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Constantin Dragassis et la chute de Constantinople (3, dernier).

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Soumis par Thomas Efthymiou le

[i] Une escouade turque découvrit une poterne - la Kerkoporta – (porte de cirque) près du palais des Blachernes - laissée ouverte par les Italiens des frères Bocchiardi, après une sortie. Elle est franchie, et gardée ouverte. L’étendard turc est hissé sur la tour du dessus. C'est la fin. Les Grecs acculés aux remparts sont taillés en pièces. Constantin, au plus fort du combat, descend de cheval, se défait de ses insignes royaux et se bat en simple soldat avec don Francisco de Tolède, Théóphilos Paléologos son cousin, et son ami Jean Dalmata. Ils se jettent sur la masse des janissaires dans une ultime charge, à la porte Saint-Romain, et disparaissent dans la mêlée. Dans les trois tours Basile, Léon et Alexis, des marins crétois refusent de se rendre. Les Catalans résistèrent jusqu’au dernier. Diedo commandant de flotte, fit hacher les courroies qui tenaient la chaîne du port, tendue depuis le 2 IV. Sept vaisseaux génois, dont un de guerre, les navires de guerre vénitiens, quatre galères byzantines, attendirent le plus possible d’embarquer des rescapés fugitifs. Le grand vent du nord leur permit de franchir les détroits. L’après-midi, les Crétois qui avaient forcé l’admiration des Turcs par leur vaillance se rendirent, à conditions d’avoir la vie sauve. Ils purent ainsi partir sur leurs deux bateaux vers la Crète.
Le massacre commence dans l’église d’Hayiá Théodôssia, dont c’est la fête : tous, enfants, femmes, vieillards sont tués sur place. « Pendant tout ce jour, les Turcs firent, dans toute la ville, un grand carnage de Chrétiens. Le sang coulait sur le sol comme s’il en pleuvait et formait de vrais ruisseaux. Les cadavres furent jetés à la mer et entraînés par elle comme les melons pourris dans les canaux de Venise » (Barbaro, Vénitien témoin du drame). « Cette cohue de tous les pays, ces brutes sans frein, se ruaient dans les maisons, en arrachaient les femmes, les traînaient, les déchiraient ou les forçaient, les déshonoraient, les violentaient de cent façons, devant tous dans les carrefours » (Kritovoulos d’Imvros, historiographe de Mehmet II).
Avec la mort de Constantin, ce mardi se termine l’empire romain d’Orient, fondé par Constantin le Grand le lundi 11 V 330, mil cinq cent vingt trois ans auparavant. Il recueillit l’héritage des Grecs et des Alexandrins, épanouit le Christianisme orthodoxe, évangélisa et alphabétisa les Slaves, et porta au sommet l’art byzantin avec ses icônes, ses coupoles et ses mosaïques (Byron y vit la fusion du corps romain, de l’esprit grec et de l’âme et du mysticisme de l’Orient.
Le cadavre de Constantin ne fut pas trouvé : Pour certains il fut reconnu et inhumé en secret par les rares habitants chrétiens demeurés à Constantinople, ou par les Turcs lors du décompte des cadavres (qu’ils décapitaient) inhumés en fosse commune. On a dit que deux soldats turcs, prétendant avoir tué l’empereur, auraient apporté la tête à Mehmet. Des prisonniers byzantins l’auraient identifiée. Après avoir été exposée sur une colonne elle aurait été naturalisée et exhibée. Dans les années 1990, des travailleurs qui réparaient les fondations d'une ancienne église constantinopolitaine trouvèrent un squelette décapité, aux bottes pourpres avec l’aigle, symbole des Paléologues. Il est possible qu'il s'agisse des restes de Constantin.
A Hayiá-Sophiá, les portes de bronze forcées, les prêtres continuèrent l’office jusqu’à ce qu’ils soient passés au fil de l’épée sur l’autel. La légende dit qu’un prêtre avec les Saintes Espèces disparut dans un pilier et y attend depuis de revenir terminer sa liturgie. Les fidèles furent massacrés, les Turcs gardant femmes et enfants pour l’esclavage et les harems. Le Mehmet II le Conquérant, de 21 ans, entra à cheval dans Hayiá Sophia, après avoir versé une poignée de terre sur son turban en signe d’humilité. L’imam monta en chaire et proclama le nom du Prophète, Allah, le clément, le miséricordieux. La basilique devint mosquée. La lune descendante du drapeau turc rappelle qu’elle était à son dernier quartier ce soir là.

[/i]

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el griego

Honorons la mémoire de nos dignes ancêtres byzantins qui ont défendu vaillamment la Polis. Ils se sont battus comme des braves. La Grèce contemporaine peut être fière de son héritage venant en ligne droite des Anciens et des Byzantins. Vive l'Héllénisme . Vive l'Orthodoxie.

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mer 03/06/2009 - 19:39 Permalien
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Thomas Efthymiou

En réponse à par el griego

[i]Pour moi (mais après ceux d'hier, en même temps que ceux d'aujourd'hui et avant ceux de demain), c'est bien tentant de ressentir le "romantisme du dernier carré de la vieille garde", mais je ressens au fond de moi que je ne puis me consoler en me disant, en vous racontant, qu'avoir perdu ... noblement, ... avec vaillance, ... avec honneur, génère de belles légendes et éveille des émotions. Mais, seule la victoire est belle, et elle n'est pas notre !

Je sais que l'oubli des notres, de notre nation, des descendants que nous sommes puis plus tard les notres, est en travail permanent et inapparent. Les possibilités de le vaincre sont minuscules et s'épuisent. La remarquable diplomatie turque, l'excellente action de leurs "communiquants", la captation et le mensonge sur l'antiquité ionienne, donc véritablement grecque, et leurs succès dans le monde entier sont efficaces et aboutissent.

Pour moi, visiter notre Histoire m'est plus utile (et douloureux, nostalgique, enthousiasmant, tragique, etc, etc) que de distinguer les "bons", les "biens" des "méchants", des "malfaisants".

L'Histoire a eu lieu.

Que les Turcs :
- nient avec une obstination paranoïaque, et une mauvaise foi sidérante leurs conquêtes, à la pointe de l'épée, des terres d'autres peuples;
- aient prélévé la fleur des enfants de ces peuples sous le joug pour en faire des janissaires, ennemis combattants les leurs;
- nient ce qu'ils ont infligés aux Chrétiens, aux Arméniens, aux Romii, en allant jusque sous les murs de Vienne,
- reprennent en plein XXème siècle, les conquêtes militaires à Chypre,
- attaquent des Kurdes hors de leurs frontières, un peuple qui subit depuis des décennies ce qu'il fit subir aux Arméniens et aux Grecs;
etc, etc;
[u]est pour moi un étonnement sans fond et sans fin[/u].

Gardons au moins notre dignité, et n'oublions pas ...[/i]

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ven 05/06/2009 - 00:20 Permalien
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el griego

En réponse à par Thomas Efthymiou

C'est une vérité historique que les Byzantins ont été vaincus en 1453, que l'Hellade eut à connaître le martyre durant l'occupation ottomane, Mais; les Osmanlis ne sont pas parvenus à annihiler la civilisation héllène et notre confession orthodoxe,
Nous devons reprendre le bâton et continuer la marche en avant. C'est une victoire en soi d'avoir survécu. La Turquie kémaliste ne peut se dire héritière de notre civilisation plus que millénaire.
kalli niki

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ven 05/06/2009 - 02:31 Permalien
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alex

En réponse à par Thomas Efthymiou

Salut Thomas,je sais que pour toi la perte des patries perdus de l hellenisme est une plaie bayante qui ne se cicatrisera jamais pour toi, toi l enfant de la prosfigia

Mais en Turquie ,il y a peu son premier ministre,caricaturiser comme islamiste par l occident,a fait une declaration lors dune reunion de son parti,Erdogan est un premier ministre turc qui n est pas issu du Kemalisme et depuis son avenement a ce poste ,il a ete confronte a une guerre interieur turque,a des complots d assasination par la nomenclatura kemalo-militariste qui regne depuis la creation de la republique turque,creation accouche de la grande catastrophe de l asie mineure

cette nomenclatura turque kemalo-militariste ont forge un groupe pour liquider tant politiquement et physiquement Erdogan et son parti de l AKP,c est l affaire Ergenekon

l’affaire Ergenekon constitue non seulement le plus important procès judiciaire qu’ait connu la Turquie, mais aussi un véritable bouleversement politique qui aura sûrement des conséquences majeures. Son ampleur ne découle pas seulement du fait que l’on puisse juger des généraux, jadis intouchables, mais aussi parce que ce procès témoigne d’une transformation dans l’Etat turc.

http://www.affaires-strategiques.info/s…

Cette catharsis turque a pemis qu aujour d hui un premier ministre turc issu d un mouvement non kemaliste de declarer le 23 mai dernier , pendant un congrès du parti à Düzce dans l’Ouest de la Turquie

Ceci

[b]« Pendant beaucoup d’années - a-t-il continué - divers faits ont eu lieu dans ce pays au détriment des minorités ethniques qui ont vécu ici. Elles ont été éthniquement nettoyées parce qu’elles avaient une identité culturelle ethnique différente. Le temps est arrivé de nous interroger nous-même au sujet de pourquoi ceci s’est produit et de ce que nous avons appris de toute ceci. Il n’y a eu aucune analyse sur ceci jusqu’à présent ».

« En réalité - a-t-il conclu - ce comportement est le résultat d’une conception fasciste. Nous [le parti AKP] sommes également tombés dans cette grave erreur ».[/b]

[b]La déclaration d’Erdogan suit de six mois celle du ministre turc de la défense Mehmet Vecdi Gonul. Le 10 novembre, lors de l’anniversaire de la mort d’Atatürk, il avait souligné que la fondation de la Turquie s’est faite au coût de la persécution systématique des minorités et de l’appropriation de leurs ressources économiques grâce à la laquelle une classe moyenne turque est née. Vecdi Gonul avait également ajouté : « Naturellement, avec une grande présence grecque et arménienne à travers le territoire turc, la Turquie n’aurait pas eu son dentité nationale actuelle »[/b].

Venant de ce site

http://bersiv.com/actualite/2110-erdoga…

Je dois rajouter que cette info a ete tres peu ou carrement pas diffuse en Occident

En Turquie et en Grece ,elle a ete debattue

Voila quelques articles de la presse grecque qui en parle

http://www.express.gr/news/world/171942…

http://omogeneia.ana-mpa.gr/press.php?i…

http://portal.kathimerini.gr/4dcgi/_w_a…

http://www.imerisia.gr/article.asp?cati…

Nous vivons un changement en Turquie concernant l approche qu on les turcs vis a vis du passe de l epoque sombre des annees des guerres des annee 1910 et 1920 et des pogrom des annees 50 et 60 en Turquie

C est un debut Thomas

Je voudrais aussi te rappeller l exposition qui avait ete faite en 2005

http://www.qantara.de/webcom/show_artic…

Et pour finir je voudrais vous faire partager le discour de Dogan Özgüden du 24 avril dernier

"Je vous demande pardon !" en tant que Turc et citoyen européen

http://www.collectifvan.org/article.php…

Il fini son discour avec ceci

La Turquie doit déchirer les mensonges de ses dirigeants et de ses médias, doit reconnaître le génocide des Arméniens, Assyriens, Grecs et Kurdes si elle veut vraiement prendre une place honorable dans la famille des pays démocratiques.

Ceci est la condition sine qua non d’une adhésion turque à l’Union européenne

Tu vois Thomas ca bouge en Turquie

Ta leme file

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ven 05/06/2009 - 19:50 Permalien
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Thomas Efthymiou

En réponse à par alex

[i]Cher ami,
Il est tard, et je ne saurais répondre point par point à votre message. Je pense sincèrement et profondément (et j'essaie d'en donner la preuve au sein de la Communauté, que je préside encore pour quelques mois) que toutes [b]les opinions sont bonnes, parce que ce sont les nôtres[/b].

I : « les Patries perdues ». Maintenant, en Grèce, on préfère dire inoubliables-alismonitès et non plus perdues-chamènès. La plaie et s'est refermée en Grèce : la terrible guerre, l'abominable guerre civile, la dictature qui a fait pour victime la moitié de Chypre, l'acceptation de l'exil forcé des Grecs de Constantinople, l'abandon de la légitime réintégration de l'Épire « du Nord », la mort de pratiquement tous ceux qui furent exilés, la dispersion de par le monde, où la deuxième génération se souvient un peu, et où la troisième s'éloigne définitivement, et est souvent la cible de l'ironie un peu jalouse de ceux qui sont restés en Grèce (hérisser les gréco-américains en les traitant d’ «amérikanakia » n'est pas très malin, et ce sera bientôt le tour des Grecs d'Australie du Canada : ces pays sont trop lointains pour que le va-et-vient entretienne des liens étroits entre les descendants des immigrés et ceux qui sont restés) etc. Tout ceci fait que la plaie est recouverte. Mais pour certains, la cicatrisation qui est pourtant un processus de guérison, peut-être une marque et une infirmité, comme après une brûlure grave, une cicatrice laide, affichante, chéloïde.

II : « Erdogan ». Cet homme d'État turc est homme d'État pour son pays, et non pour la "Conscience universelle", et c'est normal et évident. Si réellement ce chef politique veut prouver que ses paroles correspondent à sa pensée profonde et non pas à une pommade vis-à-vis des Européens du « Club chrétien » (car ces mots sont pour l'Europe et non les Turcs - et les Kurdes? - ) il peut déjà reconnaître la réalité historique du massacre de la moitié du peuple arménien en quelques mois, accepter les décisions et résolutions de l'ONU pour Chypre, ramener en l'armée d'occupation d'environ 30 000 hommes (depuis 1974 !) et les squatters an, interdire les provocations de l'aviation militaire turque au-dessus des archipels grecs, rendre la liberté religieuse à l'école de formation du patriarcat, laisser aux îles d’Imvros et de Ténédos les droits (foulés à Constantinople) du traité de Lausanne, comme la Grèce le fait pour la minorité turco- musulmane de Thrace occidentale (où chaque troisième naissance entraîne un soutien matériel de la part des consulats turcs de Xanthi et de Komotini...), brider et non faciliter l'entrée des clandestins dans les archipels grecs et l'île de Chypre, etc. etc.
Vous m'excuserez d'en rester là ce soir, il est tard, je suis las, et je ne veux pas être trop long.
Bien amicalement.

[/i]

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sam 06/06/2009 - 01:28 Permalien