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Un air de réconciliation après la fin de la visite papale à Athènes.

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Par iNFO-GRECE,

Le Pape a la descente de son avion à Athènes

Finalement, malgré l'échauffement médiatique, la visite du pontife du Vatican Jean-Paul II s'est déroulée sans incident majeur. Jean-Paul II devrait quitter la Grèce en direction de la Syrie, ce midi après la célébration d'une messe sur le terrain couvert du Stade Olympique d'Athènes qui a réuni environ 15.000 catholiques grecs. Dans son message lu en français, puis traduit en grec, le Pape a pris en témoin le souci de Saint Paul pour l'unité de l'Eglise pour encourager ses fidèles dans la voix "de l'union de la foi, du respect des différences et du soutien mutuel"


Invité en tant que chef d'Etat, par le Président de la Démocratie Hellénique, M. Stéphanopoulos, Jean Paul II a inclus la Grèce dans son pèlerinage "sur les pas de Saint Paul", un voyage qu'il espérait depuis plusieurs années.

Le gouvernement socialiste en place, en grande difficulté dans ses relations avec l'Eglise orthodoxe depuis l'incompréhension née de la reforme des cartes d'identité qui faisait disparaître la mention de l'appartenance religieuse, espérait prendre sa revanche sur le clergé orthodoxe sachant les réticences de ce dernier quant à une éventuelle visite papale.

Finalement, l'Eglise de Grèce s'en sort pas trop mal du piège. Le médiatique archevêque d'Athènes et chef de l'Eglise de Grèce, Mgr Christodoulos, a su à la fois limiter l'action des éléments les plus extrémistes de l'Eglise Orthodoxe sans rien céder aux dogmes qui justifient la séparation entre les deux églises. Il n'y a donc pas eu de messe commune et le pontife romain a été élu en tant que personnalité civiles puisque les orthodoxes ne reconnaissent pas la sainteté du "Saint Père" et la catholicité de l'Eglise romaine, mais un communiqué commun lu depuis le " rocher saint " de Pnyka, le Areios Pagos, au pieds de l'Acropole, d'où Saint Paul s'était adressé aux athéniens.

Dans leur communiqué, les deux hiérarques expriment le vœux que à l'occasion de Jeux Olympiques d'Athènes, puisse renaître l'esprit de l'ancienne tradition hellénique de trêve.

Auparavant, dans son allocution à l'occasion de la réception à l'Archevêché d'Athènes, Mgr Christodoulos, se montrant compréhensif aux réactions hostiles à la visite papale observées ces derniers jours, a exprimé son amertume que le Pape n'ai jamais prononcé "un mot de sympathie" pour les victimes chypriotes de l'invasion turque et de l'occupation de la moitié de l'île qui se perpétue, pas plus qu"on aie entendu une parole de pardon pour les dégâts des croisades". Malgré ces mises en garde, le chef de l'Eglise grecque a souhaité que "la visite du Pape devienne le départ d'évolutions positives pour l'union [des deux églises]".

Dans sa réponse, Jean Paul II a demandé "le pardon et la Grâce du Seigneur pour les actes et les manquements des Catholiques envers les Orthodoxes dans le passé comme aujourd'hui", avant d'ajouter que "ces divisions constituent un frein". Le Pape a laissé entendre qu'il pourrait prochainement inviter l'archevêque grec à visiter le Vatican.

Les deux hommes se sont échangé des icônes. Mgr Christodoulos a offert une Vièrge à Jean Paul II, tandis que ce dernier a offert une icône figurant le Christ. A noter que, malgré toutes les distances et les précautions employées de part et d'autre, il s'agissait de la première visite d'un Pape en Grèce depuis le schisme de l'église chrétienne en 1054. Le Patriarche Œcuménique de Constantinople, Bartholemé, en tournée, lui, dans le nord de la Grèce, s'est déclaré favorable à l'union des églises disant notamment qu"elle était une exigence des fidèles et des temps, mais qu'elle se ferait quant le Seigneur le voudra".

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