, le Premier ministre a répondu par l'affirmative en expliquant que "l'option européenne est très intéressante et sera étudiée. Notre engagement pour une défense européenne est très fort, mais lorsqu'il s'agit de contrats aussi importants d'autres facteurs sont à considérer. Nous devons être très attentifs lorsque nous dépensons l'argent des contribuables grecs".

Quant aux priorités de la Grèce dans le débat sur le budget européen, M. Caramanlis a déclaré comprendre que les pays contributeurs nets au budget européen cherchent à limiter leurs dépenses, mais a souligné que "l'Europe ne peut pas fonctionner à 25 avec un budget plus ou moins le même qu'avant l'élargissement. Pour la Grèce, le fardeau de l'élargissement est aggravé par le fait que plus de la moitié du pays est privé de fonds de cohésion à cause de l'effet statistique, du simple fait que [le revenu grec] est mieux placé par rapport à la moyenne du revenu moyen des 25 que par rapport à la moyenne des 15. Nous avons accepté le compromis budgétaire présenté par la présidence luxembourgeoise. Ce doit être la base des discussions".

Sur la position grecque à l'égard de la politique agricole commune, M. Caramanlis a rappelé avoir la même position que la France. Cette question a été réglée au moins jusqu'en 2013 par l'accord de 2002 sur la réforme de la PAC.

Interpellé sur la Turquie et son appréciation à propos de l'accord trouvé à Bruxelles pour répondre à la déclaration turque refusant de reconnaître Chypre, M. Caramanlis a répondu que "la Turquie a rempli l'engagement qu'elle avait pris en signant le protocole étendant l'union douanière aux dix nouveaux États-membres de l'UE, mais l'a assorti d'une déclaration inacceptable. Il fallait que cela soit rappelé pour que la déclaration turque n'ait pas de conséquences légales. Nous attendons de la Turquie qu'elle applique ses engagements et reconnaisse la République de Chypre. Dans ces conditions, les négociations peuvent commencer le 3 octobre."

Et le Figaro de conclure que la Turquie doit donc ouvrir ses ports et ses aéroports aux avions et aux navires chypriotes, M. Caramanlis répondant dans l'affirmative "oui. La signature du protocole implique qu'il soit appliqué, dans le cas contraire, tout obstacle créé par la Turquie sur la voie de la reconnaissance de Chypre constituerait un problème pour le processus de négociation".

Concernant la volonté de la France que le mandat de négociation pour les pourparlers avec la Turquie mentionne l'option d'un "partenariat privilégié", au cas où l'adhésion ne serait pas possible, M. Caramanlis a répondu que "l'UE a reconnu la Turquie comme pays candidat en 1999, sans évoquer de réserve de ce type. Le débat est légitime mais l'on ne peut pas faire abstraction du passé. L'UE doit préserver sa crédibilité. Serait-il juste, ou même honnête, de dire à la Turquie que ce qu'on lui propose aujourd'hui n'est plus exactement ce qu'on lui proposait il y a six ans? Si l'on considère que les négociations avec l'UE sont pour la Turquie une incitation à s'adapter aux principes européens, il n'est pas logique de rendre cette voie aléatoire. Cela ne ferait qu'affaiblir gravement la motivation d'Ankara. Enfin, personne ne sait quel sera l'aboutissement de négociations qui seront longues et difficiles".

Enfin, sur ses craintes que l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie prévue pour 2007 soit retardée d'un an, M. Caramanlis a avoué sa préoccupation car "ces pays ont fait un effort sérieux pour remplir leurs obligations dans des conditions difficiles. L'Europe ne doit pas adresser un mauvais signal à ces pays dont la stabilité dépend du choix qu'ils ont fait en faveur de l'Europe. L'un des principaux atouts de l'UE réside dans la confiance qui lui est accordée. Si elle ne tient pas parole, elle perdra cette confiance. On a dit que la Roumanie et la Bulgarie pourraient adhérer en 2007, il faut s'y tenir. Nous ne pouvons pas leur dire que nous avons des difficultés et qu'il faut donc qu'ils attendent dans l'antichambre". 

Déclaration conjointe franco-grecque sur la Politique européenne de sécurité et de défense adoptée à l'issue de l'entretien Chirac-Caramanlis à l'Elysée

caramanlis chirac


Le Président français Jacques Chirac reçoit le Premier ministre Costas Caramanlis à l'Elysée

"Pendant près de deux siècles, la Grèce et la France ont fait face ensemble aux crises, défis et menaces qui mettent en péril la sécurité européenne et mondiale. Aujourd'hui, les deux pays réaffirment leur volonté de continuer à œuvrer avec l'ensemble des partenaires qui le souhaitent à l'édification d'une Europe politique capable de s'exprimer d'une même voix sur la scène internationale, d'une Europe dotée des capacités militaires nécessaires à sa crédibilité politique. Ils souhaitent répondre ainsi aux attentes de leurs citoyens désireux de voir l'Union s'engager résolument au service de la paix en Europe et dans le monde, contribuant ainsi à leur sécurité. Une Europe forte contribuera à donner à l'Alliance atlantique, qui demeure le fondement de la défense collective, une nouvelle vitalité et renforcera ainsi le lien transatlantique.

Dans cet esprit, nos pays soutiennent l'engagement résolu de l'UE au service de la paix dans les Balkans, en Afrique ou plus récemment dans la province indonésienne d'ACEH et attachent la plus grande importance au renforcement des moyens collectifs de l'Union. Ils appellent de leurs voeux la mise en place au plus vite du Centre d'opérations de l'Union européenne destiné à planifier et conduire des opérations autonomes de type Artémis .

La France et la Grèce soulignent l'importance politique et opérationnelle des forces multinationales européennes pour faire progresser l'Europe de la Défense. La France soutient sans réserve l'adhésion de la Grèce aux Euroforces et souhaite que celle-ci soit effective au plus vite. Nos pays relèvent également l'importance des groupements tactiques européens pour permettre à l'UE de disposer d'une capacité militaire de réaction rapide.

L'UE doit aussi améliorer sa capacité à répondre dans l'urgence aux catastrophes qui frappent les populations civiles. La France soutient les propositions grecques visant à renforcer les capacités européennes civiles et militaires de réaction rapide dans ce domaine, et nos pays souhaitent que celles-ci fassent l'objet de discussions approfondies au sein de l'Union européenne.

Pour donner à l'Union une capacité propre d'appréciation de situation, nos pays poursuivront le renforcement de leur coopération, notamment autour du programme Hélios, dans le domaine des satellites d'observation de la terre. Notre participation, aux côtés d'autres partenaires de l'Union, au programme de démonstrateur de drone de combat traduit également la volonté de la Grèce et de la France de maintenir et renforcer dans le futur l'autonomie européenne en matière d'aéronautique de défense.

Nos deux pays soulignent leur volonté de poursuivre leur coopération traditionnelle dans tous les domaines de l'industrie et des équipements de défense, où il y a toutes les conditions pour promouvoir et renforcer encore plus les relations bilatérales déjà excellentes. Dans ce contexte, la Grèce et la France souhaitent développer une coopération forte dans le domaine naval.

Dans l'esprit de l'objectif global d'Helsinki, et pour répondre aux besoins en équipements militaires de leurs armées, nos pays entendent privilégier la voie de la coopération européenne dans les politiques d'acquisition et de transferts de technologie concourant au renforcement de l'Industrie européenne de défense. Ils appuient les initiatives et actions de l'Agence européenne de défense afin de promouvoir les programmes en coopération. A cet égard, ils souhaitent également que l'Agence européenne de défense se voie confier un véritable budget de recherche et de développement et qu'elle assure la responsabilité de projets concrets, par exemple le projet de drones ou de flottes d'avions ravitailleurs.

Afin de renforcer les capacités de projection de l'UE, nos deux pays soutiennent l'Approche globale de la déployabilité visant à optimiser les structures multinationales spécialisées dans le transport stratégique aérien, maritime ou terrestre. Ils soulignent à cet égard le potentiel offert par le centre d'Athènes pour la coordination du transport naval. Ils soutiennent également la création d'une capacité européenne navale de réaction rapide, en s'appuyant notamment sur le concept EUMARC (European Union Maritime Reaction Capability).

Afin d'œuvrer plus efficacement ensemble à la mise en place des outils nécessaires à la politique de défense de l'Union et de renforcer leur concertation sur les questions de sécurité et de défense, la Grèce et la France ont décidé de prévoir une rencontre annuelle des directeurs des affaires politiques, au minimum tous les six mois, des directeurs des affaires stratégiques des Ministères des Affaires étrangères et de la Défense. Elles ont également décidé de procéder à des échanges de personnels pleinement insérés entre leurs ministères des Affaires étrangères et de la Défense.

La Grèce et la France ont également convenu de renforcer leur coopération dans le domaine de la formation de leurs officiers. S'agissant de celle de leurs pilotes de chasse, nos pays participent à la réflexion sur le programme AEJPT (Advanced European Jet Pilot Training). Dans cette perspective, ils ont convenu de renforcer leur coopération.

Dans le domaine de la formation à la mer des officiers de marine, la Grèce et la France ont décidé d'examiner ensemble le projet de navire école européen, ou de groupe de navires écoles européens.

Les ministres de la défense ont été chargés de mettre en œuvre les orientations de la présente déclaration".

i-GR/ANA

Notes complémentaires

A défaut de voir le Rafale voler sur le ciel grec, les amateurs pourront l'admirer ce week-end (24-25/9) "sur terre" aux côtés du char Leclerc, sur l'esplanade des Invalides, à Paris, transformée pour deux jours en camp interarmées dans une opération de séduction des recrues potentielles organisée par le ministère français de la Défense.

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