constitution ue
La Constitution européenne sera déposée très prochainement au Parlement grec pour y être ratifiée a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Petros Molyviatis à l'issue de la réunion du cabinet restreint qui s'est réuni mardi matin au Palais Maximou sous la présidence du Premier ministre, Costas Caramanlis, pour discuter de la procédure de ratification.
M. Molyviatis a précisé qu'une commission de 70 membres de tous les partis politiques sera mise en place pour discuter du texte au cours de quatre ou cinq séances, afin de la présenter ensuite à l'assemblée plénière qui en débattra à nouveau pendant quatre à cinq séances.
Selon M. Molyviatis, la Constitution européenne est un pas important vers l'unification de l'Europe et constitue le produit d'un compromis, ainsi qu'il en est pour toutes les questions de l'UE, selon le fonctionnement démocratique de l'Europe. "La participation à part entière de la Grèce à l'UE représente le grand choix stratégique de la ND et de Constantin Caramanlis", a affirme M. Molyviatis, notant que la ND et le gouvernement servent ce choix avec constance.
De son côté, le ministre de l'Intérieur, de l'Administration publique et de la Décentralisation, Prokopis Pavlopoulos, a souligné que "la Grèce, le gouvernement et, je pense, toutes les forces politiques contribueront à cette marche vers l'intégration européenne".
Si le soutient du 2e grand parti en Grèce, le PASOK (socialiste), ne devrait pas faire défaut lors du vote, en revanche le parti communiste de Grèce (KKE) s'est d'ores et déjà déclaré hostiles annonçant qu'il votera "Non" à la ratification. Dans un communiqué diffusé mardi son bureau de presse rappelle que le parti s'oppose à toutes les constitutions européennes quelles qu'elles soient et à l'UE en général.
Pour le KKE, qui appelle les travailleurs à "renforcer leur lutte contre la Constitution européenne ainsi que celle contre Maastricht et tous les traites réactionnaires et restructurations capitalistes", la Constitution européenne est "l'organe législatif suprême de la ploutocratie européenne ayant pour objectif de protéger encore plus sa position et de s'attaquer à la classe ouvrière et aux couches populaires de tous les Etats-membres".
Synaspismos (coalition de la gauche radicale) dénonce quant à lui la "procédure expresse" choisie par le gouvernement pour ratifier la Constitution européenne et insiste sur la tenue d'un referendum.
Le secrétariat politique de Synaspismos "ne s'explique pas cette précipitation profondément anti-démocratique", alors que la limite fixée par l'UE est le 1er novembre 2006 et estime prioritaire l'organisation "d'un débat et une information des Grecs [pouvant déboucher sur] l'expression libre de tous les points de vue et, enfin, l'organisation d'un referendum". Le communiqué de Synaspismos conclue en remarquant le silence actuel du PASOK alors qu'il était à l'origine favorable au referendum.