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À Moria, la Grèce a sa part de responsabilité mais l’UE aussi

Publié dans Courrier Inter… le
Un couple tente de se réchauffer sous une couverture aux abords du camp de réfugiés de Moria (Grèce), ravagé par un incendie, le 10 septembre 2020.  REUTERS / Alkis Konstantinidis
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Un couple tente de se réchauffer sous une couverture aux abords du camp de réfugiés de Moria (Grèce), ravagé par un incendie, le 10 septembre 2020.  REUTERS / Alkis Konstantinidis

Le camp de réfugiés de Moria brûlait encore, dans la nuit du 8 septembre, que l'on évoquait déjà la responsabilité européenne et allemande. À bon droit : l'Union européenne (UE) a créé la base juridique du site, l'a financé avec des fonds européens à la fois en tant que camp d'internement et centre d'enregistrement, et son fonctionnement est encadré par des agences de l'UE. Au point que l'on pourrait croire que la Grèce n'a absolument rien à voir avec la misère que connaissent les réfugiés sur son île. Or ce n'est pas du tout le cas.

La Grèce et sa part de responsabilité

Aucun pays au monde n'a proportionnellement touché plus d'argent que la Grèce pour la gestion des réfugiés. Entre 2015 et 2020, Bruxelles a versé à cet effet 2,23 milliards d'euros à Athènes. Il est vrai que, durant cet intervalle, près de 1 million de migrants sont arrivés dans le pays, mais la plupart ont soit rapidement poursuivi leur voyage ailleurs, soit ont été refoulés illégalement vers la Turquie par les autorités. En réalité, moins de 150 000 ont été accueillis en Grèce depuis 2015, et encore ne s'agit-il que de demandeurs d'asile. En comparaison, l'UE a fait miroiter à la Turquie 6 milliards d'euros pour près de 4 millions de réfugiés. La Grèce aurait les ressources pour installer et approvisionner les…