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4 février 1943 : le résistant lieutenant-colonnel d'aviation Konstantinos Pérrikos est fusillé par les Allemands à Kaissariani.

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Soumis par efthymiouthomas le

[i] Le dimanche 20 septembre 1942, les membres l'une des premières organisations résistantes grecques, la PEAN (Panhellinios Enôssis Agônizoménôn Néôn, Union panhellénique des jeunes combattants) font sauter à Athènes, le siège de l'ESPO (Ethnikis Socialistikis Patriotikis, Organisation patriotique national-socialiste), à l'angle de la rue Patissiôn et de la rue Gladstônos (en face des grands magasins « Minion »). L'ESPO dirigée par le Dr Stéródimos, voulait recruter des combattants d'une : « Légion hellénique », aux côtés de la Werhmacht sur le front d'URSS.
Le chef militaire du PEAN, était Konstantinos Pérrikos, lieutenant-colonel d'aviation, originaire, de Chíos (écarté de l'armée lors de la tentative de coup d'état politico-militaire vénizéliste en1935). Pérríkos a été fusillé par les Allemands le 4 février 1943, à Kaissariani, à 37 ans (laissant trois orphelins à sa veuve).
PEAN fut fondé l'automne 1941, par Pérrikos, Athanássios Skoúras, Iôánnis Katévátis, Dionýssios Papavassilópoulos et Yéôryios Alexiádis, membres du parti de Kanéllópoulos (EEK, Ethnikó Énôtikó Kómma - parti d'union nationale), éditant le journal clandestin « Doxa » (la gloire).
Le 25 III 1942, PEAN organisa la marche d'hommage à Xánthos à Kolônaki. Le porte-drapeau était l'étudiant Papadópoulos. Une équipe commit des sabotages au Pirée. Une autre équipe, celle de Pérrikos, s'attaquait aux traîtres, en particulier à l'OEDE (Orgánôssis Ethnikoscialiston Dynáméon Hellàdos – organisation des forces national-socialistes de Grèce) et l'ESPO. Les explosifs provenaient de ceux utilisés dans les travaux publics.
La première action fut le dynamitage, par Antônios Mytilinaíos, Iôánnis Nikolópoulos et G. Papayiánnis, du Cercle des officiers du service de santé militaire allemand, le 15 VIII 1942, anniversaire du torpillage par les Italiens du « Hélli » à Tínos. Le samedi soir 22 VIII 1942, Mytilinaíos, Michaïlídis et Moúrtos faisaient sauter les bureaux de l'OEDE.
À cet action participèrent, outre Pérrikos, Mytilinaíos, spécialiste des télécommunications, Spýros Galátis, étudiant en droit, et Ioulía Bíba, institutrice. C'est chez elle que l'explosif (10 oques de dynamite) fut préparé. Avec Mytilinaios elle l'apporta à l'ESPO. Le dimanche matin fut choisi (moment de réunion des nationaux-socialistes). On voulait éviter des victimes innocentes. La bombe fut apportée dans un sac de toile, couverte d'herbes et de salades, de Koukáki à la place Káningos. Mytilinaíos et Galátis entrèrent dans le bâtiment de trois étages par une porte non gardée, rue Gládstônos et placèrent l'explosif dans un bureau vide de l'entresol. Au premier étage se trouvaient l'ESPO, et au-dessus des services allemands. Galátis alluma la mèche. Les deux hommes s'éloignèrent immédiatement. Pérrikos et Mlle Bíba faisaient le guet, prêts à intervenir, dans une confiserie voisine. L'affaire était prévue pour 11:00h. Dans le bâtiment se trouvaient aussi un dentiste, un pope, et une troisième personne. Par chance, ceux-ci sortirent avant l'explosion, après que les résistants aient tergiversé sur la mise à feu qui les aurait tués.
À 12:03 eut lieu une forte explosion, suivie d'une colonne de fumée noire. Les Allemands, croyant à une attaque aérienne donnèrent de la sirène. L'intérieur du bâtiment, s'effondra. Les pompiers retirèrent 29 cadavres de membres de l'ESPO et de 48 officiers allemands (d'autres disent 70). Le Dr Stéródimos gravement blessé mourut peu après. Ce fut la fin de l'ESPO. Il s'ensuivit que [u]la Grèce fut le seul pays occupé d'Europe à ne pas envoyer d'hommes combattre auprès des Allemands.[/u]
Avec ces quatre résistants, participèrent à l'action Nikólaos Lázaris, étudiant en droit, Nikólaos Moúrtos, technicien, Tákis Michaïlídis, étudiant chimiste, Spýros Stanôtás, étudiant d'école supérieure de commerce, Aikatéríni Béssi, ménagère.
Pérrikos, Bíba, Mytilinaíos, Galátis furent arrêtés, sur trahison, le 11 XI 1942, et incarcérés à la Gestapo du Pirée. Ils ne dévoilèrent rien sous les tortures. En janvier 1943, les Allemands exécutèrent Skoúras, Katévátis, Lóïs et Papadópoulos. Mytilinaíos, menotté, réussit à s'évader. Il fut encore arrété par les Italiens (qui ignoraient son acte de résistance). Il s'échappa du camion qui le menait à la prison Avéroff. Par un caïque parti de l'île d'Eubée, il parvint au Proche-Orient et combattit dans la 3ème Brigade de montagne grecque.
Ses trois compagnons furent condamnés à mort en cour martiale allemande. Galátis fut gracié et transféré en Allemagne, sa famille ayant versé pour cela 1000 souverains d'or de rançon.
Malgré les efforts de l'archevêque Damaskinós, Pérrikos fut exécuté, à 37 ans. Lors de son exécution, il déclara à l'officier allemand : « Je suis un officier grec et j'ai fait mon devoir ». Il reçut le salut militaire avant l'ordre du feu.
Mlle Bíba fut transférée en camp de concentration en Allemagne. Elle y fut décapitée à la hache.
Les résistants communistes grecs, le 5 X 1942, condamnèrent cette action, au prétexte qu'ils condamnaient tout « terrorisme individuel » et qu'il s'agissait d'une « provocation » (« provokàtsia ») ayant entraîné des victimes innocentes. Le groupuscule PEAN fut qualifié par eux de : « bande antinationale dirigée par des des agents de l'occupant » ! L'EAM cherchait à agréger toute la résistance grecque.
Les radios de Londres et de Moscou célébrèrent cette action comme le plus important sabotage jusque là en Europe occupée. Mme Tsátsou, témoin oculaire du procès en cour martiale écrivit dans son journal : « Pérríkos était responsable et courageux. Jusqu'à la fin il essaya de persuader les Allemands qu'il avait été le seul auteur de l'explosion » et « Ils sont parmi nos meilleurs pallikares. L'aviateur Kôstas Pérríkos, de PEAN et ses amis (…) gardiens de notre honneur, puisque nous n'avons plus notre sol ».
Lors des tragiques événements de décembre 1944 (Dékemvriana), Lázaris qui avait échappé jusque-là aux Allemands et continué de se battre contre l'occupant dans l'EDES de Zérvas, fut capturé par les résistants de l'ELAS, et exécuté comme traître.
Il reste sur un trottoir au centre d'Athènes, rue Gládstônos, deux monuments. Le buste de Pérrikos est sur l'un. Sur une deuxième demie colonne, sont figurées en ronde bosse les effigies de Ioulía Bíba, Papadópoulos, Lóïs et Katévátis. L'inscription dit : « Ici se trouvait durant l'Occupation de 1941 à 1944 le bureau de commandement de l'ESPO nazi. Il fut détruit par l'explosion le 20 septembre 1942, par le groupe de résistance PEAN ».
Ces souvenirs et marques de reconnaissance sont noyés ( et ignorés) par les terrasses de café et les parasols environnants. [/i]

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