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Kofi Annan se venge devant la Commission des Droits de l'Homme du non chypriote à son référendum

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Από iNFO-GRECE,

Le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, n'a toujours pas digéré le rejet de son plan pour la réunification de Chypre par 75,8% des Chypriotes-grecs en avril 2004.Comme il l'avait annoncé, ce rejet coûterait cher aux Chypriotes, et M. Annan entend le prouver. C'est ainsi que dans son rapport devant la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU la semaine dernière lors de sa 61e session à Génève, aucune mention n'est faite à la présence de l'armée turque et son occupation du Nord de l'île depuis 1974 !


Le rapport du Secrétaire générale venait en réponse à la décision 2004/126 du 21 avril 2004, de la Commission des droits de l'homme, de conserver à son ordre du jour un point subsidiaire intitulé «Question des droits de l'homme à Chypre», sous le point intitulé «Question de la violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales, où qu'elle se produise dans le monde». Dans la même décision, la Commission demandait "les mesures à prendre en vertu des résolutions antérieures sur la question demeureraient applicables, y compris la demande adressée au Secrétaire général pour qu'il présente à la Commission un rapport sur la mise en ouvre de ces mesures".

Mais en guise de rapport, Kofi Annan a présenté un document de 8 pages dont la première page est occupée par un aperçu général réduit à sur l'échec de sa médiation et l'adhésion de Chypre à l'Union Européenne et la dernière page de notes diverses. Aucune mention sur la présence sur l'île d'armées étrangères (turque) n'a lieu, ni que cette armée soutient une administration qui s'est autoproclamée gouvernement exerçant souveraineté sur le Nord de l'île, que l'ONU elle-même ne reconnaît pas.

La Commission des droits de l'homme de l'ONU est le plus important forum du monde relatif aux droits de l'homme. Créée en 1946 pour établir la base juridique de protection des droits humains fondamentaux, elle s'est étendue au fil des années pour répondre de manière globale à un vaste éventail de problèmes de droits de l'homme. La Commission continue d’établir des normes régissant la conduite des Etats, mais elle est également une tribune dans laquelle tous les pays, quelle que soit leur taille, de même que tous les groupes gouvernementaux et défenseurs des droits de l'homme, peuvent faire entendre leur voix.

Dès lors, pour M. Annan, tous les problèmes de droit de l'homme "découlent dans une large mesure du problème persistant de la division de l'île". M. Annan insiste d'ailleurs longuement aux progrès réalisés grâce aux assouplissements des "autorités chypriotes turques". Par exemple : "les Chypriotes grecs sont désormais autorisés à se rendre dans la partie nord de l'île pour une durée illimitée, à condition qu'ils séjournent dans un hôtel, et non pas avec des membres de la communauté chypriote grecque, à moins que ce ne soient des «parents proches»". Belle manière de soutenir l'économie chyproturque.

Dans le domaine des libertés religieuses, tout va bien aussi, M. Annan arrive tout de même à déplorer "quelques actes de vandalisme perpétrés dans des lieux de culte abandonnés. Les Maronites et les Arméniens ne sont toujours pas autorisés à se rendre dans les lieux de culte situés dans le nord à proximité des zones militaires."

Grands progrès également grâce aux assouplissements chyproturcs dans le domaine du droit à la propriété : "les biens immobiliers des Chypriotes grecs enclavés partis s'installer dans le sud sont placés sous la «garde» des autorités chypriotes turques, tandis que par le passé, ils avaient été confisqués". Peu importe si leurs proprietaires ne peuvent pas disposer et que leur titre de propriété n'est même pas reconnue.

Concernant la liberté d'expression et le droit à l'information, ce n'est que "d'après certaines sources", comme si l'ONU n'osait pas citer ses propres observateurs, que "quelques journalistes qui travaillent et rédigent des articles pour des journaux d'opposition chypriotes turcs ont été traduits devant des tribunaux militaires turcs", mais là aussi tout va pour le mieux puisque "toutefois, les textes législatifs chypriotes turcs régissant la question ont été modifiés. Depuis le 1er octobre 2004, les civils ne peuvent plus être jugés par des tribunaux militaires, sauf dans les affaires d'espionnage ou en cas d'attaques contre des soldats ou des infrastructures militaires". Sauf que les chefs d'inculpation des journalistes en question était justement "tentative de déstabilisation de ce que certains appellent la «République turque de Chypre-Nord»" selon ce mêmes "certains sources" de M. Annan. Mais les 21 ans de prison que chacun de ces journalistes a écopé n'émeuvent pas outre mesure le Secrétaire Général de l'ONU qui en a vu d'autres. Ce n'est rien, 2 journalistes chyproturcs devant les centaines de milliers de Rwandais qui ont péri sans que M. Annan ne réagisse alors qu'il était sous-secrétaire général, et même chargé des opérations de maintien de la Paix.

Des "journalistes [qui] ont reçu des menaces de mort ou ont été agressés et frappés par des membres de l'organisation terroriste des «loups gris», dont le but était de les réduire au silence", devient un fait résumé en ces deux lignes, de même que ces "Chypriotes grecs et les Maronites qui résident dans le nord [qui] ne peuvent pas participer aux élections chypriotes turques; ils peuvent par contre se rendre dans la partie méridionale de l'île pour y exercer leur droit de vote", tandis que la condamnation de Chypre par la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Aziz au sujet du vote des Chypriotes-turcs en République Chypriote est longuement présentée.

Cela dit tout de l'impartialité de celui qui se voulait l'arbitre de la question Chypriote, et l'on comprend mieux, l'hésitation du Président de Chypre, M. Papadopoulos, à faire appel à nouveau aux "bons offices" du Secrétaire Général de l'ONU.

En conclusion, M. Annan estime que "malgré l'évolution positive récente, la persistance de la partition de fait de l'île constitue un obstacle majeur à l'exercice des droits de l'homme par tous les Chypriotes, dans toute l'île". Un problème de géographie, pour M. Annan, où ni l'Histoire, ni la Politique, ni les Faits militaires, ont leur place. Quant aux "propositions pour la mise en ouvre des mesures en vertu des résolutions antérieures sur la question" sur lesquelles portait la demande de la Commission des Droits de l'Homme, Kofi Annan, à moins qu'il se soit trompé de rapport, ne dit absolument rien.

Appuyé ainsi par le rapport du Secrétaire général, le représentant turc à la Commission des Droits de l'Homme pouvait faire la fine bouche et "regretter la politisation de la Commission par la partie chypriote grecque" et déclarer que "la présence de troupes turques à Chypre est légitime" et bien sûr que "le rejet du plan Annan a montré que ni le peuple ni le gouvernement de la partie chypriote grecque ne sont disposés à partager le pouvoir", ce qui a amené le représentant chypriote à rappeler "qu'en refusant le plan du Secrétaire général pour un règlement de la situation sur l'île, la population n'a fait que rejeter un plan particulier et non pas l'idée d'un règlement de la situation". Un rappel inutile, tant que le patron de l'ONU peut rédiger, et valider par son autorité, des rapports comme il l'entend sans aucun contrôle.

Dans ces conditions, il ne restait qu'aux organisations non gouvernementales de hausser la voix dans l'enceinte feutrée de Genève. Ce fut le cas de Kurt Otz au nom de la "International Federation for the Protection of the Rights of Ethnic, Religious, Linguistic & Other Minorities", qui a dénoncé la violation des droits de l'homme pratiquée par la Turquie dans la partie occupée de Chypre, tout en expliquant que le plan controversé proposé par la Secrétaire général de l'ONU a enclenché des frictions. "Ce plan était tellement déséquilibré", a-t-il dit, "que les Chypriotes grecs, qui appellent pourtant de leurs vœux une solution, ont eu la force de le rejeter. La communauté internationale, par son inaction, a permis aux Nations Unies d'outrepasser leur mandat. Enfin", a conclu le représentant, "il faut que la communauté internationale prenne des mesures immédiates pour que la Turquie mette fin à son occupation illégale".

De son côté, Verena Graf de la "Ligue internationale pour les droits et la libération des peuples", a déclaré que "depuis l'invasion par l'armée turque d'une partie de l'île, le peuple de Chypre souffrait de violations de ses droits fondamentaux. La Turquie affirme que ses soldats sont là pour protéger les Chypriotes turcs, or, depuis l'agression, la moitié des Chypriotes ont été obligés de fuir les brutalités", a-t-elle ajouté. "La communauté internationale et les Nations Unies ne se penchent pas sur la situation à Chypre et considèrent qu'il s'agit d'une lutte interne entre deux communautés. La Commission ne devrait pas fermer les yeux sur ces violations; elle devrait demander à la Turquie de respecter les décisions des instances internationales et de retirer ses soldats et colons", a-t-elle plaidé.

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