Lorsque « Le courage du désespoir », le court essai que j'ai consacré à la crise grecque suite au référendum, a été publié dans sa version anglaise sur le site du magazine In These Times, son titre a été changé par la rédaction, qui a opté pour «Comment Alexis Tsipras et Syriza se sont montrés meilleurs tacticiens que Angela Merkel et les eurocrates».
Si je pense effectivement que l'acceptation par la Grèce des conditions posées par l'Union européenne ne se résume pas à une simple défaite, je suis loin de partager la vision des choses optimiste suggérée par un tel titre. Le retournement du NON ayant remporté le référendum en ce OUI à Bruxelles fut un authentique choc, dévastateur - une catastrophe douloureuse, bouleversante. Ce fut, pour être plus précis, une apocalypse, et dans les deux acceptions du terme, l'acception habituelle (ce fut une catastrophe), et l'acception littérale, originaire (ce fut un dévoilement, une révélation): l'antagonisme fondamental et l'impasse de cette situation étaient clairement dévoilés.
De nombreux analystes de gauche (dont Habermas) font erreur lorsqu'ils interprètent le conflit entre l...