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Une grecque nomade dans l’art contemporain

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Par Corinne Sabatier,

papadimitriou maria

Du 23 mars au 2 juin 2002, Sao Paulo présente sa 25e biennale. Créée en 1951, elle est la référence mondiale en matière de création et de conception visuelle. Quelque 190 artistes représentant 90 pays différents, dont la Grèce avec Maria Papadimitriou, y participent dans le cadre d’une exposition intitulée Metropolitan Iconographies (Iconographies métropolitaines).


Née à Athènes en 1957,Maria Papadimitriou, diplômée de l’Ecole nationale des Beaux Arts de Paris (1981-1986) présente un projet collectif, baptisé TAMA (Temporary Autonomous Museum for All - musée temporaire autonome pour tous) axé sur sa préoccupation de la combinaison art, architecture et paysage.

TAMA (signifie en grec vœu ou offrande) est né il y a quatre ans de la rencontre inopinée de Papadimitriou et d’une communauté tchéco-roumaine vivant en marge à 10 km de la ville de Menidi en Italie. Ces 300 ou 400 membres communautaires menaient une vie dans l’esprit des nomades et l’artiste s’est aussitôt passionnée pour ce style de vie marginale et en totale adéquation avec son idée de l’occupation de l’art dans le paysage.

Papadimitriou a longuement étudié et observé les comportements de cette communauté, aidée en cela par des architectes et des sociologues et a coordonné le projet TAMA. Il s’agit d’occuper l’espace extérieur et intérieur sans jamais perdre l’essence du style nomade, un véritable village ou campement, selon comment s’entend ce terme itinérant, offrant tous les attributs de ce mode de vie.

Un soin tout particulier a été apporté à la « retranscription » des habitudes inhérentes au nomadisme (logement, hygiène, éducation, culture sociale etc.) au travers de la construction des habitations de ce musée temporaire.

A Sao Paulo, Papadimitriou dispose de 100 m2 pour récréer cette ambiance. Pour cela, elle a concocté un espace vivant animé de projections vidéo, de photos et d’objets magnifiant l’esthétisme et l’histoire de cette communauté migratrice et l’art à l’intérieur d’un environnement urbain. Seront également exposés des exemples de la recherche architecturale de Papadimitriou illustrant la faisabilité de son projet d’habitat.

Depuis de nombreuses années, Maria Papadimitriou axe son approche artistique sur toutes ces personnes un peu marginales ou exclues de la société en raison de leur style de vie pas toujours compatible avec le développement des villes industrielles. C’est ce rapport de l’art et des contraintes de l’urbanisme qu’elle appréhende.

L’architecte Yiorgos Tzirtzilakis qui s’est longuement étendu sur le collectif TAMA dans la revue Atlantica magazine et résume parfaitement l’esprit de ce musée temporaire conçu par Papadimitriou : « il ne s’agit pas d’une exposition stérile mais d’un projet vivant reliant l’art et la vie réelle ».

CS

Notes complémentaires

Le parcours de Maria Papadimitriou est en ligne sur le site du Ministère de la culture grecque au lien suivant :
http://www.culture.gr/2/22/227/22701/3140/e33.html

Travaux du groupe TAMA sur : http://www.art-omma.org/projectroom/n.2/aftershock.htm

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