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Bilan très lourd des émeutes à Athènes

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Par iNFO-GRECE,

Des affrontements ont opposé émeutiers et forces de l'ordre à Athènes pour la quatrième journée consécutive, notamment lors de la comparution des deux policiers accusés du meurtre d'un jeune homme de 15 ans samedi dernier, mais le pavé était occupé mercredi par les rassemblements syndicaux qui avaient appelé à une journée de grève générale, alors que les commerçants annonçaient des dommages de l'ordre des 50 millions d'euros pour 435 entreprises endommagées.

A l'appel à la grève générale de 24h des deux grandes centrales syndicales - GSEE et ADEDY -, des milliers de manifestants se sont rassemblés mercredi au centre d'Athènes, place Syntagma, pour la défense de la démocratie, du travail et des droits politiques et sociaux.

Dans son allocution le président de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE), Yannis Panagopoulos, a averti que si la politique gouvernementale ne change pas, elle sera alors renversée, appelant les salariés à un nouveau meeting devant le Parlement lors du vote du Budget 2009. M. Panagopoulos a par ailleurs dénoncé l'assassinat de l'adolescent samedi dernier, demandant toutefois aux jeunes d'arrêter la violence aveugle et de s'organiser dans les syndicats.

Pour sa part, le président de l'Union des fonctionnaires (ADEDY), Spyros Papaspyros, qui s'est référé aussi à la mort d'Alexis Grigoropoulos, a critiqué la politique économique du gouvernement et son plan de sauvetage des banques, pour lancer un appel à des luttes sociales afin d'aboutir à une nouvelle réalité sociale et politique.

Au même moment, le PAME (Front ouvrier militant) a organisé place Omonia son meeting, avec comme principal orateur, le président du Syndicat du bâtiment, Yannis Tassoulas, la parole étant donnée aussi à des travailleurs du Bangladesh. M. Tassoulas a dénoncé la politique économique et sociale du gouvernement, et en relation avec les événements de ces derniers jours, a dénoncé la politique de répression en application depuis des années.

Les manifestations se sont déroulées dans un calme relatif, mais malgré un service d'ordre musclé des nombreux débordements ont eu lieu, surtout au moment de la dispersion.

Des incidents se sont également produits mercredi devant les tribunaux de l'Ecole Evelpidon à Athènes, où ont été conduits les deux policiers accusés de l'assassinat de l'adolescent de 15 ans samedi soir à Exarchia (centre d'Athènes). Un groupe de jeunes a jeté des cocktails Molotov et a incendié un van d'une chaîne de télévision.

Alexis Kougias, avocat de la défense des deux policiers âgés de 37 et 32 ans respectivement, a déclaré peu avant la séance que d'après les premiers éléments de l'analyse balistique, il s'avèrerait que la balle, ayant frappé en plein coeur l'adolescent, n'ait pas été tiré directement.

Les deux policiers ont été placés mercredi soir en détention préventive après avoir été entendus par le juge d'instruction.

Commentant les nouveaux incidents, le ministre de l'Intérieur, Prokopis Pavlopoulos, a dit que "même aujourd'hui, dans une marche et un rassemblement qui étaient pacifiques, certains ont veillé à faire des violences, prouvant ainsi que non seulement ils n'ont pas d'idéologie, non seulement ils ne servent rien, non seulement ils ne respectent pas la mémoire de personnes, mais qu'ils ont pour unique but la violence à l'état brut. Ils sont isolés par la société. La police, face à eux, fait ce qu'elle doit faire. Nous agissons et agirons avec eux par souci de l'intérêt public et, surtout, pour défendre les institutions et la paix sociale".

435 entreprises sinistrées, 50 millions d'euros de dégâts

Les entreprises qui ont subi des dégâts suite aux violences de ces derniers jours au centre d'Athènes se chiffrent à 435, le coût total estimé - au vu des déclarations des propriétaires - s'élevant à 50 millions d'euros, selon des données de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Athènes (EBEA) communiquées mercredi.

Le recensement des dégâts a été effectué lundi et mardi et s'est achevé ce mercredi à la mi-journée par des équipes spéciales de l'EBEA, qui ont constaté 37 entreprises détruites à 100%, le plus grand préjudice se chiffrant à 5,5 millions d'euros et le plus petit à 500 euros. Les entreprises sinistrées sont 16 banques, 2 supermarchés, 40 grands magasins et chaînes de magasins, 374 magasins petits et moyens et 3 théâtres-cinémas.

Le président de l'EBEA, Constantin Michalos, a remis cet inventaire au ministre de l'Economie et des Finances, Georgios Alogoskoufis, en demandant que soit lancée au plus vite la procédure de versement des dédommagements aux entreprises. Ces 435 entreprises emploient au total 2.500 travailleurs.

88 magasins ont également subi des dégâts à Thessalonique.

Caramanlis présente une série de dédommagements

Le premier ministre, Costas Caramanlis, a présenté mercredi dans un message télévisé, diffusé en début d'après-midi, les mesures destinées aux entreprises commerciales ayant souffert des actes de violence de ces derniers jours, sous forme de prêts et autres allègements, toute intervention devant faire l'objet de précisions dans la journée même du ministre de l'Economie et des Finances.

Les mesures comprennent une aide économique immédiate à hauteur de 10.0000 euros pour les petites et très petites entreprises, la subvention de 50% des dégâts ayant été recensés à hauteur de 10.000 à 200.000 euros, l'octroi de prêts pour les 50% restant des dégâts certifiés, ainsi que pour les entreprises ne relevant pas des catégories précitées, la garantie de l'Etat à des prêts subventionnés d'une durée de 15 ans, l'octroi de prêts de 15 ans à des conditions avantageuses pour le rétablissement des immeubles endommagés, l'octroi de prêts de cinq ans à des conditions très avantageuses pour des fonds de roulement, l'ajournement des paiements de dettes des entreprises endommagées pour un trimestre, à la fois au fisc, à l'IKA, à l'OAEE et aux banques, outre certains autres allégements fiscaux.

Pour les entreprises, qui ne pourront pas fonctionner d'ici au 20 décembre, les employés bénéficieront d'une aide économique comportant une couverture entière de leur salaire, du 13e mois, ainsi que des cotisations (employeur et travailleur) pour trois mois.

M. Caramanlis a souligné que les citoyens d'Athènes et des autres grandes villes, les commerçants et la société toute entière, ont été confrontés "à la fureur catastrophique et la violence brute de groupes d'extrémistes", insistant encore à ce sujet que "les vandales ont montré encore une fois par leurs actes qu'ils sont uniquement inspirés pour semer la catastrophe, qu'ils ont toujours dans leur collimateur la paix sociale, la légalité, la démocratie elle-même".

Le premier ministre a tranché que le gouvernement "est déterminé, non seulement a consolider le sentiment de sécurité de tous les citoyens, mais de soutenir toutes les entreprises endommagées, de les aider à se tenir à nouveau debout sur leurs pieds, de conserver leur personnel, de fonctionner sans problème en ces jours de fête qui arrivent".

i-GR/ANA-MPA

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