Pour sa première sortie officielle en tant que premier ministre, Georges Papandréou s'est rendu chez les frères Chypriotes où dès son arrivée lundi, il s'est adressé au président de la République de Chypre, Dimitris Christofias, pour lui assurer que "la Grèce est encore une fois active à vos côtés, non pas en paroles mais en actes", "afin de réussir ce que souhaite le peuple chypriote".
M. Papandréou est arrivé à 12h au palais présidentiel, accueilli par M. Christofias, et a passé en revue la Garde nationale. Par la suite, le premier ministre a déposé une gerbe au monument de l'archevêque Makarios, qui se trouve dans les jardins de la présidence.
MM. Papandréou et Christofias se sont entretenus lundi au premier jour de la visite officielle à Nicosie du nouveau chef du gouvernement grec, concluant sur le constat d'une complète identité de vue sur la question chypriote, les relations UE-Turquie et autres dossiers internationaux.
L'entretien Christofias-Papandréou a eu lieu en privé, suivi par la réunion des deux délégations.
Après avoir félicité M. Papandréou pour sa victoire électorale le 4 octobre, M. Christofias a rappelé la collaboration constante de Nicosie et d'Athènes pour la recherche d'un règlement à la question chypriote, et souligné, en accord avec le chef du gouvernement grec, que la procédure d'évaluation par l'Union européenne des progrès de la candidature de la Turquie en décembre devrait engager la diplomatie des deux pays à promouvoir la question chypriote.
"Notre objectif", a-t-il dit, "n'est pas de punir la Turquie, mais d'utiliser la date-limite de décembre pour promouvoir la question chypriote. La Turquie a des engagements vis-à-vis de l'UE et de ses Etats-membres, qui concernent Chypre et la question chypriote, et qu'elle est tenue de respecter".
Pour sa part, M. Papandréou a souligné que sa priorité était de soutenir les efforts de M. Christofias pour une solution juste et viable de la question chypriote, dans le cadre des résolutions et en complète harmonie avec l'acquis communautaire.
M. Papandréou a ajouté que la Grèce et Chypre considèrent que l'optique européenne de la Turquie serait aux bénéfice des deux pays, se disant peu partisan d'une forme spéciale de partenariat UE-Turquie, si évidemment Ankara remplit les conditions d'adhésion et contribue au règlement de la question chypriote.
Dans un discours prononcé le lendemain mardi devant la Chambre chypriote des Représentants, M. Papandréou a affirmé que la Grèce insistera pour que la Turquie remplisse toutes les conditions posées par l'UE d'ici décembre, lorsque aura lieu son évaluation par le Sommet européen.
Le premier ministre grec a réaffirmé que l'objectif ferme et permanent de la politique étrangère grecque est de renverser les répercussions de l'invasion turque et de l'occupation de Chypre par la Turquie en 1974, soulignant encore que "nous restons attachés à la garantie des libertés et droits fondamentaux de tous les Chypriotes, à leur liberté de se déplacer et de s'installer dans l'ensemble du territoire de leur patrie".
"La solution qui conduira à la réunification de l'île conduira également à l'évolution de la République chypriote en une fédération fonctionnelle et viable, bi-zonale et bi-communautaire, telle que décrite dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, alors que le catalyseur et la garantie sera l'application de l'acquis communautaire sur l'ensemble du territoire de Chypre, conformément à la procédure définie par le protocole 10 de l'Acte d'adhésion de Chypre à l'UE", a-t-il affirmé.
M. Papandréou a invité la Turquie à réviser ses positions sur la question de la sécurité, en affirmant "qu'au sein de notre voisinage européen, nos relations ne sont pas fondées et ne peuvent être déterminées par notre force militaire ou par la menace, mais par le respect des principes européens et des obligations mutuelles, de la protection des droits de l'Homme qui sont garantis par l'UE et par aucune force militaire".
Le premier ministre a clôturé ses entretiens avec les chefs des partis politiques de Chypre, le président de l'EYROKO, Dimitris Syllouris et la SG des Ecologistes, Ioanna Panagiotou.
Enfin, mardi, Papandréou, a rencontré l'archevêque de Chypre, Mgr Chrysostomos et l'a assuré que la Grèce "restera active aux côtés de Chypre" tout l'invitant à l'informer de l'état des églises et de la dégradation du patrimoine culturel dans le secteur occupé de Chypre. A ce sujet, Mgr Chrysostomos a indiqué que l'Eglise de Chypre prépare un recours contre la Turquie devant la Cour européenne des droits de l'Homme.
Peu avant son départ de Chypre, M. Papandréou a eu des rencontres successives avec les présidents du Comité des familles des disparus et l'Union des municipalités occupées de Chypre, MM. Théodossiou et Galanos.
i-GR/ANA-MPA