Le président de la République chypriote, Dimitris Christofias, s'est entretenu lundi avec le premier ministre grec, Georges Papandréou, ainsi qu'avec les chefs des partis politiques en Grèce, au sujet des négociations avec la communauté chyproturque ; une visite qui s'est conclue par la désignation d'un groupe commun d'experts juridiques sur la question de l'occupation turque de la partie Nord de l'île de Chypre.
MM. Papandréou et Christofias ont échangé des points de vue sur l'orientation européenne de la Turquie et décidé de mettre en place très prochainement un groupe d'experts juridiques qui contribueront à soutenir la République chypriote dans tous ses besoins. En vue de la promotion de cette décision, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas a d'ores et déjà rencontré le ministre chypriote des AE, Markos Kyprianou.
M. Papandréou a assuré le président Christofias que la Grèce continuera à soutenir activement l'Hellénisme chypriote en vue d'un règlement juste, fonctionnel et viable sans calendrier ni arbitrage. "Nous soutenons les efforts pour un règlement sur la base des décisions, des principes et valeurs de l'UE et de l'application pleine et entière de l'acquis communautaire, un règlement qui garantira le fonctionnement de l'Etat chypriote et sa participation efficace à l'UE. Un règlement qui aura pour conséquence de mettre fin à l'occupation militaire et l'invasion de la Turquie", a-t-il souligné.
Qualifiant les propositions de la partie turco-chypriote de "négatives et même d'un retour en arrière", le premier ministre a estimé que "la base pour l'obtention d'un progrès dans les concertations devra être une fédération bizonale, bicommunautaire, avec l'égalité politique, une identité souveraine et internationale". "Nous sommes convenus de poursuivre les concertations, car nous sommes convaincus que les problèmes peuvent être réglés uniquement sur la table des négociations", a affirmé M. Papandréou.
Interrogé sur les perspectives d'un règlement, M. Papandréou a relevé que le règlement de la question chypriote va dans l'intérêt de tous et "je pense que le temps est venu que la partie turque montre le courage de libérer la communauté turco-chypriote et contribue efficacement à la recherche de cette solution qui transformera la région en zone de paix et de coopération".
En ce qui concerne les relations greco-turques, M. Papandréou a observé qu'il existe toute une série d'obligations pour la Turquie envers l'UE qui visent entre autres à la normalisation des relations avec la République de Chypre, mais également le règlement de la question chypriote.
M. Christofias a approuvé les estimations de M. Papandréou soulignant en outre que six chapitres des concertations UE-Turquie ont été gelés, ce qui signifie que la Turquie n'est pas sortie sans dégât du Sommet européen de décembre.
Il a conclu en s'accordant avec M. Papandréou sur le fait que la partie chypriote grecque restera "ferme en ce qui concerne son objectif, la tactique seule pouvant être éventuellement modifiée", tout en recommandant "le sang-froid, la confiance et la constance".
Le président de la République chypriote a rencontré également le président de la ND, Antonis Samaras, ce dernier soulignant à cette occasion que "les positions de la partie turco-chyprote sont pour le moins inacceptables. Un front d'unité nationale est exigé dans cette phase des concertations, ainsi que la prise de conscience des problèmes et bien entendu un règlement qui sera basé sur les résolutions des Nations unies et l'acquis européen de Chypre".
i-GR/ANA-MPA