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Chypre: le plan Annan à la dérive. La Turquie n'a toujours pas exprimé sa position. Erdogan à Paris

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Από iNFO-GRECE,

Les chances que le plan du Secrétaire des Nations Unies Kofi Annan pour la réunification de Chypre soit accepté sur son principe avant la réunion du Conseil Européen du 12 décembre à Copenhague s'amenuisent de jour en jour, au fil des tergiversations et des prolongations tactiques de la Turquie et des leaders chyproturcs. Le chef du parti islamiste turc, vainqueur des récentes élections, Recep Tayyip Erdogan est reçu aujourd'hui à Paris par Jacques Chirac.


Hospitalisé depuis un mois à New York pour une opération du cœur, Raouf Denktash, porte-parole des chypriotes-turcs dans les négociations, a démenti les informations qui le voulaient acceptant le plan sur le principe. M. Denktash a répété à la télévision chyproturque que "le contenu et les cartes de répartition proposées dans le plan étaient inadmissibles", confirmant qu'il a demandé un délai supplémentaire à Kofi Annan pour formuler sa réponse.

De son côté, le vainqueur des récentes élections législatives en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, chef du parti islamiste AKP, en tournée européenne des capitales, a déclaré depuis Lisbonne que "le plan Annan est négociable, s'ils [l'Union Européenne] nous donnent une date de début des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE".

La semaine dernière à Prague où se tenait le sommet de l'Otan , M. Ergodan avait laissait entendre qu'il pourrait accepté le plan Annan sans... les concessions contenues pour les chyproturcs ! Ce qu'en français se dit "vouloir le beurre et l'argent du beurre". M. Ergodan a notamment insisté sur la création de deux états égaux et souverains au sein de la Confédération chypriote proposée par le plan Annan tout en se demandant "pourquoi rendrais-je Karpasia ou Morfou [deux villes situées dans la partie occupée par l'armée turque, ndlr] ?" Un "je" qui en dit long sur l'autonomie prétendue de l'autoproclamée République Turque de Chypre de Nord, dirigée par Raouf Denktash.

M. Ergodan a également formulé sa conception du "package" de la "perspective européenne de la Turquie" et l'adhésion à l'Union Européenne, les négociations Otan-UE sur la future armée européenne (actuellement bloquées par l'exigence d'un droit de veto de la Turquie sur les décisions de l'Union Européenne), en tant que membre de l'Otan, le règlement du différent greco-turc sur la mer Egée (la Turquie ne reconnait pas les limites des eaux territoriales et de l'espace aérien grec telles qu'elles découlent des conventions internationales) et le problème de Chypre (levée de l'occupation de l'armée turque du Nord de l'île et rapprochement des communautés helléniques et turcophones). Le règlement de ces points doit se faire globalement et les différents problèmes ne peuvent être dissociés et, bien entendu, la Turquie devrait avoir raison et satisfaction sur l'ensemble !

Une approche globale, somme toute raisonnable du point de vue turc, qui a été grandement soutenue par les paradoxes de la diplomatie grecque qui depuis septembre avait entrepris une campagne européenne en faveur de l'adhésion turque à l'UE espérant une meilleure coopération des turcs sur le dossier Chypriote. Ce faisant les diplomates athéniens ont réussi la prouesse de sortir la Turquie de son rôle d'emmerdeur régional pour la placer sur la tribune enviable de l'arbitre des problèmes régionaux, récupérant au passage pour eux-mêmes le rôle tenu jusqu'ici par leurs voisins !

Tout cela devrait se traduire à Copenhague en décembre par un "signal fort" d'encouragement à la "perspective européenne" de la politique de la Turquie, une ligne promue également par le Président français Jacques Chirac et le Chancelier allemand Gerhard Schröder. "La France et l'Allemagne s'efforceront de trouver une position qui obtienne l'aval des Quinze tout en satisfaisant l'espoir de la Turquie de rejoindre l'UE", avait déclaré la porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna, à l'issue de la rencontre Chirac- Schröder en marge du sommet de l'Otan à Prague jeudi dernier, en dépit des avertissements lancés par le Président de la Convention européenne, chargé de préparer la constitution de l'UE, et ancien Président de la France, Valery Giscard d'Estaing. Toutefois, des nombreux diplomates dans les coulisses à Bruxelles estiment que l'hypothèse qu'une date pour l'ouverture de négociations d'adhésion de la Turquie soit fixée à Copenhague paraît peu probable. Quoique l'habilité des turcs dans la montée des enchères et dans le marchandage pourrait réserver quelques surprises au final.

Jaques Chirac doit justement recevoir aujourd'hui mercredi 27 novembre Recep Tayyip Erdogan. Le porte-parole du quai d'Orsay, annonçant la visite avait souligné que "[les relations avec la Turquie] c'est un dossier que nous suivons de très près car il est très important. Nous avons de très bonnes relations avec la Turquie et les nouvelles autorités turques seront reçues prochainement à Paris". Certes, à Prague, Jacques Chirac avait estimé que " les critères de Copenhague étaient encore loin d'être acquis [pour la Turquie] [...] à partir de là, il est très difficile de fixer des dates. On peut fixer des espoirs ou des ambitions. Mais fixer des dates, c'est difficile parce que le début des négociations suppose tout de même la certitude que les critères de Copenhague seront respectés", mais avec les amabilités et autres servitudes anatolites, le Président français sera bien obligé de reconnaître la qualité du cirage des pompes. Le pourboire lâché pourrait être en proportion.

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