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1 octobre 331 av.JC. Victoire d'Alexandre sur Darius (texte d'Arrhianos, "Arrien", 95-175, disciple d'Epictète, consul puis gouverneur de Cappadoce)

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Soumis par Th. Efthymiou le

Darius resta rangé en bataille toute la nuit. Il avait négligé de fortifier son camp, et il craignait une surprise. Rien ne nuisit davantage à son parti que cette longue attente sous les armes. Cette crainte qui se réveille à l'approche d'un grand combat, avait depuis longtemps pénétré dans le coeur de ses troupes.
Telles furent les dispositions de Darius : on retrouva ce plan après la bataille, si l'on en croit Aristobule.
À la gauche la cavalerie de la Bactriane avec les Dahes et les Arachotes ; près d'eux la cavalerie et l'infanterie persane confondues, Les Perses, appuyés sur les Susiens, les Susiens sur les Cadusiens, s'étendaient depuis la pointe de l'aile gauche jusqu'au milieu du corps de bataille.
À la droite, les Coelo-Syriens et les habitants de la Mésopotamie soutenus par les Mèdes, ensuite les Parthes et les Saques ; enfin les Topyriens et les Hyrcaniens touchant aux Albaniens et aux Sacesiniens qui venaient rejoindre le centre où Darius paraissait au milieu de sa famille et des nobles de son empire, entouré des Indiens, des Cariens Anapastes, et des archers Mardes.
Les Uxiens, les Babyloniens, les Sitaciniens et les habitants des bords de la Mer rouge étaient rangés derrière sur une seconde ligne.
Darius avait protégé son aile gauche ; en face de la droite d'Alexandre, par la cavalerie Scythe, mille Bactriens, et cent chars armés de faux. Cinquante autres et la cavalerie de l'Arménie et de la Cappadoce étaient au devant de l'aile droite. Un pareil nombre de chars armés de faux et les éléphants couvraient le centre où Darius avait encore rassemblé autour de lui l'infanterie grecque à sa solde, la seule qu'il put opposer à la phalange macédonienne.
Alexandre disposa son armée dans l'ordre suivant : Sa droite était composée de la cavalerie des Hétaires ; au premier rang la compagnie royale, sous les ordres de Clitus : ensuite celles de Glaudias, d'Ariston, de Sopolide, d'Héraclite, de Démétrius, de Méléagre, et enfin d'Hégéloque. Philotas eut le commandement général de cette cavalerie.
Elle était appuyée sur l'infanterie, formée de la phalange macédonienne : on y distinguait l'Agéma, les Hypaspistes conduits par Nicanor ; les bataillons de Coenus, de Perdiccas, de Méléagre, de Polysperchon, d'Amyntas, qui, envoyé en Macédoine pour des recrues, avait été remplacé alors par Simias.
À la gauche de la phalange, la troupe de Crarérus. Il commandait toute l'infanterie de cette aile, et Parménion en dirigeait toute la cavalerie composée des alliés sous les ordres d'Erigius, et des chevaux Thessaliens sous ceux de Philippe. Parménion avait autour de lui l'élite thessalienne, les Pharsaliens.
Tel était le front de la bataille. Derrière s'étendait une seconde ligne mobile dont les chefs avaient ordre de faire volte face, si les Perses tentaient d'envelopper l'armée ; ils devaient étendre ou resserrer leur phalange au besoin.
À la droite, près les compagnies royales, étaient disposés la moitié des Agriens sous les ordres d'Attalus, ensuite les archers macédoniens sous ceux de Brison, soutenus des vieilles bandes étrangères conduites par Cléandre. Devant les Agriens on avait jeté la cavalerie légère et les Péones, commandés par Arétès et Ariston, et en avant était la cavalerie étrangère sous Ménidas. Le front de l'aile droite était couvert par l'autre moitié dès Agriens, des hommes de traits et des frondeurs sous Balacre, en face des chars armés de faux. Ménidas et sa troupe eurent l'ordre de prendre l'ennemi en flanc, s'il cherchait à les tourner. Telle était la disposition de l'aile droite.
À la pointe de l'aile gauche, sur un front oblique, les Thraces de Sitalcès, la cavalerie alliée conduite par Coeranus, et celle des Odrisiens par Agathon ; en avant la cavalerie des étrangers à la solde, sous Andromaque ; l'infanterie thracienne couvrait les bagages.
Toute l'armée d'Alexandre montait à sept mille chevaux et quarante mille hommes de pied.
Les armées s'étant approchées, Darius et le centre qu'il occupait se trouvèrent en face d'Alexandre et des compagnies royales. Alexandre appuie sur sa droite ; les Perses suivent ce mouvement et font déborder leur aile gauche.
Déjà la cavalerie scythe atteignait celle qui couvrait le front d'Alexandre, sans qu'il s'en occupât ; il suivait sa direction, et il était déjà arrivé à l'endroit du terrain aplani par les Perses, lorsque Darius, craignant que les Macédoniens ne vinssent à s'étendre sur un sol plus inégal où ses chars armés de faux ne pourraient rouler, ordonne à ceux qui couvraient son aile gauche d'investir la droite de l'ennemi pour empêcher Alexandre de s'étendre. Celui-ci les fait attaquer par Ménidas. Cependant la cavalerie des Scythes et des Bactriens se porte à leur rencontré en plus grand nombre ; Alexandre la fait charger par le corps d'Aretès, les Péones et les étrangers.
Les Barbares plient ; des Bactriens, accourant à leur secours, les ramènent au combat, qui devient sanglant. Les Macédoniens y perdent beaucoup de monde, l'ennemi ayant sur eux l'avantage du nombre, et la cavalerie Scythe celui des armes défensives. Cependant ils soutiennent le choc avec courage, et, réunissant leurs forces, ils mettent l'ennemi en désordre. Alors les Barbares font rouler contre Alexandre les chars armés de faux pour rompre sa phalange ; mais leur espoir fut trompé. En effet, dès qu'ils s'ébranlaient, les Agriens et les frondeurs de Balacre faisaient pleuvoir sur les conducteurs une grêle de traits, les précipitaient des chars, saisissaient les rênes et tuaient les chevaux. Quelques-uns uns traversèrent les rangs, qui s'étaient ouverts à leur passage, suivant l'ordre d'Alexandre ; ils ne reçurent et ne firent aucun dommage ; ils tombèrent au pouvoir des Hypaspistes et des Hippocomes.
Darius ébranle toute son armée. Alexandre pousse à la tête de son aile droite et ordonne à Aretès de se porter sur la cavalerie ennemie prête à la tourner. À peine Alexandre vit le corps d'Aretès qui venait soutenir les siens ébranlés, s'ouvrir les premiers rangs des Barbares, qu'il se précipite de ce côté.
Formant le coin avec la cavalerie des Hétaires et la phalange, il fond à pas redoublés, et à grands cris, sur Darius. La mêlée dura peu ; Alexandre et sa cavalerie pressent les Perses de toutes parts, les frappent au visage. La phalange serrée, hérissée de fer, les accable. Darius lui-même sent redoubler une terreur qu'il éprouvait depuis longtemps, il cède à Alexandre et fuit le premier. La cavalerie perse, qui tournait l'aile droite des Macédoniens, est mise en déroute par Aretès, qui en fait un grand carnage.
Simias, apprenant que l'aile gauche des Grecs a du désavantage, cesse de suivre Alexandre et fait halte. En effet, le front ayant été ouvert, une partie de la cavalerie indienne et persane s'était fait jour jusqu’aux bagages des Macédoniens, où le désordre fut extrême. Les Perses y accablèrent les Grecs surpris, sans armes, et qui ne pensaient pas que l'on pût rompre les deux lignes qui les séparaient de l'ennemi. Ajoutez que les prisonniers qu'ils gardaient se tournèrent contre eux. Les chefs de la seconde ligne, à la nouvelle de ce désordre, font volte face, et, prenant les Perses à dos, en tuent une partie embarrassée dans les bagages, et mettent le reste en fuite.
L'aile droite de Darius qui ignorait sa fuite, enveloppant la gauche d'Alexandre, prenait Parménion en flanc. Dans le premier embarras, Parménion envoie prévenir Alexandre du danger où il se trouve, et lui demande du secours. Alexandre cesse de poursuivre l'ennemi, et, et revenant à la tête des Hétaires, se porte vivement sur l'aile droite des Barbares, mais donne dans une partie de la cavalerie ennemie qui fuyait, composée des Parthes, des Indiens et des Perses les plus braves : le choc fut des plus terribles ; car les Barbares, se retirant en ordre de marche et en masse, tombent sur Alexandre non plus à coups de javelots ou en développant leurs manoeuvres accoutumées, mais en le pressant de front et de tout le poids de leur choc, combattant en désespérés, comme des gens qui ne disputent plus la victoire, mais leur propre vie.
Il périt dans cette action soixante Hétaires ; Héphestion, Coenus et Ménidas furent blessés.
Alexandre l'emporta. Il n'échappa que ceux qui se firent jour à travers ses rangs. Il arrive à l'aile droite ; l'avantage était rétabli par la valeur de la cavalerie thessalienne, qui rendait la sienne inutile.
Il se remet à la poursuite de Darius, et ne s'arrête qu'à la nuit.
Parménion poussait aussi de son côté les fuyards.
Alexandre, après avoir passé le Lycus, y campe pour faire rafraîchir les chevaux et les soldats.
Parménion s'empare du camp des Barbares, de tout le bagage, des éléphants et des chameaux.
Alexandre, ayant laissé reposer sa troupe, part vers le milieu de la nuit pour Arbelles, où il espère surprendre Darius et tous ses trésors. Il y arrive le lendemain, après avoir poursuivi les fuyards l'espace de six cents stades.
Darius avait traversé Arbelles sans s'y arrêter, mais il y avait laissé ses trésors, son char et ses armes, dont Alexandre s'empara.
Alexandre ne perdit dans ce combat que cent hommes et environ mille chevaux percés de coups ou excédés de fatigues. Presque la moitié de cette perte fut du côté des Hétaires. Du côté des Barbares on compta, dit-on, trois cent mille morts, et le nombre des prisonniers fut encore plus considérable. On s'empara des éléphants et de tous les chars qui n'avaient point été brisés.
Telle fut l'issue de ce combat qui confirma la prédiction d'Aristandre.

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Michel Lacombes

Bonjour F. Efthymiou,

J'ai beaucoups apprécier ce passage de l'histoire
qui fait mention de la Macédoine 95-175...,je me demande ou donc vous trouvez toute ses informations que vous nous donnez dans le forum histoire .
Bien sure c'est une encyclopédie ,ou bien vous avez accès a une bibliothèque chrolonologique bien fournie .
Bien sure ausssi hélàs je ne fait pas partie de votre cercle d'histoire .
Puisque je me trouve au Canada .Je vous ai déjà écrit il y a quelques temps pour les paroles d'une ancienne mélodie grècque.... ,mais vous avez sûrement oublier mon nom .
Je trouve que tout ce que vous écrivrez dans ce forum au sujet de la Grèce de toute époque vaut vraiment la peine d'être lu et même approndit .
Je viens souvent lire vos commentaires ,mais moi je me fait plutôt rare dans ce forum,en tout cas sachez
que je suis toujours là,présent a lire vos propos avec beaucoups d'intérêt.
Ne dit-on pas que la Grèce est le berceau de la civilisation.
Je pense aussi que Mister Double W, Bush,aurait
beaucoups a apprendre sur la démocratie de la grèce et que cela lui ferai grand bien .!
Continuer ce beau travail,c'est très instructif,et je vous présente toute mes félicitations .
Bien à vous cher professeur F.Eftymiou.

Michel

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dim 06/11/2005 - 11:01 Permalien
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Th. Efthymiou

En réponse à par Michel Lacombes

Cher ami,
Vos propos me gênent et me touchent.
Mon goût de l' Histoire depuis l'école primaire, --les histoires entendues à la maison, en grec et en français, --"l'atmosphère" d'une enfance pendant la guerre, --l'occupation allemande (je suis né, en 1933, -quai de Jemmappes, à côté de "l'Hôtel du nord", sur le canal St Martin-, et ai toujours habité Paris) --les commentaires de ma famille (habituée aux guerres) venue du "Mikros Haimos" (Thrace orientale, rivages du Pont-Euxin, frontière bulgaro-turque actuelle), --la déportation de nos six villages grecs en 1915 en Asie mineure, --la décapitation de mon grand-père maternel par le « kaïmakam » Hamdi, --la mort de faim à Tiroloï-Tçorlu,de mon arrière-grand-mère (Papadia, et veuve, elle ne voulait pas mendier, --la mort aux travaux forcés des camps pour les ghiaours de Rômii en 1917 de mon grand-père paternel, --le retour (1/3 des déportés seulement et les autres perdus) en 1919, --l'échange lausanien à peine réinstallés de 1922-23, --l'accueil lamentable des réfugiés par une Grèce épuisée par 10a. de guerres perdues, --la hargne imbécile de la Dichonia, --les camps de réfugiés "tourkoméritès",etc.
Puis au pays d'accueil (après l'expulsion de mon père, ouvrier-tailleur clandestin à Londres), la défaite française, --l'épopée sanglante et victorieuse grecque en Epire contre les Italiens, --l'attaque allemande, --la défaite grecque, --les abominations bulgares en Thrace grecque (où est notre "Néon Sidirochorion) et en Macédoine, --les terribles représailles allemandes dans les villages, --la destruction des Juifs thessaloniciens, --la guerre civile, --la confiscation de l'honneur de leurs combats aux résistants, --l'aveuglement des communistes grecs (qui crurent « vaincre » l'accord Staline -Churchill!) qui ont a leur tour combattu d'autres Grecs (mon parrain brûlé vif lors des "Dékémvriana"), --la terreur blanche après la terreur rouge, etc. etc.
Tout ça fait que je sens et ressens que l'Histoire est faite d'hommes, avec tout ce que cela comporte de positif et de négatif. Ce n'est pas, pour moi, des résumés à réciter en classe, mais des rencontres, des évocations.
L'ignorance historique crasse de mes congénères helladiques actuels, (leurs jeunes gens croient que l' Histoire grecque commence avec le Polytechnion!), et bien d'autres choses font que j'aime rencontrer et raconter des faits concernant des individus, plutôt que la géopolitique. Vous avez dû vous en rendre compte.
Je grappille un peu partout ce qui m'intéresse, sachant que c'est très personnel et que certains, à cause de mes choix (Grivas, « l'étoile montante », p.ex.) me suspectent de ne pas être "politiquement correct" (donc d'être de leur avis). En outre, ils ont probablement raison...de leur point de vue!
Je trouve dans des sites, grâce aux insomnies, (héritage de la désorganisation du sommeil, de mes longues années de gardes hospitalières, -d'externe, -d'interne, -en réanimation, -de chef de clinique au Centre des Poisons dont j'appartiens à l'équipe fondatrice et y ai pris -avec d'autres- les premières gardes, il y a longtemps...), des textes m'informant sur l' Histoire.
Je partage avec d'autres sur ce bon site d' Info-Grèce;, respectueux des opinions, accueillant pour tous, et que nous devrions parvenir à soutenir au mieux.
Voici quelques uns de mes sites favoris de recherche sur la toile:

http://www.yrub.com/histoire/histoire.h…
http://members.fortunecity.com/fstav1/m…
http://www.e-history.gr/
http://orbat.com/site/history/historica…
http://www.fhw.gr/chronos/en/
http://www.linternaute.com/histoire/
http://www.herodote.net/
http://www.clionautes.org/index.php3
http://www.nationmaster.com/encyclopedi…
http://historia.forumactif.com/
http://www.ahistoryofgreece.com/index.
htmttp://www.bartleby.com/
http://www.spartacus.schoolnet.co.uk/2W…
http://www.spartacus.schoolnet.co.uk/FW…
http://www.alpha123.gr/page/default.asp…
http://agora.qc.ca/encyclopedie.nsf
http://www2.unil.ch/spul/allez_savoir/a…
http://cc.ece.ntua.gr/~conster/English/…
http://en.wikipedia.org/wiki/History_of…

Bien sûr que je me souviens de vous et d'Ena néro Kyra Vanghéiô! 
Mon meilleur ami d'enfance Iannis Paschalidis, (Thrace par son père -orphelin du séisme qui détruisit Myriophyto, petit port de la Propontide, élevé à l'orphelinat du Patriarcat, que les Turcs viennet de prendre --« il n'y avait pas de titres de propriété »!--, et de mère Maltaise de Cônstantinople) dort sous la terre de votre pays, à Montréal (où je regrette de ne pas être parti quand, à la fin de mon Internat des Hôpitaux de Paris en 1967, le Quebec appelait des professeurs venus de France).
Pardonnez ce long clavardage, et trouvez y mon amitié et, bonnes promenades historiques!
Thomas E.

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mar 08/11/2005 - 18:25 Permalien