L'artiste grec Takis est mort vendredi 9 août à Athènes à 94 ans. La rétrospective que lui consacre actuellement la Tate Modern à Londres est la preuve la plus récente de l'importance de son œuvre, exemplaire de la seconde moitié du XX° siècle.
Quand il naît, le 25 octobre 1925 dans une banlieue d'Athènes, Takis se nomme Panaviotis Vassilakis. Sa famille, autrefois aisée, a grandement souffert de ce que la Grèce appelle la grande catastrophe : la défaite de son armée en 1921 contre les armées turques et l'expulsion des populations chrétiennes d'Asie mineure. Durant la seconde guerre mondiale, l'adolescent entre dans la résistance contre l'occupation de son pays par les forces nazies et fascistes. La guerre finie, il s'initie aux arts en autodidacte, sa famille ne l'encourageant pas dans cette voie. Des reproductions lui révélant Picasso et Giacometti, il s'essaie à exécuter des bustes en plâtre et apprend le travail du fer dans une forge. En 1952, il réalise sa première œuvre de grande taille, Les quatre soldats, citation explicite de Giacometti.
Il prend peu après la décision de partir pour Paris, ce qu'il fait à la fin de 1953. Après un bref passage...