20 janvier 1878, prise d'Hadrianoupolis par les Russes. Les Russes aux portes de Constantinople
Le 20 janvier 1878, les Russes menés par le grand-duc Nicolas s'emparent de la ville d'Hadrianoupolis-Andrinople, la ville que fonda l'empereur Hadrien (et philosophe hellénophone) en 125 après Jésus-Christ, et que les Byzantins qui terrent en 1360, après leur défaite devant les Turcs. Constantinople est à 225 km...
Le csar Alexandre II veut accomplir le rêve séculaire impérial russe, « sa mission sacrée » : entrer dans la «deuxième Rome» (Constantinople) et réunir celle-ci à la «troisième» (Moscou) en un grand empire, à l’exemple byzantin, orthodoxe, slave, balkanique et gréco-constantinopolitain.
Les Russes sont entrés en guerre le 27 avril 1877 pour soutenir les peuples slaves des Balkans, les Serbes et les Monténégrins et, plus particulièrement, les Bulgares slavisés, proches des Détroits, en insurrection depuis 1875 avec Stamboulov, contre le joug turc. Il pesait sur eux depuis la victoire de Bajazet Ier l'Eclair (Béyazit Yildirim), à Nikopolis, sur les croisés de Sigismond, roi de Hongrie, puis empereur d’Allemagne depuis le 22 septembre 1396.
Les Russes vinrent sous les murs de Constantinople. Le traité d’Hagios Stéphanos-San Stéfano, (Yésilköy) banlieue de Constantinople, le 3 mars 1878, mit fin à cette guerre. Il créa la « Grande Bulgarie », indépendante, qui allait du Danube au nord à la mer Égée au sud (mais un homme et sans Thessaloniki et la Chalcidique, "trop grecques") d'Andrinople à l'est à la Serbie à l'ouest.
Trois mois plus tard, l'influence de François-Joseph empereur d'Autriche et de Benjamin Disraëli le Premier Ministre anglais, le congrès de Berlin, du 13 juin au 13 juillet de la même année, « y mit bon ordre » ! À Berlin, les négociateurs étaient l'Allemand Bismarck après sa victoire sur la France en 1870, le magyar Andrassy pour l'Autriche-Hongrie, le Russe Gortchakov, Corti pour l'Italie et Waddincton pour la France. Le sultan Abdul-Hamid II (le sultan rouge, du sang de ses « sujets ») était représenté par Alexandros Kara-Théodori pacha... (1833-1906) constantinopolitain qui devint le Ministre des affaires étrangères de la Sublime porte, avant d'être l’hégémon de Samos (1885-1895), puis gouverneur de la Crète !
La Serbie, le Monténégro, et la Roumanie furent reconnus états indépendants. La Bosnie-Herzégovine passa sous administration autrichienne (avant d'être annexée à l'Autriche le 5 octobre 1878). Chypre fut intégrée à l'empire britannique.
Quant aux Bulgares, malgré l'appui russe, ils durent réduire leurs prétentions territoriales, obtinrent un statut d'autonomie, mais ils n'oublièrent jamais leur rêve d'occuper ces frontières. Ils proclamèrent cependant leur indépendance, unilatéralement, le 4 octobre 1878. La Roumélie orientale n’eut qu’un temps…
Cette nostalgie leur fera entrer ouvrir le passage aux Allemands en 1941 : ils y gagneront la/notre Makédonia…