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Un Karamanlis en cache-t-il un autre ? pour une séparation des pouvoirs du parti et du gouvernement

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Από iNFO-GRECE,

Georges Papandreou, conduisant la campagne des socialistes grecs, avait-il le pressentiment de la défaite, lorsque samedi dernier, dans le blog qu'il tenait sur Internet au fil de ses déplacements, il titrait "dernier arrêt - Athènes" ? La route s'arrêtait au bout de la campagne. Le nouveau Premier ministre, Costas Karamanlis, ferait bien de ne pas oublier les raisons de l'échec de son prédécesseur, Costas Simitis, qui avait mis le gouvernement sous la coupe du parti socialiste.


Au lendemain des élections, tandis que les vainqueurs à Nea Dimokratia s'impatientent pour la distribution des responsabilités gouvernementales, au PASOK, les socialistes grecs font les comptes, essayent de comprendre les raisons de leur échec: échec de leur campagne, annoncé par l'échec de leur dernier gouvernement. L'usure du pouvoir n'est pas une fatalité, et, les nouveaux dirigeants seraient bien inspirés de ne pas oublier les erreurs de leurs prédécesseurs.

A croire la presse proche du gouvernement Simitis et du PASOK, la liste des péchés serait longue, retraites et sécurité sociale, éducation, introduction de l'euro, politique agricole - après quoi, quelqu'un se demanderait à quoi ils avaient été bons ! Mais le principal serait le handicap d'un long séjour au gouvernement. Mais qui donc s'en plaindrait de la longévité d'un bon gouvernement ? Il faut donc chercher les raisons ailleurs.

Costas Karamanlis, avec toutes les réserves qu'on connaît de l'intelligentsia - de gauche comme de droite - concernant sa compétence, a au moins eu l'intelligence de saisir le principal défaut du précédent gouvernement : peu importent les statistiques officielles (que M. Simitis avait érigé comme l'ultime critère d'objectivité et d'arme anti-démagogique !), la vie quotidienne des Grecs se dégradait.

Certes, pas tant que cela : la Grèce a un petit côté Italie. Que des gouvernements ne tiennent que six mois, que la mafia fasse main basse sur les deniers publics, le pays a des belles autoroutes et les Italiens malgré leurs petites voitures gardent la bonne humeur et, miracle ! ils s'en sortent avec un niveau de vie décent, allez-savoir comment. En Grèce, c'est un peu cela à l'envers. Les routes grecques sont petites et cabossées, mais les voitures grandes et belles - même si c'est à coup de liftings successifs qu'on arrive à masquer leur âge ; les Grecs, pas franchement de bonne humeur, mais ô miracle, ils s'en sortent aussi et leur promptitude à payer l'addition de la fête laisse toujours béats mais pantois les rigoureux Européens à la discipline près-de-ses-sous.

Mais la grogne montait et se voyait, et elle monte plus vite quant il s'agit de se partager les richesses que la misère. Et, richesse, il y a eu ; et, honorée avec faste ! Seulement, voilà, tout le monde ne faisait pas partie du banquet. Le cercle des invités, était bien sûr plus large que l'oligarchie du fin de règne d'Andreas Papandreou, mais même si les amis, conseillers, experts, partisans et autres attitrés de la cour Simitis étaient nombreux à se partager le gâteau, cela ne fait pas un peuple. La main mise du parti sur le gouvernement, au point que ceci et cela en fassent un, commençait à agacer plus d'un. Comme l'écrit, dans un des forums iNFO-GRECE, un des internautes anonymes avant d'aller se coucher, visiblement irrité par la victoire de la droite autant qu'il l'était déçu par la gauche, "une fois que tu t'en étais mis un [des cadres socialistes] à dos, c'était fini, t'avais quasiment plus d'avenir. T'avais beau être nul, si tu avais un pote bien placé, tu vivais heureux. Ca ne pouvait plus durer."

Que le parti serve à construire un programme de gouvernement, que les hommes du parti servent dans l'appareil gouvernemental et dans les postes-clés de l'administration publique en est une chose, que parti et gouvernement s'identifient l'un à l'autre, le siècle dernier nous a servi des exemples que peu de démocrates aimeraient en faire l'expérience, même sous des teintes plus pastels.

Le peuple grec est de ceux-là. Vibrant de politique, il anime avec passion les terrasses des cafés et des balcons familiaux, mais il n'oublie pas que les plus aînés de sa fratrie ont vécu sous la crainte de l'extrémisme rouge tout en subissant la folie militaire, sensée les protéger. Mais à la face brillante, comme tous les peuples, les Grecs ont aussi leur face ombrée, ici c'est celle des petits arrangements du bout du comptoir, un bulletin contre une promotion ou une mutation, une voix contre une place dans l'administration ou dans une entreprise publique du jeune diplômé… c'est avec cette face ombrée qu'ils ont financé le maintient d'un clientélisme, à gauche autant qu'à droite, qui mine la politique grecque, encore et même aujourd'hui.

Le précédent gouvernement avait fini par être le gouvernement PASOK, il s'appelait comme ça, il s'affichait comme ça. Certes la retraite du Premier ministre Costas Simitis en milieu de campagne sonnait comme un aveu d'échec, et que de fait les sondages qui le donnaient jusqu'alors "le plus apte à gouverner", o "katalliloteros" comme ironisaient certains, étaient discrédités et soupçonnés de manipulation. Mais, le choix de Georges Papandreou - candidat unique à la succession - de se faire élire/plébisciter par un suffrage national de militants acquis d'avance, pour innovante et courageuse qu'elle fit comme idée sur son principe, elle n'en roulait pas moins quelques accents venant des feus régimes de parti unique dans sa mise en application.

Voilà ce que Costas Karamanlis ne devrait pas perdre de vue tout au long de son gouvernement. Même si celui qu'aujourd'hui deviendra le plus jeune Premier ministre de Grèce fait un point d'honneur de se dégager de l'ombre de son oncle et homonyme dont il a hérité le parti, il devrait songer à la méfiance que Constantin Karamanlis, fondateur de Nea Dimokratia, nourrissait envers l'appareil de son propre parti. Ayant compris que parti et gouvernement ont des raisons d'être différentes et des objectifs différents, il était devenu le grand serviteur et homme d'Etat dont l'histoire a retenu le nom. Souhaitons de même à son neveu.

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