Avec la prudence que justifient les distances et mon ignorance relative, avec la solennité et l’excitation inhérentes à la perspective d’un engagement décisif et d’une unité euromondiale pour le libre accès de tous au débat sur le monde, je pense que si l’on prend les choses du point de vue de « [url=http://www.info-grece.com/agora.php?rea… d’époque ?[/url] », alors l’appel à la solidarité mondiale des rebelles grecques (13 décembre 2008) peut se comprendre comme le passage délibéré de la revendication « désarmez les policiers » à l’invitation « désarmons les policiers ». A cette fin, l’utilisation du taser pourrait se révéler d’une ironie cinglante envers l’hypocrisie et le cynisme policiers.
Nul n’ignore le conditionnement mental des policiers, comme celui des militaires. C’est pourquoi ces individus ne deviennent critiques, exceptionnellement, que lorsque leur carrière est terminée, mais le plus souvent lorsqu’elle est brisée. La vague de suicide et de désintégration psychique subit par les soldats américains en Irak signifie leur impossibilité à formuler et faire entendre leur mal être – leur critique en somme.
Cependant, décider de désarmer les forces de l’ordre, est, aussi bien, une occasion pour leurs éléments de retourner à l’anonymat d’où tout peut encore arriver. C’est, du moins, ce que nos modes d’action pour le dialogue, tels qu’envisagés par « Question d’époque ? », doivent envisager, provoquer et permettre.
Faut-il préciser qu’une telle provocation – la confiscation des armes peut même être agrémentée du dépouillement des uniformes et d’autres encouragements –, alors que nous accédons ainsi à la perception et à la maîtrise du contexte, est évidemment fondée, rendue crédible et enviable, par de vastes offensives, du genre de Work Out, qui mettent tout le monde d’accord et le vieux monde aux oubliettes.
Car, n’est-ce pas, ces propos valent surtout comme exemple des déclinaisons possibles outre Etat.
Que le moment soit à l’ironie, ou pas, il semble important de constater que la revendication de désarmer la police signifie aussi la soulager de son arme fondamentale qu’est la prison. Ainsi, la revendication de libération immédiate des prisonniers peut être fort naturellement et pertinemment intensifiée, et glisser, si besoin, si goût, de la revendication à l’invitation, de l’attente citoyenne à l’action directe. Il semble inconcevable, de toute façon, qu’elle soit jamais abandonnée, avant que tous soient libres.
En effet, quand je lis de telles choses, je me dis qu’une péripatéticie publique s’esquisse avec vigueur ; j’en souligne les courbes les plus lascives ; celles que pourraient remplir, incarner et formuler, le rapport des charges suscitant l’auto rééducation des policiers et la destruction des prisons ; remplir comme la caresse remplie la main, incarner en individus et formuler en maux, la confiance au fond :
“The charges held against the arrestees are [u]very severe[/u] and are not based on any evidence, [i]just on the false testifies by the cops[/i]. One of the victims of this tactic was arrested after the demonstration yesterday in Athens. The 23 year old man was arrested and [b]heavily beaten[/b] by the cops (he was carried to the hospital later) and he is now facing [u]severe felony charges[/u]. This is [b]one of the hundreds similar cases[/b] but the difference is that the man mentioned is doing his military (mandatory for every greek man). There are at least [i]3 eyewitnesses[/i] which are saying that he was [i]just observing[/i] the fights and he was [i]trying to get away[/i] from the chemicals that the cops threw when he was arrested and brutally beaten.” – IMC Athens, 19 12 08
L’énergie déployée, de façon inféconde en apparence, dans des affrontements symétriques contre les commissariats et les forces de l’ordre, trouverait un but à sa mesure en s’attaquant aux prisons. Mais dans l’élan, les témoignages – des victimes comme des passants non suspects – doivent être collectés, accablants, mis en perspective et se répandre comme une nuée de tavins. C’est un axe de mobilisation majeur, car la légitimité du mouvement se joue potentiellement dans cette direction ([b]si tous les faits rapportés sont vrais et généralement crus ![/b]), et donc sa montée en puissance et sa propagation, comme son sex appeal. L’appel global aux parents de tous les individus de 15 ans y gagnerait une autre consistance (IMC Athens, 19 12 08) :
“I ask of you to disarm the police, to disarm the murderers in uniform.
I'm not asking you to save me but to stand in solidarity with me …” eUros
[center]Reste à procéder avec discernement, par ordre et pour la fantaisie.
Vive l’esprit ! Vive l’esprit qui surgit ! Vive l’esprit qui interprète ![/center]
heu je croi pas non
Alors premièrement les policiers sont des individus comme les autre je ne vois pas pourquoi tu te permet de dire qu'il sont limité..... tu devrai pourtant savoir toi qui a le QI plus élevé que les policier.... que l'on ne peut pas mettre dans le même panier tout les membres d'un profession, mais que l'on doit prendre individu par individu, certes leur mission ne leur demande n'a rien avoir avec la construction de pont ou autre activité plus intellectuel.
La tu me surprends sur le point ou tu veux désarmer la police, tu sais si la police est sans arme je crois pas que les gens vont se calmer et être gentil... ils auront plutôt tendance à profiter de cet avantage que eux seront toujours armés... ouvre les yeux nous ne vivons pas dans un monde idéal.
je comprends pas ton raisonnement désolé:S.
En réponse à heu je croi pas non par Parmenion
Re: heu je croi pas non
l'idée surprenante de désarmer les policiers n'est pas la mienne, mais celle des manifestants. Je suggère simplement que l'on ne la considère pas juste comme une revendication, mais comme une invitation.
Les policiers ne sont certainement pas des gens comme les autres. Ce qui n'empêche pas que beaucoup de gens pensent en termes policiers.
Ce qui précisément doit les empêcher de comprendre que l'existence même de la police est une source de colère et d'emportement. Que cette colère soit judicieuse à la fin est une autre question (celle-là même que je formule de mon point de vue, qui est outre état)
je ne vois pas pourquoi les gens seraient calmes et gentils ; c'est plutôt qu'ils soient si calmes et résignés qui est inquiètant.
bref, un monde sans état, ni police, m'inquiète beaucoup moins que ce que l'état et les polices de l'esprit empêchent par définition, mais qu'ils suggèrent aussi bien :
si les policiers sont effectivement coupables de violences, récemment et régulièrement ; si les charges contre les manifestants sont démesurées et appliquées ; si donc, l'état n'entend ni ne répond aux plaintes publiques, mais si les gens sont capables (???) de les justifier et de les faire admettre largement et publiquement, cela peut être au point de disqualifier l'état, donc sa police, et cela peut donc légitimer des actions en vue de les désarmer.
Ceci reste un moment important certes, mais secondaire, ou plus exactement un contrecoup au projet de réorganiser le monde à nos fins, – nous : les anonymes atomisés
En réponse à Re: heu je croi pas non par Muntadhar al-Zeidi
L'anarchie quoi !... Non merci
en attenant c'est plutôt les policiers qui dégustent : lapidés, transformés en torche vivante, tirés comme des lapins, avec bien sûr interdiction absolue de riposter (comme pour les émeutes en France en 2005).
Même si je ne prétends pas qu'il soient tous des anges... Dans nos démocraties leur travail est de faire respecter la loi qui garantie notre liberté : autrement c'est l'anarchie : la loi du plus fort.
En réponse à L'anarchie quoi !... Non merci par Philippe
Re: L'anarchie quoi !... Non merci
1. pour ce qui est de la grèce récemment, il ne semble pas que l'interdiction de riposter est été beaucoup respectée. Il n'y a qu'à voir l'extrait que je cite, et si vous pensez plus particulièrement aux armes à feu, c'est assez anecdotique sur l'ensemble des engagements.
2. si nous usions réellemment de notre liberté et définissions nous même les règles du jeu, on peut imaginer que le triste travail des policiers serait inutile, et aussi l'amoncellement de lois qui s'abat sur le moindre effort d'imagination (mais l'exacerbe parfois, quoique pas toujours dans le sens de la liberté et du jeu).