Il y a une catégorie de Grecs qui en cette période ont le vague à l'âme à voir leurs compatriotes et les hordes des touristes partir vers la Grèce : ce sont les "insoumis" de l'extérieur, Grecs vivant à l'étranger et n'ayant pas rempli leurs obligations militaires. Pour eux la Grèce reste interdite, à moins de vouloir passer l'été dans une caserne militaire jusqu'au moins l'été prochain. La nouvelle loi que le Ministère de la Défense Nationale s'apprête à présenter au Parlement jeudi prochain, devrait apporter un peu d'espoir.
Selon le projet de loi que le ministre de la Défense Yannos Papantoniou l'âge limite des obligations militaires va baisser de 50 ans à 45 ans, ce qui devrait concerner quelque 10.000 Grecs de l'Etranger qui risquaient jusqu'ici des poursuites judiciaires. De même, les autres catégories avec critères familiaux qui bénéficiaient de réductions et de rachat de service verront l'âge limite s'abaisser et les critères s'assouplir. Enfin, quelques 28.000 "insoumis" vont pouvoir se rendre en Grèce pendant les Jeux Olympiques d'Athènes en qualité de… sportifs !
Le ministre a promis que cette loi pourrait être mise en application rapidement d'ici la fin juillet. Cela dit, l'auteur de l'article, las d'attendre de promesse en promesse un règlement favorable par la loi, s'était résolu, il y a quelques années, à s'acquitter de son devoir envers le pays, laissant de côté famille et travail le temps de quelques mois en caserne. Il n'en est pas ressorti mort et depuis il est libre (de ses obligations militaires et de ses allers-retours en Grèce). Je sais que beaucoup doivent enrager, mais nous avons-nous Grecs à l'étranger tendance à dramatiser notre situation exceptionnelle et les conséquences familiales et professionnelles du service militaire. Mais se priver de revoir famille et amis laissés dans le pays et priver sa propre famille de vacances de Grèce pendant des dizaines d'années, est aussi une peine qu'on s'inflige aussi lourde que celle de quelques mois où à défaut d'apprendre à défendre le pays (il ne faut pas se faire d'illusions sur cette mission), on (re)apprend au moins à côtoyer les Grecs de Grèce.