Alors qu'Athènes commence à retrouver des couleurs festives après les émeutes des jeunes qui ont tenu le pavé la semaine dernière, le débat parlementaire en assemblée plénière sur le budget de l'Etat 2009 qui s'est ouvert mercredi après-midi à la Chambre, motive la mobilisation syndicale qui a annoncé une grande manifestation vendredi devant le parlement.
La procédure parlementaire doit se clôturer au terme de cinq jours de délibérations par un vote nominal dimanche soir à minuit, qui fait office aussi de vote de confiance au gouvernement.
Les premières interventions, dont celle du rapporteur général de la ND, le député de Larissa, M. Agorastos, étaient bien naturellement marquées par des références aux temps forts de l'actualité et en particulier aux événements qui ont suivi la mort par balle de l'adolescent de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, il y a douze jours dans un quartier du centre d'Athènes.
Dans le volet purement économique de son intervention, M. Agorastos a tranché que la politique que suit le gouvernement, à travers aussi le budget 2009, constitue la meilleure réponse possible dans le cadre de la conjoncture internationale difficile qui s'est créée.
Le gouvernement a deux options, a-t-il noté, continuer les réformes nécessaires afin de garantir, en passant outre le coût éphémère, une optique plus sûre pour tous les citoyens, ou laisser les problèmes s'aggraver, sans y toucher, conduire à des impasses face auxquelles personne ne pourra plus apporter de solutions.
"Nous avons choisi la voie de l'action, de la responsabilité, du résultat", a-t-il conclu.
Côté opposition, le rapporteur général du PASOK au Parlement pour le budget 2009, Christos Papoutsis, a dénoncé "un budget porteur de désespoir et de détresse" pour les citoyens, dans son intervention au premier jour du débat en assemblée plénière, prévoyant dans le même temps que "les jours sont comptés" pour le gouvernement de la ND et que "le peuple parlera prochainement".
M. Papoutsis a accusé le gouvernement de se servir de la crise internationale comme alibi pour justifier les impasses tragiques du pays et a contesté la capacité de la ND de convaincre qu'elle est en mesure de garantir les revenus et les investissements, dénonçant son attachement aveugle pendant cinq ans aux dogmes néolibéraux.
M. Papoutsis a critiqué vigoureusement une réduction des investissements publics et une augmentation des impôts en pleine période de crise, disant constater par ailleurs de très graves retards dans les recettes du budget et craindre que la Grèce risque d'être placée en procédure de déficit excessif.
Enfin, M. Papoutsis a lancé à propos du chômage, que le gouvernement "cuisine les chiffres" et à propos de la dette publique, qu'il existe sous gouvernement ND une "immense détérioration des conditions de recours à l'emprunt" pour le pays.
Les deux grandes centrales syndicales, la GSEE (Confédération générale des travailleurs de Grèce) et l'ADEDY (Union des fonctionnaires), appellent vendredi à 15h à une manifestation devant le Parlement contre le vote du Budget de l'Etat 2009.
Le président de la GSEE, Yannis Panagopoulos, a invité mardi les travailleurs à participer massivement aux mobilisations de la jeunesse et des syndicats et à donner une réponse dynamique et démocratique aux politiques anti-sociales.
La GSEE participera en outre au rassemblement du monde de l'éducation jeudi à midi axé sur les problèmes de l'enseignement.
Dans de brèves déclarations, M. Panagopoulos a mis en cause pour la situation actuelle, la responsabilité exclusive du gouvernement et des politiques exercées qui alimentent et reproduisent, a-t-il insisté, les impasses politiques et sociales en Grèce.
L'ADEDY appelle les fonctionnaires à marquer une pause dans leur travail aujourd'hui jeudi de 12h à 15h. Des perturbations sont attendues à l'aéroport d'Athènes où des vols ont été annulés ou déplacés à d'autres horaires.
Par ailleurs, le personnel hospitalier s'est mis en grève pour 24 heures. Les agriculteurs de Thessalie menacent de bloquer la route nationale à Tembi à Larissa, tandis que les chauffeurs routiers bloquaient hier le port de Patras.
i-GR/ANA-MPA