Παράκαμψη προς το κυρίως περιεχόμενο

La transparence sur les transports aériens une obligation des professionnels plus qu'un droit des voyageurs

Profile picture for user iNFO-GRECE
Από iNFO-GRECE,

Tout décontracté, la tête déjà pleine d'images paradisiaques du catalogue que vous venez de feuilleter, vous signez le chèque pour votre prochaine destination de rêve, puis, déjà sur le point de vous lever, un dernier détail: "en fait, on part à quelle heure ?" Surprise, votre agence de voyage est incapable de vous communiquer l'information. Sourire poli qui cache mal la gêne, l'agent lâche : "l'heure et l'aéroport vous seront communiqués quelques jours avant votre départ !" Vous venez de faire l'expérience de votre premier vol charter, autant dire que vous montez sur une voiture sans marque. Prêts pour vos masques à oxygène !


Certes, à chaque réportage, on vous a bassiné et assené à satiété la leçon que l'avion malgré ses accidents dramatiques - et sur-dramatisés - reste le moyen de transport le plus sûr. Sur quelle base de comparaison ? Sur le nombre des trajets, sur le nombre des véhicules, sur les kilomètres parcourus, sur le nombre de passagers ou le temps passé à bord ? Quelles probabilités compare-t-on ? On ne sait pas plus que vous !

Soyons de bonne foi et accordons crédit aux statistiques obscures. Cela ne retire pas le sentiment d'être le dindon destiné à la farce du ventre des Boeing et autres Airbus en voie de recyclage. Car il n'y a pas mystère, les appareils qu'on a vus tomber ces derniers temps étaient tous de seconde main ! On peut toujours passer la certification et le contrôle technique, une voiture d'occasion restera une voiture moins sûre qu'une voiture neuve. Et, cela le passager est en droit de le savoir.


"On peut toujours passer le contrôle technique, une voiture d'occasion restera une voiture moins sûre qu'une voiture neuve. Et, ça le passager est en droit de le savoir."

Low cost ou pas, le voyageur a le droit de savoir à quel véhicule il se confie, d'autant qu'une foi à bord, attaché à la ceinture, il n'a plus la possibilité de descendre si la carlingue lui donne le vertige. Voilà tel candidat pour un Paris Athènes qui, à cinq jours de son départ, il apprend qu'il fera un détour par la capitale d'un pays de l'Est pour une durée totale de trajet au double du vol régulier. Combien des voyageurs n'ont-ils appris que leur départ aurait lieu à 6 heures du matin, à une heure où il est impossible de prendre les transports en commun. L'économie réalisée dans le charter servira finalement à payer le chauffeur de taxi ! Ou alors arrivés à destination à une heure improbable de la nuit, il ne restait d'ouverts et de disponibles que les hôtels de 3 et 4 étoiles, que de toute façon ne connaissant pas vos horaires à l'avance il était impossible de réserver. Le low-cost de l'addition finale est discutable.

L'excuse avancée par les voyagistes est qu'ils se fournissent sur le marché à la dernière minute afin de disposer des meilleurs prix. Meilleur prix de la place, meilleur prix de l'aéroport, meilleur prix du carburant. Un argument qui ne tient pas longtemps la route puisqu'il ne concerne qu'une petite part des vols charter. La plupart consistent à des préachats en nombre longtemps en avance. On n'imprime pas un catalogue un an à l'avance, sans rien connaître des produits qu'on y propose. Les paramètres qui nous concernent sont donc connus et les raisons avancées pour leur non communication masquent de plus en plus mal une politique commerciale qui consiste à capitaliser sur la marque du voyagiste en dissimulant les éléments qui composent son menu, qui plus est la réputation douteuse de ces éléments pourrait être préjudiciable à la séduction du plat composé : Crète 7 nuits 3* demi-pension, vol A/R, 280 euros ! Opportunité à ne pas manquer, mais à ce prix-là le droit à l'information du touriste a ses limites…


"Il pèsera toujours le soupçon que, dans la bourse des prix bradés, on mette en jeu la sécurité (et la vie) des passagers dans le seul but de maximiser les profits."

Le routard chevronné, toujours à l'affût d'"un petit plan" futé, n'est donc pas étranger à la prospérité de offres à bas prix. Consommateurs et voyagistes sont entrées dans une surenchère au prix le plus bas, sans qu'un quelconque contre-pouvoir se constitue quelque part dans la chaîne. Comme avec la mondialisation des produits, la mondialisation des voyageurs est un fait aujourd'hui. Partir à l'autre bout du monde finit par coûter moins cher que rester chez soi ; comme la tomate qui a traversé les continents à bord d'un cargo arrive à être moins chère que celle du verger d'à côté. Trop alléché, le consommateur a atrophié toutes ses défenses. Comme les plus démunis, il doit être pris en charge, protégé. C'est pourquoi les pouvoirs publics doivent intervenir. L'équilibre entre l'offre et la demande est rompu et c'est aux Etats de le rétablir en dictant des règles qui assurent la transparence des offres et garantissent les meilleurs conditions de sécurité.

Transparence des offres signifie que l'origine des produits composant le package soit connue : type et âge des appareils, nom de la compagnie, horaires de départ et durée du trajet, étapes et aéroports utilisés.

Mais, à la lumière des derniers accidents et des révélations sur les pratiques des braderies de dernière minute, la responsabilité des professionnels exige aussi que l'information devienne une obligation envers le voyageur. A défaut, il pèsera toujours le soupçon que, dans la bourse des prix bradés, on mette en jeu la sécurité (et la vie) des passagers dans le seul but de maximiser les profits. La transparence est désormais la condition pour que le consommateur garde confiance et que le voyage en avion reste un plaisir et pas une expérience au bord de la mort.

i-GR/AE

Βαθμολογήστε πρώτοι αυτό το άρθρο