Costas Simitis
Premier ministre grec, M. Kostas Simitis, sera reçu par le président de la République, M. Jacques Chirac ce mercredi 6 novembre à 16h30, ainsi que par le Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin à 17h45. Une visite qui s'inscrit dans le cadre de sa tournée européenne préparatoire à la prochaine présidence grecque de l'Union européenne qui débutera le premier janvier 2003, mais qui revêt un intérêt particulier depuis le retournement de la situation politique en Turquie qui a vu l'arrivée des islamistes au gouvernement après les élections législatives du week-end dernier.
M. Simitis devrait exposer les priorités de la Grèce, parmi lesquelles l'élargissement de l'Union européenne dont la présente phase doit s'achever au printemps prochain avec la signature du traité d'adhésion de 10 nouveaux pays dont Chypre.
M. Simitis devrait également aborder la nouvelle situation en Turquie, mais la France ne montre pas un grand enthousiasme à accorder un rôle particulier à la Grèce dans le traitement de cette question. Ce n'est que "dans la mesure où la présidence européenne est en charge aussi des relations avec la Turquie pour l'élargissement que ce point pourra être évoqué, sous l'angle européen", a rappelé hier le porte-parole du Quai d'Orsay (ministère français des Affaires étrangères).
La Grèce, proche à la fois de la Turquie, des Balkans et du Proche-Orient, souhaiterait valoriser son l'emplacement géographique dans la politique européenne. Cependant les interlocuteurs français de M. Simitis devraient écouter ses exposés en tant que "questions concernant tout particulièrement la Grèce". Fidèle à sa tradition, la France devrait garder sa propre initiative dans la définition de sa politique avec les pays de ces régions et, dès lors, aucune délégation n'est à atteindre du côté grec au-delà de son rôle dans la présidence tournante de l'Union Européenne, que la France aborde avec une certaine méfiance. La Grèce s'étant opposée au récent accord franco-allemand sur la politique agricole commune qui a permit au dernier sommet des chefs des Etats-membres à Bruxelles de sortir de l'impasse.
Dans cet esprit, les français prêteront une oreille plus attentive aux questions de coopération bilatérale notamment économique. Le domaine des questions spatiales est également dans le menu de ces rencontres ; un domaine où l'industrie française se voit souvent rafler les contrats militaires et civils grecs par la concurrence américaine. Dans le domaine culturel et scientifique, MM Simitis et Raffarin devraient aborder l'équivalence des diplômes, une première européenne avec des diplômes universitaires communs entre la Grèce et la France devrait se mettre en place prochainement. Concernant l'organisation des Jeux Olympiques d'Athènes, des deux côtés on devrait éviter d'entrer dans le vif du sujet, une certaine amertume prenant place du côté français pour le peu de place accordée à la langue française et à la contribution du baron Le Coubertin dans la renaissance de l'esprit olympique moderne par les organisateurs grecs.