chypre carte new
Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a tenté toute la journée à faire passer le plan de l'ONU pour la réunification de Chypre. Une journée de navette entre le chef chyproturc Raouf Denktash et le Président de Chypre Tassos Papadopoulos au palais de la Paix à la Haye, Pays-Bas, où il avait convoqué les deux leaders chypriotes, n'a pas permis de rapprocher les points de vue des communautés grecque et turque de l'île. Kofi Annan a convoqué les deux représentants ce soir à 23h00 pour un ultime face à face.
Kofi Annan attendait notamment la réponse de Raouf Denktash sur une série de propositions concernant la procédure de mise en œuvre d'un référendum communautaire pour l'approbation du plan du secrétaire général, qui est déjà à sa troisième mouture.
Selon les dernières informations, Kofi Annan chercherait ce soir à obtenir un accord sur la sécurité de Chypre le 31 mars, puis sur l'organisation d'un référendum auprès de chaque communauté le 6 mars.
Le Président de Chypre Tassos Paadopoulos n'avait pas réussi à obtenir un positionnement définitif de son Conseil National avant son départ de l'île. C'est donc avec le Conseil National (conseil des chefs des partis politiques sur les grandes questions nationales) qu'il a fait le voyage à la Haye.
Côté turc, le chyproturc Raouf Denktash avait déjà fait connaître son opposition, ce qui a permis à la presse grecque d'ironiser sur l'inutilité du voyage, si "on peut connaître la réponse de Densktahs par téléphone". A Ankara, Recep Tayyip Erdogan, le leader de l'AKP, le parti vainqueur des élections de novembre, qui avait pris position en faveur de la procédure onusienne, a changé d'avis ce week-end après sa réélection ce week-end en Turquie qui lui ouvre la voie au poste de Premier ministre : "le plan Annan est inadmissible sous sa forme actuelle", a-t-il déclaré à la presse turque avant de reprocher à M. Annan que "il a floué les dirigeants turcs et il n'a pas respecté ses promesses concernant le contenu de la troisième version du plan".
L'appel la semaine dernière du commissaire européen à l'Elargissement Guenter Verheugen avait appelé Ankara à faire pression sur M. Denktash est resté lettre morte. Pas plus que l'appel du Premier ministre grec, grand avocat de l'orientation européenne de la Turquie, que "le rapprochement d'Ankara avec l'Europe passe par la fin des lignes de séparations à Chypre", bien que le plan Annan ne fait qu'adoucir les lignes de séparation plus que de les effacer (voir illustration).
Décidément, sûrs d'eux, négligeant les offres de l'Union Européenne pour une future adhésion, la Turquie tient à la partie annexée (de fait) de Chypre. De toute évidence, ils ne sont disposés à échanger 30 ans d'occupation de l'île qu'au prix fort, c'est à dire un partage à égalité de la souveraineté sur Chypre (pour 20% de population turcophone).
A deux reprises ce matin Kofi Annan a échoué à fixer un rdv avec MM Denktash et Papadopoulos pour l'après-midi. Il leur a laissé une dernière chance cette nuit, où de chaque côté on avait affirmé que l'on serait présent.