Παράκαμψη προς το κυρίως περιεχόμενο

Après Chypre, la Thrace. La Turquie fait le forcing en vain à la Conférence islamique d'Istanbul

Profile picture for user iNFO-GRECE
Από iNFO-GRECE,

La Conférence islamique (OCI), seconde organisation internationale par sa taille après les Nations Unies, n'a pas reconnu l'Etat turc de Chypre du Nord, comme l'espérait la Turquie, lors de la 31e session qui a réuni les ministres des Affaires étrangères des Etats-membres en début de semaine à Istanbul. Dans le sillage de l'ONU, l'OCI s'est contentée d'appeler au renforcement des liens économiques et culturels avec la République autoproclamée au Nord de Chypre par l'armée turque lors de son invasion de l'île en 1974. Cependant, la Turquie insistant longuement pour faire entrer dans l'agenda de la Conférence un problème de minorité turque en Thrace occidentale, n'a pas dit son dernier mot.


La référence aux Turco-chypriotes comprise dans le projet de résolution de l'Organisation de la Conférence islamique "ne constitue en aucune façon une reconnaissance d'un Etat", avait affirmé mercredi dernier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, dans son point de presse.

"Aussi bien le rapport du SG de l'ONU sur Chypre que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, mais également le statut de membre à part entière [de l'UE] dont bénéficie désormais Chypre, excluent une éventuelle reconnaissance de la partie Nord de Chypre", a ajouté M. Koumoutsakos.

Ainsi le statut d'observateur et non de membre du soi-disant Etat turc de Chypre de Nord n'a pas été revalorisé, comme l'espérait son dirigeant Raouf Denktash et une partie de l'état-major turc.

Le Président de la Turquie, Ahmet Sezer, dans son allocution d'ouverture de la Conférence, estimant qu'après le vote des turcochypriotes en faveur du plan du Secrétaire général des Nation Unies, Kofi Annan, le prétexte "que les résolutions de l'ONU constituent un obstacle dans l'établissement des relations avec les Chypriotes turcs n'a aucune pertinence" a dit être "confiant que le monde islamique ne traînera pas derrière la communauté internationale, et prolongerai sa main de l'amitié et de l'aide à ses frères chypriotes turcs musulmans". Cloturant son discours, le Président turc a fait référence à la communauté musulmane de Thrace occidentale, en Grèce. "Il est regrettable que la minorité musulmane turque dans Thrace occidental ne puisse pas encore apprécier totalement tous les droits individuels de base et de minorité qui sont garantis par des accords bilatéraux et multilatéraux. L'intérêt et l'appui étroits de l'OIC pour la reconnaissance des droits de la minorité musulmane turque dans la Thrace occidental est de grande importance", a-t-il dit.

C'est dans le même ton, que s'est faite aussi l'allocution du ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, passant de l'appel à mettre fin à l'isolement de la communauté musulmane turque de Chypre à l'existence d'un problème de reconnaissance de la communauté musulmane, revendiquée comme turque, en Thrace occidentale. "L'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique ont établi une coopération prometteuse avec la partie chypriote turque avec, en prime, l’octroi de diverses formes d’assistance", note M. Gül avant d'appeler les pays musulmans à "tenir compte des derniers développements et à prendre les mesures qui s’imposent afin de préserver les droits légitimes de la partie turque en tant que composante essentielle du peuple chypriote représenté par l’Etat chypriote turc", pour aussitôt soulever aussi le problème de la Thrace occidentale : "Cette minorité a acquis des droits basés sur des accords bilatéraux et sur des instruments internationaux", note dans son rapport le Secrétaire général pour soutenir un peu plus loin que "ils [la minorité musulmane] ne peuvent pas encore apprécier ces droits de minorité totalement. L'OIC doit donc continuer à suivre la situation difficile la minorité musulmane turque de près."

Il n'empêche que dans l'ordre des priorités de la Conférence islamique, le problème chypriote arrive en avant dernière position d'une longue liste, précédant la mention aux problèmes de l'enclave d'Azerbaïdjan en Arménie, tandis qu'aucune mention n'est faite à un problème concernant la minorité musulmane en Thrace occidentale.

Cela dit, l'ordre des priorités pourrait changer à la prochaine conférence suite à l'élection d'un turc comme nouveau secrétaire générale de la conférence islamique, le professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, jusqu'ici directeur du Centre des Recherches sur l'Histoire, l'Art et la Culture Islamique de l'OIC.

En contraste à l'agressivité turque, le ton général du rapport du Secrétaire général de l'OCI, le marocain Abdeljouahed Belkeziz, est plutôt pessimiste, enregistrant que "n’y a rien de commun entre hier et aujourd’hui. Il y a loin, en effet, de la puissance, la suprématie, l’aura, le savoir, l’avancement et l’avant-gardisme dont [le monde islamique] pouvions nous prévaloir jadis, à l’atomisation, la discorde, la vulnérabilité, l’apathie et la situation traumatisante où nous nous trouvons aujourd’hui", pour conclure que "nous tendons malheureusement à nous cantonner dans une position attentiste et contemplative, sans pouvoir rien changer en nous-mêmes ou à notre situation."

Le point le plus remarquable du discours du Secrétaire général est un appel à des reformes démocratiques des régimes des pays islamiques et à la révalorisation de la place des femmes dans le monde musulman, mais si le ton est plus que retenu. "Il semblerait que l'heure soit venue pour le monde musulman de se prononcer sur la démocratie si tant est qu’il veuille échapper à l’influence des autres pour se jeter dans l’arène de la synergie positive et de la lutte pour sa survie internationale. Je ne crois pas que nous risquions de perdre notre identité ou d’abdiquer nos valeurs en adhérant à la modernité et en nous inscrivant dans la logique de notre temps", note M. Belkeziz pour tempérer aussitôt disant que "nous possédons, dans notre propre patrimoine culturel, un système spirituel et temporel totalement cohérent, qui traite du début jusqu’à la fin, de l’itinéraire de l’homme à travers le vécu et après la mort, qui régit les rapports entre les membres de la communauté et entre eux et la classe dirigeante, ainsi que la relation à l’autre, en tout temps et en tout lieu. Ce legs a fait la preuve, au fil des siècles, de sa capacité à produire un discours islamique qui soutient la comparaison avec les meilleurs systèmes « positifs » modernes."

Βαθμολογήστε πρώτοι αυτό το άρθρο