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En Grèce, des journalistes ayant révélé des écoutes illégales mis en accusation devant la justice

Publié dans Le Monde le
Le journaliste grec Thanasis Koukakis à la Cour suprême, à Athènes, le 16 août 2022.
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Le journaliste grec Thanasis Koukakis à la Cour suprême, à Athènes, le 16 août 2022. ANGELOS TZORTZINIS / AFP

Après avoir révélé l’espionnage par le gouvernement d’opposants, de journalistes et d’entrepreneurs, plusieurs reporters grecs font face à un procès en diffamation. Pour Reporters sans frontières, il s’agit d’une procédure-bâillon visant à enterrer une affaire dérangeante pour l’exécutif.Le journaliste grec Thanasis Koukakis à la Cour suprême, à Athènes, le 16 août 2022. ANGELOS TZORTZINIS / AFP

En avril 2022, un journaliste grec spécialisé dans la finance, Thanasis Koukakis, découvre que son téléphone portable a été piraté par le logiciel espion Predator, qui permet d'enregistrer les messages et les appels, y compris ceux passés avec des applications cryptées. Au fil des mois, le scandale prend de l'ampleur, à tel point que les médias locaux parlent de « Watergate grec ».

Opposants politiques - dont le chef du Parti socialiste -, journalistes, entrepreneurs, chefs des armées sont mis sur écoute par le gouvernement du premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, qui, après les élections législatives de juillet 2019, avait placé les services de renseignement grecs directement sous son égide - ils étaient auparavant rattachés au ministère de l'intérieur. Plus de 15 000 téléphones auraient été surveillés par les renseignements, soit une hausse de 30 % depuis 2019. Au moins…