Peu de joueurs étrangers en Grèce auront marqué l'histoire d'un club avec autant de force. Débarqué au Paniliakos (Nationale C) à l'âge de 18 ans, Predrag Djordjevic rejoint l'Olympiakos trois saisons plus tard, sur les conseils de Dusan Bajevic tout juste intronisé coach du club présidé par le bouillonnant Kokkalis. A l'époque, les piréotes sont à l'agonie, asphyxiés par 10 ans de disette. Depuis Djordjevic a atteint le statut de dieu vivant en Grèce, avec neuf titres en dix ans, le capitanat depuis la retraite de Karataïdis en juin 2000, plus de cent buts (meilleur buteur étranger de l'histoire d'Olympiakos), la sélection serbe et, honneur suprême, le brassard de capitaine lors de la dernière coupe du monde en Allemagne.
Mais depuis le début de saison, Djordjevic n'a jamais été aussi critiqué. Les mauvais résultats européens, le jeu en puissance préconisé par Sollied et l'âge bien sur, tout aura joué contre le génial serbe. On a même entendu les premiers sifflets au stade Karaïskaki.
L'arrivée de Lemonis semble avoir changé bien des choses : la semaine dernière, Dzole, comme l'appellent affectueusement les gavroi, a été étincelant lors de la victoire à la Toumba contre le PAOK (2-3) et ce dimanche, il a inscrit un triplé contre OFI (4-1). Pour la petite histoire, c'est Castillo qui a inscrit l'autre but des leaders, tandis que Drulic a marqué pour les crétois.
Dans le même temps, l'AEK a cédé du terrain en concédant le nul à Salonique face à Heraklis (1-1). Tout avait pourtant bien commencé avec une ouverture du score signée Lyberopoulos, juste avant la pause, mais Herrera a égalisé en seconde période (72e). Ce nul laisse l'AEK a huit longueurs du leader et permet au Panathinaïkos de revenir à la même hauteur.
En effet, le Panathinaïkos s'est offert une victoire aisée à l'OAKA (2-0), face à un bien maigre Panionios qui, remarquons le, n'a pas fermé le jeu. Salpiggidis a rapidement ouvert le score (6°), mais c'est d'entrée de jeu en seconde période que les verts ont doublé la mise et assuré les trois points. A la 46e minute, le jeune Sotiris Ninis recevait le ballon côté droit, repiquait dans l'axe de deux crochets similaires, avant de frapper des 18 mètres dans le soupirail gauche : un but splendide, le premier de l'adolescent en professionnel ! On notera que Ninis, du haut de ses 16 ans, presque 17, devient le deuxième plus jeune buteur de l'histoire de la Nationale A, à un mois près derrière Thomas Mavros, le mythique buteur de l'AEK et du Panionios, meilleur buteur historique du football grec avec ses 260 buts. L'histoire dira si Ninis connaîtra un avenir si glorieux.
Dans les autres matches du championnat, le spectacle a été bien maigre : en Crète, Ergotelis et le PAOK se sont quittés sur un nul vierge, tout comme Xanthi et Kalamaria en terre Thrace. L'Aris est allé gagné chez le cadavérique Ionikos (0-1) grâce à un but de Garcia (67e). Larissa s'est imposé à Aigaleo (1-2) en renversant la situation : au penalty de Popov (54e), les grenats ont répondu par Alonevtis (56e) et par un penalty de Digozis (90e).
Ce sont Atromitos et Kerkyra qui, finalement, se seront chargé d'assurer le spectacle à la place des autres. Au terme d'un match spectaculaire, les péristériotes se sont imposés (4-2) face aux insulaires. Atromitos a bien commencé la partie en enchaînant trois buts de Lazanas (18e), Geladaris (35e) et Merino (39e), avant que le jeune brésilien D'Acol ne relance le match d'un doublé (41e, 74e). Son compatriote Luciano, ancien d'Olympiakos, du PAOK et de Xanthi, ne tardait pas à plier le sort du match (77e) en redonnant deux unités d'avance à son équipe.
A l'issue de la 19e journée, il semblerait qu'Olympiakos soit en bonne voie pour remporter un troisième titre consécutif. En effet, les rouges et blancs (49 points) comptent désormais huti points d'avance sur l'AEK et le Pana (41). Loin derrière, on trouve douze équipes en six points qui vont se battre autant pour une place en Coupe de l'UEFA que pour le maintien, ce qui annonce des possibles surprises. Seul hors de cette lutte, Ionikos est large dernier avec 3 pts (soit 17 de moins que l'avant-dernier Ergotelis). Au classement des buteurs, Lyberopoulos prend la tête avec 12 réalisations, devant les 11 buts de la superstar brésilienne Rivaldo et du polonais Miecel. Salpiggidis est lui aussi dans le coup avec 10 buts. En Europe, Charisteas y est allé de son petit but lors de la victoire 3-1 du Feyenoord Rotterdam sur le RKC Waalwijk.
i-GR/Orphée Visvikis