Dur pour celui qui jusqu’au dernier jour avant les élections proclamait qu’il ne gouvernerait jamais avec le PASOK. Sans doute qu’Antonis Samaras espérait ainsi obtenir un score qui le permettrait de disposer d’une majorité suffisante pour gouverner sans alliés encombrants, mais il doit désormais s’accommoder du soutien des socialistes et des néo-communistes, qui entendent monnayer cher leurs 12,3% et 7,5% respectifs, au risque de donner une réalité au mythe des palabres méditerranéennes.
Ainsi, deux jours après le scrutin de dimanche le chef du parti arrivé en tête (ND, centre-droite) Antonis Samaras n’est toujours pas en mesure de proposer un gouvernement au Président de la République. La journée du lundi a été consacrée aux rencontres « exploratoires » avec les chefs des partis, comme si personne ne s’attendait à la cohabitation qui allait résultait des urnes, alors même qu’un mois plus tôt, les mêmes acteurs devaient constater leur échec à s’entendre, et convoquaient le peuple grec à des nouvelles élections.
Au deuxième jour, mardi, on a vu se préciser les exigences des futurs alliés. Qui demandait des engagements écrits, qui une commission nationale multipartis de renégociation des engagements internationaux de la Grèce, qui exigeait que le nouveau gouvernement suive une politique de gauche « progressiste », dixit Fotis Kouvelis le leader de Dimokratiki Aristera, ancien communiste et transfuge de SYRIZA/Synaspismos. Le même aussi à exiger un droit de regard sur la composition de l’ensemble du gouvernement ou encore d’inscrire parmi les priorités une politique en faveur de l’immigration ! M. Kouvelis sait que sans le soutien de ses 20 députés il ne peut avoir de gouvernement, alors les enchères se doivent d’être élevées quitte à finir avec un gouvernement de pantomime.
Quant au PASOK, ou du peu qu’il reste, , son président Evangelos Venizélos, continue à se comporter comme s’il était encore le Pantocrator en tête de l’ancien grand parti socialiste tout puissant. Or, les divisions sont multiples au sein du « groupe des 7 » cadres, qui fait office de bureau exécutif. Leur réunion, mardi, pour savoir si le parti allait simplement soutenir le gouvernement ou s’il allait accepter la charge de certains ministères a été houleuse.
Mercredi matin MM. Venizélos et Kouvelis devront encore rendre compte aux instances de leurs partis respectifs et convaincre leurs parlementaires.
PASOK et Dimokratiki Aristera semblent s’orienter vers une participation minimale au gouvernement. Durant toute la journée du mardi et jusqu’à tard dans la soirée leurs représentants ont planché avec les représentants de Nea Dimokratia pour tenter de mettre au point un programme de gouvernement. « Il y a des points de convergence et les consultations se poursuivent » a déclaré le porte-parole de ND, Giannis Michelakis, rapellant qu’Antonis Samaras a été élu sur un programme de réaménagement du mémorandum, de cohésion sociale et de relance économique.
Les travaux des représentants des trois partis reprendront mercredi midi, alors que de son côté Antonis Samaras devrait rencontrer à midi une nouvelle fois MM. Venizélos et Kouvelis. La composition du gouvernement pourrait être annoncée dans la foulée, et au plus tard dans la soirée avant l’expiration du mandat exploratoire de M. Samaras.
i-GR