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S'adressant à la rencontre ministérielle informelle des pays membres du Forum méditerranéen dont les travaux se sont clôturés lundi à Paris, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Yannis Valinakis, a appelé à la mise en place de mécanismes adéquats au sein de l'Union Européenne afin de bien canaliser les fonds existants vers des plans de développements profitables aux deux rives de la Méditerranée.
M. Valinakis a expliqué que si l'UE s'est dotée d'une "politique européenne de voisinage", il n'en reste pas moins qu'il faut encore rechercher des moyens pratiques pour sa mise en oeuvre afin de ne pas rester dans ce domaine à des simples déclarations d'intention.
"Il faut qu'il y ait non seulement les ressources appropriées dans le budget de l'UE, mais aussi les mécanismes adéquats afin que les ressources puissent se 'traduire' en plans de développement utiles pour les deux parties", a expliqué M. Valinakis, qui a tenu à souligner toute l'importance qu'accorde le nouveau gouvernement grec à la dimension méditerranéenne de sa politique.
"Nous avions jusqu'ici mis l'accent sur les pays de l'Europe orientale et des Balkans en raison de leur proximité, mais notre aspect méditerranéen et notre relation avec le monde arabe sont particulièrement importants", a-t-il souligné.
Au cours du déjeuner qu'il a eu avec ses homologues des pays membres de l'UE, M. Valinakis a exposé la proposition grecque pour la création d'un corps européen de garde-côtes afin de faire face au problème de l'immigration. "Le premier pas", a-t-il dit, "est la création d'un noyau de pays membres pour la coordination de leurs forces de garde-côtes avec des patrouilles communes et l'échange des savoir-faire." M. Valinakis a parlé aussi du stade suivant qui devra être l'extension de ce corps européen à tous les pays de la Méditerranée, sous ombrelle de l'UE, et la constitution une action-pilote.
Le Proche-Orient et l'Irak ont été également au centre des préoccupations des ministres européens qui se sont dits favorables à une plus grande implication de l'Europe dans la recherche de solutions qui permettront de briser le cercle vicieux de la violence quotidienne. "Après les élections américaines qui clarifieront le paysage de la politique américaine, l'UE devra être prête avec ses propres idées afin que nous puissions instiller autant que possible l'optique européenne du consensus et de la mesure", a affirmé le ministre grec, rappelant que le Sommet euroméditerranéen à La Haye à la fin novembre devrait y contribuer.
Autres thèmes abordés, la politique de sécurité et de défense en Méditerranée sur proposition commune franco-marocaine, le développement de relations de l'UE avec les pays "voisins" au-delà de la Méditerranée - sur le modèle de ce qui a été fait en Europe orientale (Ukraine et Georgie, notamment) sur proposition italo-algérienne, ainsi que l'extension des programmes de l'UE pour le renforcement des régions des pays de la rive Sud de la Méditerranée sur proposition franco-espagnole.
Le Forum méditerranéen est un forum de réflexion qui réunit les ministres de Affaires étrangères des onze pays des rives de la Méditerranée à la recherche des moyens d'une coopération efficace entre l'Europe et ses voisins de la rive Sud. Les onze pays participants sont: Algérie, Egypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Malte, Maroc, Portugal, Tunisie et Turquie.
i-GR/ANA