En octobre 2019, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, se félicitait d'avoir rejoint le club des pays parvenant à emprunter à taux d'intérêt négatif à court terme. Athènes venait de lever 487 millions d'euros lors d'une émission obligataire à trois mois à - 0,02 %. « Désormais, à court terme, les taux d'intérêt grecs sont négatifs, car les investisseurs ne pensent pas que, dans ce laps de temps, la Grèce va faire défaut. A long terme, en revanche, ils restent bien plus élevés que ceux de l'Allemagne ou de la France », explique Jésus Castillo, économiste Europe du Sud chez Natixis. Mais même sur dix ans, ils ont fortement baissé, passant de 4,35 % à 1,43 % au cours de l'année 2019, pour se situer actuellement à 1,39 %, soit presque au même niveau que l'Italie (1,38 %).
La Grèce revient de loin. Lorsque la crise économique a éclaté, il y a dix ans, les taux s'étaient envolés et le pays ne pouvait plus se financer sur les marchés internationaux. En 2015, après l'arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras et de l'épreuve de force engagée avec Bruxelles pour réduire les mesures d'austérité, ceux à dix ans avaient frôlé...