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Eugénie Bastié: «Athènes ou la malédiction de l’impérialisme»

Publié dans Le Figaro le

D'après le mythe, Athéna, la déesse de la guerre, est sortie toute armée du cerveau de Zeus, en poussant un cri martial. Les hommes ne sont pas des dieux. Ils ne sortent pas du ventre de leurs mères casqués, armés de lances et de boucliers, animés d'un indéfectible attachement à leur terre, leur peuple et leur souveraineté. Non, ce noble sentiment, qu'on appelle «patriotisme», n'est pas spontané. Il est le fruit d'une éducation patiente aux lois de la cité. Il n'a pas toujours existé, mais est né à un moment précis de l'histoire des hommes. C'est une «construction sociale» comme diraient les demi-habiles d'aujourd'hui empressés de tout déconstruire. Michel De Jaeghere n'est pas de ceux-là. Et s'il nous relate dans La Mélancolie d'Athéna (Les Belles Lettres) l'invention du patriotisme dans la Grèce antique, ce n'est pas pour en relativiser la nécessité, mais au contraire pour mieux nous en faire comprendre la précieuse fragilité.

Dans Le Cabinet des antiques , son précédent livre, Michel…