Rentrée des classes : ouverture d'une section internationale au lycée franco-hellénique d'Athènes

Vendredi 3 septembre, c'était la rentrée des classes pour les 1549 élèves du lycée franco-hellénique (LFH) d'Athènes. Divisé en une section française et une section hellénique, l'établissement ouvre cette année une section internationale pour les élèves parfaitement bilingues. Basé sur le programme scolaire français, la section internationale tend aussi à se conformer aussi au programme scolaire grec.

Ainsi, en plus des cours approfondis en langue et littérature grecs, du grec ancien dès la 5e et surtout deux profs d'histoire-géo, l'un français, l'autre grec pour enseigner les deux programmes. L'empire byzantin est ainsi traité en 14 séances, au lieu de 2 seulement dans la section française.

L'ambassadeur de France en Grèce et le conseiller culturel négocient actuellement avec les autorités grecques la reconnaissance de cette section internationale. Car derrière sa création, se cache un problème de taille : la Grèce ne reconnaît pas le bac obtenu au Lycée franco-hellénique, alors qu'elle reconnaît tout bac obtenu en France. Une situation absurde, d'autant plus que « les épreuves sont les mêmes qu'en France et le jury est formé en France » précise Yvan Delbarre, le proviseur du lycée. « Tout le problème de notre établissement est qu'un enfant qui y obtient son baccalauréat ne peut pas poursuivre ses études en Grèce. En revanche les élèves sortant de la section hellénique peuvent poursuivre leurs études en France du moment qu'ils ont le niveau en français. »

Cette situation est vécue comme une véritable discrimination pour les couples mixtes vivant en Grèce. Christine qui travaille à l'Institut français d'Athènes est marié à un Grec. Ils ont fait le choix d'inscrire leurs enfants dans la section française, pour qu'ils acquièrent une double culture : grecque en vivant en Grèce et française par l'enseignement. « Mais, reconnaît Christine, c'est une décision très stressante. En faisant ce choix, nous obligeons nos enfants à poursuivre leurs études en France. Nous le vivons d'autant plus mal, que si nos enfants obtenaient leurs bac en France, ils pourraient alors faire leurs études en Grèce..» Christine n'a pas placé ses enfants dans la section internationale, « car maintenant qu'ils sont en 4e et 5e, ils n'ont pas le niveau suffisant en grec ». Mais les 75 élèves qui ont choisi cette section espèrent bien pouvoir présenter l'année de leur terminale le baccalauréat et le concours d'entrée aux universités grecques en même temps.

i-GR/Maud Vidal-Naquet