Forum social euroopéen : les anti-modialistes grecs sur les pavés de Paris

Les opposants grecs à la mondialisation, ou altermodialistes comme ils aiment s'appeler, seront massivement présents avec 13 orateurs dans le Forum social européen qui se tiendra à Paris du 12 au 16 novembre. Il est vrai que ce n'est pas moins de 2000 intervenants qui vont se succéder au total, dans plus d'une cinquantaine de colloques, 250 séminaires et une bonne centaine d'ateliers qui animeront le Forum. Un véritable marathon de discussions et d'échanges. En prélude, les délégués grecs rencontreront leurs compatriotes de la région parisienne aujourd'hui samedi 8 novembre à 19h à la Maison de la Grèce(*), pour une discussion informelle sur la situation politique, économique et sociale en Grèce et sur la participation grecque au Forum de la semaine prochaine.

Les travaux du forum commenceront mercredi prochain (12/11), avec une journée consacrée aux femmes, mais la vedette grecque du Forum sera incontestablement Nikos Constantopoulos, le président de Synaspismos, le petit parti grec, coalition d'intellectuels de gauche et de communistes réformateurs, qui interviendra samedi (15/11) matin aux côtés du couple désormais inséparable de l'activiste français José Bovée, chef de file des anti-hamburgers et anti-OGM, et de Christophe Aguiton, responsable international d'ATTAC. Sujet: A la recherche de la démocratie perdue ! Ils auront certainement l'impression de l'avoir trouvée dans la super-manif qui suivra sur les pavés parisiens, où l'on annonce près d'un million de manifestants !

Le Président de l'ADEDY, syndicat grec des fonctionnaires, Spyros Papaspyros, interviendra lui jeudi au sujet des privatisations, tandis que vendredi ce sera au tour du responsable de la Pinacothèque grecque Manos Stephanidis d'exposer ses points de vue sur les droits sur la liberté de la création. Suivront le président du Réseau des réfugiés et des immigrés et celui de la section locale d'Amnistie Internationale, respectivement Tasia Christodoulopoulou et Costas Papaïoanou au sujet des immigrés, les universitaires Giorgos Tsiakalas et Eleni Portaliou au sujet de l'extrême droite, et le secrétaire de GSEE, syndicat des travailleurs, au sujet du chômage.

Menu qui annonce des débats certes vifs mais assez consensuels étant donné que la majorité des participants partage des opinions très proches sur ces sujets. En tout cas, avec tous ces spécialistes des questions spéciales, on est bien loin de la démocratie perdue qu'ils recherchent, si l'on songe que les anciens Grecs exigeaient que les intervenants à l'Agora soient libérés des obligations matérielles afin que leurs intérêts particuliers n'interfèrent pas à la promotion de l'intérêt général. Espérons que parmi la pléthore d'experts qui interviendront, il y en aura qui traiteront aussi de cette dérive "expertisante" du Forum.