A peine les projecteurs du Zenith de Paris se sont éteints que l'ex-candidate socialiste à la présidence de la République française Ségolène Royal est montée cette semaine sur une autre scène musicale, celle du prestigieux Megaron Mousikis, le palais de la musique d'Athènes, invitée du magnat des médias grecs et président du Megaron, Christos Lambrakis, à discourir sur le thème de "l'avenir de la gauche et la mondialisation".
Dans une salle comble, des nombreuses personnalités étaient venues assister jeudi soir à la prestation de la vedette française, parmi lesquelles l'ancien premier ministre du PASOK, Costas Simitis, le président du Parlement, Dimitris Sioufas, le président du PASOK, Georgios Papandreou, les ministres de l'Economie, M. Alogokoufis, de l'Emploi, Mme Palli-Petralia, du Tourisme, M. Avramopoulos, ainsi que plusieurs eurodéputés et députés nationaux.
Mme Royal a prôné, depuis la scène immense du Megaron, plus de démocratie dans la mondialisation, estimant que la Gauche a la responsabilité de faire comprendre au monde qu'il ne faut pas craindre la mondialisation.
La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes avait été reçue dans la journée par le président du parti socialiste grec PASOK et président de l'Internationale socialiste, Georgios Papandreou, au cours d'un déjeuner de travail axé sur les initiatives des socialistes pour sortir de la crise financière internationale et comment les éviter à l'avenir.
M. Papandreou a rappelé que des initiatives ont d'ores et déjà été prises et elles se continueront au plan international et européen pour fixer "de nouvelles politiques, des règles de fonctionnement des marchés et de protection des revenus des familles de moyens et bas salaires".
Mme Royal, pour sa part, a mis en avant qu'il faut que la politique précède la logique économique, parlant d'une plus juste répartition des richesses et surtout d'un système financier au service de l'économie, et d'une économie au service du développement humain.
"Nous constatons que, finalement, tous font siennes les valeurs socialistes et celles de la Gauche", a ajouté Mme Royal se référant aux dernières prises de position du président français Nicolas Sarkozy employant, selon l'ex-candidate à la présidence, un langage de gauche. "Nous voyons soudainement Bush lui-même", a observé Mme Royal, "un des plus grands ennemis de l'intervention de l'Etat, nationaliser les banques et trouver 700 milliards de dollars quand il ne pouvait le faire pour soulager la crise mondiale alimentaire".
De g. à dr., Mme Royal avec Mme bakoyannis, M. Papandreou et M. Caramnalis.
M. Caramanlis et Mme Bakoyannis reçoivent Ségolène Royal
Le premier ministre, Costas Caramanlis, a reçu vendredi au Palais Maximou. Si Mme Royal n'a fait aucune déclaration à l'issue de son entretien avec M. Caramanlis, elle s'est toutefois adressée à la presse après avoir rencontré le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, pour dire que pour sortir de la crise financière actuelle il y a besoin d'être solidaires et de formuler le voeu d'une initiative commune en Europe, sans "actions de panique", a-t-elle souligné, s'exprimant très critique envers l'Irlande qui a passé une loi sur une garantie d'Etat illimitée aux principales banques irlandaises afin de les protéger de la crise financière.
i-GR/ANA-MPA