Le Premier ministre, Costas Simitis, a souligné l'urgence que l'ONU joue un rôle très important en Irak, afin que la paix soit rétablie dans le pays. Interroge dans une conférence de presse commune avec son homologue belge, Guy Verhofstadt, à l'issue d'un entretien lundi à Athènes, sur le "silence tonitruant" de l'Union Européenne au sujet de l'opposition des Irakiens à l'invasion et à l'occupation américaine, M. Simitis a observé que l'UE fonctionne selon certaines règles et que tous les Etats membres ne sont pas toujours d'accord. "Néanmoins, a-t-il ajoute, l'UE a pris une série de décisions sur le rôle de l'ONU". Les deux Premiers ministres, à l'image de ce qui se fait au sein de l'Union, ont été d'accord sur les objectifs, mais pas toujours sur les moyens d'y parvenir.
Concernant les travaux en cours pour l'élaboration de la future Constitution européenne, un temps fort de l'entretien des deux chefs de gouvernement, M. Simitis a apprécié positivement les résultats du conclave des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Naples vendredi et samedi derniers, même si des problèmes extrêmement importants restent à être résolus, tels que la question de la défense européenne et de la majorité qualifiée dans les prises de décision.
La Grèce estime que nous avons besoin d'une défense européenne en étroite collaboration avec l'OTAN, a affirmé M. Simitis, saluant particulièrement la proposition présentée à Naples en faveur d'une action commune dans le cadre des coopérations structurées en matière de défense.
Répondant à une question de l'ANA, M. Verhofstadt a estimé que les plans pour la défense européenne constituent une étape majeure, alors que commentant plus précisément la nécessité d'un Quartier Général indépendant, il a reconnu que l'Union Européenne a besoin d'avoir la capacité de planifier et conduire des opérations autonomes.
Au chapitre enfin de la Constitution européenne, M. Simitis s'est déclaré une nouvelle fois satisfait du projet de la Convention sur l'Avenir de l'Europe, mais averti que le temps presse si l'on souhaite construire une Europe fonctionnelle et efficace, et qu'il ne sert à rien de remettre les décisions à 2009.
Pour sa part, M. Verhofstadt a plaidé pour l'adoption d'une majorité de 50% des Etats et de 60% de la population dans les prises de décision, en craignant que des taux plus élevés tendraient a créer des minorités de blocage.
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