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Elections en France : LA HONTE !

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Par iNFO-GRECE,

Les urnes du premier tour des élections pour l'élection du Président de la France ont livré leur premiers secrets à 20h00, apportant une vérité que la classe politique française ne voulait voir. Quels que soient les résultats définitifs, l'effet crée par l'accession de Le Pen à la deuxième place de l'échiquier politique français, le jour où les Grecs se remémorent le triste anniversaire du coup d'état des colonels, un 21 avril 1967, fait froid dans le dos de tous les démocrates. Quelle image pour la France !

Selon les premières estimations, le Président sortant Jacques Chirac arrive en tête avec 19% des votes. Il est talonné par le leader du parti d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen avec 17% des votes, le socialiste Lionel Jospin arrive troisième avec seulement 16% des votes.

La responsabilité des hommes politiques des formations démocratiques est énorme.

Et en tout premier lieu, responsabilité des socialistes qui depuis des années avec arrogance se considéraient être les seuls bien-pensants et tout autant naïvement croyaient que la noblesse de leurs idéaux l'emporterait sur la brutalité du discours de l'extrême droite. Ils se sont grandement trompés à délaisser des pans entiers de la population dans le désarroi du quotidien à observer impuissante la modernité couleur caviar des gouvernants.

Responsabilité de la droite, qui, depuis qu'elle a trouvé Le Pen en train de ratisser sur ses terres, n'a jamais su l'affronter. Le contraire, elle a contribué à le radicaliser davantage tout en le rendant plus crédible. Tantôt complexée, face à un modernisme médiatique de la gauche, doutant d'elle-même et de ses valeurs devant les résidus d'une révolution sociale, qu'elle n'a pas vu qu'elle faisait partie du passé, tantôt hyper-conservatrice quand il était déjà trop tard, elle a permis à Le Pen de consolider là où elle ramollissait. Il est bien triste de devoir attendre aujourd'hui le trouver en duel au second tour des présidentielles pour régler les comptes.

Responsabilité enfin des intellectuels qui n'avaient des mots que pour les causes des hautes sphères, globalisant leur discours pour affronter la mondialisation, elle est devenue une classe à part, une jet-set de la contestation, surfant entre Internet et forums internationaux, quand des millions de chômeurs ne demandaient que le moyen d'accéder à un peu de dignité, des ouvriers et des paysans un peu plus de beurre dans leurs épinards, les classes moyennes un peu plus de reconnaissance. Il y a trois-quatre ans dans les rues des villes grecques sur des grands panneaux publicitaires on pouvait lire ceci "on va vous changer la vie !". Il s'agissait de vanter les projets que le gouvernement allait entreprendre avec l'argent des caisses européennes. Mais diable ! Qu'ils fassent les travaux, personne ne leur a demandé de nous changer notre vie.

Il est à espérer que la vague lepéniste, reste cantonnée en France. A espérer qu'aux mêmes erreurs ne suivent pas forcement les mêmes effets. Car, réseaux de communication et mimétisme aidant, on repère facilement les mêmes comportements politiques d'un pays à l'autre. Simitis, n'est-il pas une pâle copie de Jospin ? Et Karamanlis est bien plus tergiversant que Chirac. Enfin, le plus grand espoir qu'on aimerait nourrir, c'est que les français se réveillent et se débarrassent au plus tôt de leur tentation de jouer avec le diable. Les grecs avons, nous, gardé un bien mauvais souvenir ! Un 21 avril, une date damnée ! La France, si prompte à donner des leçons de démocratie et de morale au monde, doit aujourd'hui faire face à son mirroir.

i-GR

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